Les 90 jours de congés, c’est présenté de manière tronquée :
Il y a d’abord les jours de fête religieuse, de foires, et la fête de chaque corporation correspondant à son saint protecteur. mais comme vous le voyez tout le monde ne part pas tout le temps en vacances au même moment pour les mêmes causes, si bien que vu de l’extérieur la ville, le village, la campagne est toujours en activité au moins partielle (sauf jours religieusement chômés)
Ensuite, il y a les jours où on ne peut pas travailler : par exemple, le cultivateur en hiver, le maçon par temps de pluie, le chasseur pendant la reproduction.
Enfin, dans une journée travaillée, toute la journée n’est pas toujours travaillée : par exemple, les moissons s’arrêtent entre 12H00 et Trois heures. Ou on fait commencer très tot les vendanges pour les arrêter plus tôt dans la journée, notamment pou les vendanges tardives, permettant ainsi aux ouvriers de bénéficier d’un congé partiel.Même chose avec l’industrie et l’artisanat où la durée de travail se cale sur la durée du jour, plus longue en été, moins longue en hiver.
En cumulant tout, on arrive à 60,70, 90 jours de congés.
En fait notre situation est très voisine de la leur pour en définitive les mêmes causes : il y a ce que la loi dit et ce que la nature tolère.
Si vous voulez faire travailler un homme 8 heures d’affilé, il en travaillera trois, pleinement, deux partiellement, et le reste il fera semblant. Ou tombera malade, le mois suivant.
Et à la fin de l’année, invariablement il aura pris ce que la loi n’aura pas voulu lui donner : ses 90 jours.
Pourtant, leur époque était meilleure que la nôtre parce que leur loi était moins tricheuse que les nôtres : en effet, la tricherie de notre ouvrier n’ est que la réponse à la tricherie préalable de la loi, qui demande un travail sans organiser en contre partie une réparation physique suffisante de la perte d’énergie qu’il représente.
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