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L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

En cette période de rentrée scolaire, il nous a semblé intéressant de nous pencher sur la question de l’école. C’est un lieu commun de considérer que l’école est une conquête républicaine. La figure de Jules Ferry se détache dans la légende républicaine, il aurait institué l’école pour tous, inaugurant ainsi une ère de la raison populaire contre l’obscurantisme de l’Ancien Régime. Derrière cette légende dorée, quelle est la vérité ?

Nous voudrions montrer ici que l’instruction publique a été un souci de nos rois et que l’action de la République en ce domaine, continuée aujourd’hui, n’a comme finalité que l’endoctrinement, pas l’autonomie de la pensée, contrairement à la vulgate répandue.

Il est vrai que l’Ancien Régime ne connaissait pas de ministre de l’Éducation. Pour autant, celle-ci était-elle délaissée ? Nullement. Le principe, non écrit, était celui de la liberté. Et si l’Église n’intervenait pas directement, il existait une institution publique qui y intervenait : l’Église.

Dans l’instruction primaire existaient deux types d’écoles : les écoles religieuses, tenues par des clercs réguliers ou séculiers, et les écoles communales, créées et financées par les parents.

Le Roi se soucie tant de l’instruction de ses sujets que le 13 décembre 1698, Louis XIV ordonne d’établir des instituteurs dans toutes les paroisses et institue l’obligation scolaire jusqu’à 14 ans. Ce n’est donc pas Jules Ferry qui crée cette obligation, mais Louis XIV.

Ce système primaire ne manquait pas d’efficacité. En 1686, 21 % des Français savent signer leur acte de mariage. En 1787, ils sont 37 %. Soit une progression de 176 % en un siècle. Selon François Furet et Mona Ozouf, l’alphabétisation des Français ne doit rien à la Révolution. Au XVIIIe siècle, les frères des écoles chrétiennes se développent, en améliorant sensiblement la qualité de l’enseignement.

Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, l’ancienne France n’était pas en reste. L’Université de Paris, qui s’appellera la Sorbonne, est la plus ancienne d’Europe, elle date du XIIe siècle. Organisée sur le modèle de la corporation, elle est soutenue par Philippe Auguste. C’est au XIIIe siècle que sont créés le baccalauréat et le doctoral en sus de la licence.

Robert de Sorbon, sur ordre du roi Louis IX, fonde en 1253 le premier collège, destiné à accueillir les étudiants pauvres. Cela favorisera l’essor des collèges qui constitueront, sous l’impulsion des jésuites, le second degré de l’enseignement.

Si la Sorbonne perd son autonomie juridique en 1446 en se voyant soumise à la juridiction du Parlement de Paris, c’est à cause du rôle politique qu’elle joua lors de la guerre de Cent Ans en soutenant les Anglais et en condamnant Jeanne d’Arc. Pour autant, la monarchie continue à favoriser la recherche et les études. En 1470, à l’initiative de Louis XI, la première imprimerie de France est installée à la Sorbonne. Constatant le conservatisme de l’université, François Ier fonde les lecteurs royaux, payés par lui, pour enseigner les disciplines humanistes. Ils deviendront le Collège de France. Le duc d’Orléans, Régent, accorde la gratuité aux étudiants de la faculté des arts en 1719. En 1746 est créé le concours général des collèges (aujourd’hui des lycées). Enfin, l’expulsion des jésuites en 1762 privant les collèges de leurs professeurs, Louis XV crée l’agrégation pour en recruter d’un bon niveau.

Tout cela montre le souci de la royauté d’un enseignement de qualité. Sa méthode, en ce domaine comme en d’autres, étant de laisser la libre initiative se développer en la soutenant et en la suppléant au besoin.

Quelle fut l’action de la Révolution pour l’enseignement ?

Une action de destruction. Si dans les discours, les révolutionnaires semblent se soucier de ce domaine, c’est moins par souci de développer l’instruction que de forger un homme nouveau, acquis aux idées révolutionnaires.

Bref, un souci d’endoctrinement. Dans les faits, rien de positif mais la destruction des institutions existantes. Traits que l’on retrouvera jusqu’à nos jours.

Le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier supprimant les corporations suppriment du même coup la Sorbonne et toutes les universités du pays. Sans rien leur substituer que quelques grandes écoles spécialisées. De même pour les collèges, qui étaient plus de 560 à la veille de la Révolution. Les écoles subissent le même sort. Les écoles centrales remplacent les collèges en 1795, mais ils ne scolarisent que le quart de ce que scolarisaient les collèges.

