Il ne s’agit plus seulement de constituer des stocks de drones de surveillance afin d’espionner les citoyens américains : l’armée américaine souhaite se procurer un arsenal d’équipements anti-émeute au cas où les militaires devraient combattre des civils sur le sol américain.
Un appel d’offres pour des armes, posté sur le site internet officiel du gouvernement, révèle que l’armée américaine a prospecté sur le marché des matériels non-létaux.
Dans une publication faite sur internet plus tôt cet été, l’armée a lancé un appel d’offres pour des boucliers anti-émeute, des masques, des matraques et des gilets pare-balles en polycarbonate. Le 10 juillet, elle a accordé le contrat à A2Z Supply Corp de Stevensville, Montana, qui s’est engagé à remplir la demande à hauteur de 6,5 millions de dollars. La dernière demande de l’armée américaine a été déposée quelques semaines seulement avant qu’un autre appel d’offres ait été publié par le département de la Sécurité intérieure.
Le 26 juillet, le Bureau des opérations d’achat de ce département a aussi écrit sur FBO.gov qu’il sollicitait des entrepreneurs pour les aider à s’équiper de casques anti-émeute, de gants, de protège-tibias, de gilets pare-balles et d’autres équipements comparables qui pourraient être utilisés en tandem avec un complexe "système de contrôle des émeutes."
Selon l’Ordonnance de 2001 qui a fondé le département de la Sécurité intérieure signé par le président d’alors, George Bush, l’organisme "coordonnera les efforts du pouvoir exécutif pour détecter, préparer, prévenir, protéger, intervenir et se remettre des attaques terroristes aux États-Unis ". Avec une agence affectée seulement aux tâches nationales qui demande des milliers de dollars de tenues anti-émeute - et une armée de plus d’un million de soldats cherchant des gilets pare-balles plutôt que des fusils d’assaut - nombreux sont ceux qui suggèrent que le gouvernement se prépare à la guerre contre son propre peuple sur le sol américain.
Les deux demandes ont été publiées quelques jours après la récente déclaration du Capitole prononcé par la secrétaire du département de sécurité intérieur, Janet Napolitano, qui inclut des extraits confirmant que le gouvernement fédéral envisage de déployer des drones de surveillance au-dessus de la Californie comme des moyens de patrouiller de manière pro-active dans les villes américaines sous le prétexte de la "sécurité publique".
Pendant ce temps, la ville d’Anaheim, en Californie, est sous le feu des projecteurs depuis quelques jours après une semaine de protestations consécutives qui ciblaient le département de police corrompu de la ville. Le week-end dernier, deux hommes ont été tués par des agents de la police d’état d’Anaheim.
Les manifestations pacifiques qui ont éclaté après, ont engendré encore plus de violence de la part de la police locale, aggravant les tensions entre les civils et les policiers et incitant de nombreuses personnes à déclarer que la brutalité policière était une tentative localisée pour installer un régime militaire sur le peuple.
Maintenant, avec à la fois, des organismes nationaux et l’armée qui demandent des tenues anti-émeute, les troubles d’Anaheim qui se sont déjà répandus dans d’autres villes américaines pourraient bientôt être assortis d’une riposte gouvernementale...bien équipée.