Il est désormais apatride. L’ancien président géorgien Mikheïl Saakachvili, déchu de sa nationalité ukrainienne, accuse Kiev d’avoir voulu l’écarter de la scène politique nationale. « La décision de retirer ma nationalité est faite pour se débarrasser de moi. C’est une vengeance des oligarques proches de Porochenko », a déclaré l’ancien chef de l’État dans un entretien accordé à France 24, jeudi 27 juillet, depuis les États-Unis.
L’ancien dirigeant a appris la nouvelle de la déchéance de sa nationalité par un communiqué publié par Kiev. Motifs officiels invoqués : il aurait non seulement fourni de faux documents lors de sa demande de naturalisation en 2015, mais également omis de signaler les poursuites judiciaires dont il faisait l’objet à Tbilissi.
« C’est ridicule, a-t-il indiqué à France 24. Personne dans le monde, Interpol, tous les pays, y compris l’Ukraine, n’a reconnu cette accusation [de la justice géorgienne]. Le parquet ukrainien a deux fois refusé officiellement l’accusation parce qu’il considère qu’elle est motivée politiquement. »
Selon Saakachvili, le retrait de nationalité fait suite à une réunion secrète entre le président ukrainien et Bidzina Ivanishvili, un homme d’affaire géorgien qui est l’un des principaux actionnaires du géant gazier Gazprom.
L’opposant ne compte pas cependant en rester là. « Je compte retourner en Ukraine. [Le président ukrainien Petro] Porochenko est corrompu, lié à des gens corrompus. Je vais continuer ma lutte politique [...] Mon plan est de retourner en Ukraine et de continuer la lutte avec mon parti. »
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Proche des autorités pro-occidentales arrivées au pouvoir en 2014 en Ukraine après le mouvement du Maïdan, Mikheïl Saakachvili avait obtenu un passeport ukrainien, peu avant d’être nommé gouverneur de la région d’Odessa, dans le sud du pays, en mai 2015. Il avait alors été déchu de sa nationalité géorgienne.