L’agrégation est également supprimée. Napoléon la restaurera mais comme simple titre. Elle ne sera pleinement rétablie que par Louis XVIII. L’Empereur crée une nouvelle université, mais elle est étroitement soumise au pouvoir politique. Les diverses écoles créées ou recréées par Bonaparte ne visent qu’à lui fournir des cadres, ingénieurs ou officiers pour ses armées. La liberté proclamée a disparu en fait. Quant à l’enseignement primaire, rien n’est fait.

C’est Guisot, ministre de Louis-Philippe qui restaurera une école primaire digne de ce nom.

La Charte rétablit dans les institutions le principe de la liberté de l’enseignement. Soucieux de la qualité de l’enseignement, Guisot met en place une inspection primaire d’État. L’organisation matérielle de ces écoles est confiée aux communes. Des manuels sont élaborés et des Écoles normales sont mises en place pour la formation des instituteurs. Ces dispositions seront développées et étendues par la suite.

Lorsque Jules Ferry devient ministre de l’Instruction publique (en 1879), qu’apporte-t-il à l’école ? Il établit certes l’obligation scolaire et la rend gratuite. Mais le souci premier du gouvernement républicain est de soustraire les enfants aux congrégations religieuses et de former de bons républicains. Si la laïcité promet la neutralité religieuse pour amadouer les parents – promesse qui ne sera pas tenue, les persécutions contre l’Église seront nombreuses – elle ne promet pas la neutralité politique, bien au contraire. Jules Ferry lui-même dit : Nous avons promis la neutralité religieuse, mais nous n’avons pas promis la neutralité philosophique, pas plus que politique. Vous (les instituteurs) avez le devoir de faire aimer la République et la première Révolution. C’est donc une entreprise assumée d’endoctrinement des enfants qu’il met en place, reprenant ainsi le projet des révolutionnaires. La violence physique de la Terreur ayant échoué, c’est une violence psychique qui se met en place.

Aujourd’hui encore, si une certaine liberté d’enseignement a été rétablie grâce aux combats de l’Église et des parents, l’Éducation nationale reste une entreprise d’endoctrinement républicain. Même dans les écoles libres, le programme officiel s’impose et ce programme est clairement républicain. Nous nous heurtons quotidiennement aux légendes historiques que la République a inculquées aux Français quant à la monarchie.

S’il est légitime que l’État se soucie de l’instruction de ses citoyens, dès lors qu’il veut leur inculquer une idéologie officielle, la liberté ne peut que disparaître et le totalitarisme poindre à l’horizon.

Une des premières tâches de l’État royal sera de libérer l’enseignement.

 






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13 Commentaires

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  • #29470
    Le 5 juillet 2011 à 02:15 par okilele
    L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

    "En 1737 ils sont 35 pour cent a signer leurs actes de mariage"
    Quel progres ! 176 pour cent en un siecle wouah ! énorme !!
    J’ai reconstitué ma genealogie jusqu’a louis xv "le mal aimé",
    et comme signature, jusqu’a la fin du 19 siecle, des ecritures de grande section maternelle,
    on voit qu’ils s’etaient entrainés des heures durant pour pouvoir peniblement dessiner chaqune des lettres que compose leur nom qu’ils orthographiaient d’ailleurs de facon aleatoire.
    Il faut dire que je suis breton dans ma famille, des agriculteurs, des charrons...
    Aujourd’hui, humble descendant de paysan, je lie philosophie essais et romans.
    Je peux maintenant lire et comprendre.
    Comprendre qui ? Alain Soral pardis ! Merci qui ? Merci Jules Ferry !

     

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    • #29492
      Le Juillet 2011 à 03:58 par seber
      L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

      C’est dommage d’écrire de telles choses, si tu avais pris la peine de te pencher sur l’Histoire de France, tu saurais que les dialectes et patois les plus divers étaient parlés dans notre pays et que le français n’est devenue la langue unique et officielle que relativement tard. Difficile dans ces conditions de transmettre une éducation à la hauteur.
      Comme dit l’autre, Paris ne s’est pas fait en un seul jour. Par contre, pour certains, ce n’est même pas la France qui est apparue soudain en 1789 sans qu’on sache ni pourquoi ni comment, c’est le Big-bang qui date de 1789 ! Avant, l’univers n’existait pas !

