Les Américains passent-ils de temps en temps aux services israéliens les secrets qu’ils recueillent en permanence en France ? Pas de réponse. C’est certainement le secret le mieux gardé entre Israël et les Etats-Unis (qui ont bien un large accord réciproque de transfert d’intelligence).
Selon un blog de Libération dirigé par Lorraine Millot : "Obama veut continuer à espionner la France. C’est l’une des raisons qui ont mené à la démission jeudi du directeur du renseignement américain, Dennis Blair, affirme le New York Times. Le superviseur du renseignement américain, que Barack Obama avait lui-même choisi en janvier 2009, voulait signer avec Paris un pacte écrit assurant formellement que les deux pays ne s’espionneraient plus.
Les Etats-Unis ont déjà un tel « gentleman’s agreement » avec la Grande-Bretagne. Et Dennis Blair estimait qu’avec le président Sarkozy les Etats-Unis avaient « une chance unique » de pouvoir conclure ce pacte, rapporte le NYT. Selon les officiels, anonymes, cités par le quotidien, la négociation était si bien avancée que Nicolas Sarkozy en était venu à croire que l’accord pourrait être signé.
Mais Barack Obama a dit non et Nicolas Sarkozy est « en colère », poursuit le New York Times : « ce malentendu » vient endommager la relation franco-américaine au moment où les deux pays tentent de coordonner leurs efforts face à l’Iran.
Tout alliés soient-ils, les Etats-Unis et la France ont une longue tradition d’espionnage réciproque. Les agents français ont été « particulièrement agressifs » pour tenter de dérober des secrets de l’industrie de défense et de technologie américaine, rappelle le NYT. Les dirigeants américains s’inquiètent aussi des liens politiques et économiques de la France avec des pays comme l’Iran ou la Syrie, ou des « groupes militants nord-africains » qui opèrent en France.
Même si Sarkozy tenait parole, en signant ce pacte de non-espionnage avec la France, les Etats-Unis se « menotteraient » et s’exposeraient au risque d’un futur gouvernement français moins ami des Etats-Unis, ont fait valoir les détracteurs de cette négociation. « Comment pourrait-on vérifier (le respect du pacte, ndlr), interroge l’un d’eux cité par le New York Times. En espionnant ? »