La semaine passée, le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a annoncé qu’il fallait trouver 65 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2014 pour réduire les déficits publics du pays à 2,8% de son PIB. Cette somme s’ajoute aux 27,3 milliards d’euros d’efforts déjà emandés en mars dernier.
Pour atteindre cet objectif, de nouvelles taxes vont augmenter ou être créées et le taux de TVA passera à 21% au 1er septembre. Mais il est surtout prévu 27 milliards d’euros de coupes budgétaires.
Si les dépenses sociales ou les traitements des fonctionnaires vont être impactées, l’armée espagnole, qui a également sa part d’efforts à accomplir, voit ses capacités et la conditions de ses personnels se dégrader, ce qui n’est pas sans provoquer quelques remous en son sein, des syndicats de militaires, l’Asociation Unificado de militares espanoles (AUME) et Asociación de Suboficiales de las Fuerzas Armadas (ASFAS) ayant affiché des mouvements d’humeur, tout en regrettant que des dépenses inutiles n’ont pas encore été annulées et en proposant des mesures d’économies.
Quoi qu’il en soit, le ministre espagnol de la Défense, Pedro Morenes, a annoncé, le 17 juillet, que la contribition de son pays à la Force interimaire des Nations unies au Liban (Finul) va être diminuée par deux, passant à ainsi à 550 militaires au lieu de 1.100 actuellement, et cela, dès cette année.
Pour justifier cette décision, Pedro Morenes a avancé que les objectifs fixés à la Finul ont été pour la plupart atteints (ça reste à voir…) et que ce retrait partiel des forces espagnoles, qui perdu 3 hommes au Liban dans un attentat, en 2007, permettrait de faire des économies. Et d’ajouter que la France et l’Italie, qui ont été jusqu’à un passé récent les principaux contributeurs de la force des Nations unies, ont également réduit leur participation.
Pour ce qui concerne les autres opérations extérieures, le ministre a confirmé que la participation de Madrid à la mission européenne de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien (Atalante) restera au niveau actuel et que le plan de retrait des forces espagnoles en Afghanistan, où elles comptent 1.500 hommes, ne changerait pas… du moins pour l’instant.
Pour le moment, il est prévu de rapatrier 10% des effectifs espagnols en 2012 et 40%. Les derniers soldats ibères rentreront l’année suivante. Toutefois, Pedro Morenes n’a pas exclu l’idée d’un calendrier de retrait accéléré si « la situation et la sécurité des troupes le permettent ».
Par ailleurs, et toujours dans l’idée de faire des économies sur un budget militaire qui a diminué de 25% au cours de ces 4 dernières années, le quotidien El Pais a fait état du plan « Vision 2025″ qui consiste à réduire les effectifs des forces armées espagnoles de 20.000 hommes (sur 130.000) ainsi que le nombre d’employés civils de la Défense de 5.000.
L’Ejército de Tierra (forces terrestres) sera la plus touchée par ce plan puisqu’elle verra fondre ses effectifs de 10.000 hommes, soit, deux brigades. L’Armada (marine) et l’Ejército de Aire (air) perdront chacune 5.000 postes.
Sur un air déjà entendu sous d’autres cieux, il est question pour Madrid d’avoir une armée certes moins importante en terme d’effectifs mais mieux équipée, notamment dans les domaines des drones, du renseignement, de la surveillance, de la reconnaissance, du transport et de la cyberdéfense.