Un tribunal vient de censurer partiellement un ouvrage paru il y a plus d’un siècle, Le Salut par les juifs de Léon Bloy (1846-1917). Une interdiction qui pose une question : faut-il interdire les livres qu’on ne comprend pas ?
Cher vieux Léon Bloy !… Cher vieux morse mystique !… On le croyait oublié, relégué. Et c’est le pape François qui le cite. Le 14 mars 2013, lors de son premier sermon prononcé à Rome : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable. » Effacé, délaissé, le romancier de la Femme Pauvre et du Désespéré s’est à nouveau rappelé à nous d’une façon inattendue. Une interdiction, cette fois ! Suite à une plainte de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), le juge des référés de Bobigny vient d’ordonner la censure partielle du Salut par les juifs, livre rédigé en 1892 par Léon Bloy pour répondre aux élucubrations antisémites émises par Edouard Drumont (1844-1917) dans La France Juive.
130 ans après la publication de ce brûlot, constamment réédité depuis sans que personne n’y voit rien à redire, l’affaire paraît folle. Sur son site internet, la LICRA s’en réjouit. « À la demande de la Licra, le tribunal de Bobigny a ordonné ce jour l’interdiction d’un livre et la censure partielle de quatre autres, édités par l’essayiste d’extrême droite Alain Soral, pour antisémitisme. La Licra se félicite de cette décision du juge des référés qui a considéré que la libération et la publication de la parole haineuse entraient sous le coup de la loi sur le fondement de la provocation à la haine et injure raciale. Dans le contexte actuel de libération de la parole raciste et antisémite, cette décision vient rappeler bien à propos que l’incitation à la haine raciale constitue un délit. »
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