       
    • #29552
      Le Juillet 2011 à 13:31 par nanothermite
      L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

      A la révolution de 89, plus de 90 % de la population était rurale.
      Dans la moitié nord de la France les enfants étaient scolarisés (de septembre à avril-mai) de 7 à 12 ans. Ils apprenaient à lire, écrire et compter. Cela était bien suffisant à l’époque, inutile de leur apprendre autre chose, à part le cathéchisme qui était enseigné par le recteur d’école aussi.
      Aujourd’hui on n’imagine pas que pour écrire sur parchemin avec une plume cela coutait cher, et l’apprentissage définitif arrivait dans la 12e année, la dernière, sauf pour quelques cas qui allaient au collège en ville. Or de 12 à 25 ans, âge moyen du mariage, donc de la création d’une "société", les gens travaillaient principalement manuellement, dont plus le temps d’écrire. Imaginez le charron, le taillandier, etc.. manipulant de lourds outils, quand on lui demandait de signer un acte, il avait perdu l’habitude de la plume, aussi souvent on voit des taches, des initiales seules, mais aussi parfois des signatures à faire baver, tellement c’est beau.
      Les femmes aussi signaient, mais comme en se mariant elles confiaient la responsabilité de la gestion du patrimoine au male, elles négligeaient l’écriture. Mais on en trouve dans les actes notariés dès le XVIe siècle.
      Quant à l’école, dans notre région (nord-est), chaque village avait la sienne.

       
    • #29596
      Le Juillet 2011 à 17:50 par OV
      L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

      C’est vrai que c’est drôle cette histoire de français sachant enfin écrire leurs noms...l’auteur, sans s’en rendre compte, a tendu lui-même le bâton pour se faire battre !

       
    • #29615
      Le Juillet 2011 à 19:24 par Brath-z
      L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

      C’est un fait pour quiconque s’est déjà penché sur des écrits anciens (les archives nationales sont ouvertes à tous) que jusqu’au XIXème siècle (et encore, il faut attendre au moins les années 1860), il n’y avait que trois catégories de Français à savoir écrire :
      - les plus favorisés socialement (nobles et riches bourgeois, et encore une toute petite minorité d’entre eux jusqu’au XVIIème siècle)
      - les notaires, juristes, etc.
      - les autorités ecclésiastiques
      Soit moins de 5% de la population française. Sur ces 5%, moins de la moitié savait véritablement lire et écrire.

      Ainsi, s’il vous arrive de tomber sur un document ancien à la construction bancale, où les mots sont collés entre eux et où se trouvent moult lettres et mots imaginaires, il y a de très forte chance que son auteur n’ai su ni lire ni écrire mais qu’il a... recopié un document existant, comme on recopie un dessin. Ce genre de choses était très fréquent. Bien plus fréquent, à vrai dire, que les copies faites par des gens alphabétisés.

       
  • #29489
    Le 5 juillet 2011 à 03:29 par Hieronymus
    L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

    Un des plus gros mensonges, une des pires infamies de la Republique !
    de faire croire qu’elle et elle seule serait a l’origine de l’enseignement public...
    faux, archi-faux, c’est le resultat d’un effort de plusieurs siecles
    et c’etait surtout essentiellement du fait des religieux

    Autre mensonge : avoir fait croire que la Revolution aurait fait progresser l’enseignement !
    Danton "apres le pain, l’education est le premier besoin du peuple"
    il est avere que la Revolution est une formidable periode de regression sur le plan des conditions de vie du peuple, celui-ci s’appauvrit et s’acculturise de facon dramatique, au XVIII siecle c’est l’esprit francais qui souffle sur l’Europe, ds la 1ere moitie du XIX c’est le desert culturel en France en comparaison de l’incroyable floraison en Allemagne de grands penseurs, philosophes, ecrivains, poetes qui etaient souvent des gens d’extraction fort modeste mais ayant beneficie d’un enseignement de qualite...

     

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  • #29507
    Le 5 juillet 2011 à 07:22 par Brath-z
    L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

    Il ne faut pas avoir une vision trop onirique de ce que fut "l’école royale". Si durant le bas moyen-âge et jusqu’au début du XVIème siècle (c’est-à-dire avant la mise en place d’une véritable politique d’instruction publique) la France était très probablement le premier pays européen pour ce qui était de l’instruction des habitants, elle a été à la traîne pendant toute la période moderne.
    En fait, de tous nos rois, seul Louis XI avait eu une véritable volonté d’instruction publique massive. Il voulait que tous ses sujets parlent et écrivent le français et connaissent le souvenir glorieux des grandes figures du royaume. En somme, ce que les lois de la IIIème République ont finalement accompli.

