Depuis le 1er juillet, l’office européen de police Europol a créé une nouvelle unité chargée de combattre la « propagande » et l’« extrémisme » sur Internet, par de nouveaux moyens de censure. Dix à vingt personnes sont chargées, au sein de la nouvelle Internet Referral Unit, de surveiller les comptes que détiennent les djihadistes, tout particulièrement ceux de l’État islamique, sur les réseaux sociaux.
Le but de cette nouvelle unité d’Europol est de réussir à clore les comptes cibles dans les deux heures qui suivent leur création. Et parce qu’il est difficile de cibler tous les comptes et de contrer la rapidité avec laquelle ils fleurissent sur les réseaux sociaux que l’équipe d’Europol a pour mission d’identifier les meneurs du cyber-djihad et donc de s’attaquer aux plus influents sur la toile.
Combattre le djihadisme est une bonne chose, mais deux aspects de cette nouvelle décision ont de quoi inquiéter : d’abord le pouvoir de censure unilatéral que se donne l’Union européenne sur Internet mais également la définition changeante et modifiable de l’ « extrémisme ».
Europol accroît ses moyens de surveillance et de censure pour combattre l’« extrémisme », sans jamais le définir
L’Union européenne se donne donc les moyens de censurer, et ficher auprès de ses États membres, les « meneurs » de mouvements qu’elle considère comme « extrémistes », en prenant l’exemple universellement terrifiant du djihadisme. Mais dans son communiqué de lancement, Europol ne définit ni « terroriste », ni « propagande », ni « activités extrémistes ».
L’agence insiste en revanche pour affirmer que le nombre de « terroristes » a considérablement augmenté sur internet et que les « groupes djihadistes » ont une vraie maîtrise des réseaux sociaux. Une occasion en or pour accroître le pouvoir de censure de l’Union européenne, pour le bien des Européens bien entendu…