    Quant à la Révolution française, elle vit pour la première fois surgir l’idée d’un droit à l’instruction. Mirabeau, Grégoire, Lepelletier et Condorcet ont chacun été à l’origine d’un plan sur l’éducation, le dernier étant retenu, quoiqu’amendé (notamment par Grégoire, qui parvient à obtenir le principe de l’enseignement en langue française). Ce plan crée pour la première fois une école primaire gratuite et obligatoire, qui connaîtra un début de mise en œuvre dès 1793 (malgré la guerre) avant d’être interrompu en 1795, peu après le vote de la constitution de l’an III. L’idée du plan Condorcet n’est absolument pas de "créer un homme nouveau" mais de donner accès direct aux citoyens à la connaissance, suivant leurs capacités individuelles. Si ce parti-prit est contestable, il est également aux fondements de l’école de Guisot (dont la mise en œuvre est restée largement marginale, raison souvent tenue pour responsable du "retard à l’alphabétisation" de la France au XIXème siècle, quand le Royaume-Uni, la Prusse ou même l’Espagne accomplissaient dans ce domaine des progrès stupéfiants).
    C’est la réforme Ollivier (dernier chef du gouvernement du second Empire) de 1871, qui comprenait un volet sur l’école et un autre sur l’armée, que les gouvernements de Ferry, Gambetta puis Freycinet vont reprendre en 1881-1882, intégrant en plus de la gratuité de l’enseignement primaire son obligation. Quant à l’objectif politique des lois Ferry, il était dirigé tout autant contre les monarchistes (déjà très minoritaires et en passe de devenir marginaux, quoiqu’on dise) que contre les "rouges", communeux, socialistes et partageux, dont la montée en puissance culmina avec la Boulange (mouvement d’extrême-gauche réuni autour du "radical-socialiste" Boulanger, général républicain).

     

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  • #29525
    Le 5 juillet 2011 à 10:22 par Léonidas D
    L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

    Mouais s’il y a 37% de gens qui lisent Alain Soral ou des ouvrages philosophiques, je veux bien m’en couper une, et ceci malgré la massification de la publication et de l’accès au savoir (donc qui n’a rien à voir avec l’école républicaine). Les progrès dans l’érudition sont lents, et je crois que, malheureusement ils ne concernent qu’une élite, avant comme aujourd’hui.
    Cet article a au moins pour avantage de nuancer une situation qui nous a été présentée, effectivement, comme caricaturale.

     

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  • #29583
    Le 5 juillet 2011 à 16:42 par guillaume5
    L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

    "Et si l’Église n’intervenait pas directement, il existait une institution publique qui y intervenait : l’Église."

    Cela s’appelle t-il du foutage de gueule ou je me trompe ?
    Je ne comprends pas ce préambule, s’il s’agit de rappeler le système éducatif sous la monarchie alors pourquoi tant de contorsion intellectuelle ? Soit l’Eglise intervenait directement soit elle n’intervenait pas......c’est ça un sophisme ou je me trompe encore une fois ?

     

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    • #29609
      Le Juillet 2011 à 19:00 par NR
      L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

      Je crois que c’est une erreur dans le texte, l’auteur a certainement voulu dire :

      "Et si l’État n’intervenait pas directement, il existait une institution publique qui y intervenait : l’Église."

      Du moins c’est comme ça que je l’ai compris et ça a du sens avec le reste du texte.

       
    • #29616
      Le Juillet 2011 à 19:25 par Brath-z
      L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

      Je pense que l’AR a tout simplement commit une coQuille sur ce coup-là. Ils ont voulu dire, je pense, "et si le pouvoir politique n’intervenait pas directement, il existait une institution publique qui y intervenait : l’Église". Cela me semble plus cohérent.

       
  • #29738
    Le 6 juillet 2011 à 02:46 par jasmin indien
    L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

    La monachie religieuse n’utilise pas la propagande ? La langue de bois surement.
    C’est à force de dire de telles bêtises que le peuple s’est détaché de la noblesse, de l’ordre, de la religion et de dieu.
    Quel gachis. Un peu d’humilité, un peu de véritré messieurs. Ce n’est pas en tenant un discours de chapelle que vous allez changer les choses. A part faire plaisir à vos lecteurs centenaires.

     

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  • #91201
    Le 26 janvier 2012 à 00:55 par youssef
    L’école : conquête républicaine ou oeuvre royale ?

    Succédant à une monarchie séculaire, la Révolution ne pouvait agir que dans l’urgence et ne connaissait point la lente et patiente ouvrage de l’Eglise et des rois de France...Lorsque la République des idées abstraites entre en contact avec le réel, c’est le réel qui doit céder : les révolutionnaires, tout à leur idéal, ne pouvaient juger sincèrement de l’oeuvre des rois ; ils la jugèrent tout entière pervertie ou dépassée, et jetèrent l’action admirable des écoles et collèges avec l’eau du bain...Plus tard, revenus de leurs songes, ils rattrapèrent leurs erreurs comme ils le purent...la République réecrivit l’histoire et passe, depuis lors pour la fondatrice de l’Ecole gratuite et obligatoire- pieux mensonge, mais comme a dit l’autre( je crois que c’est Goring), plus le mensonge est gros, plus les gens le croiront...

     

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