Selon l’agence de presse officielle iranienne Irna, le 23 juillet, Téhéran et Bagdad ont signé un accord préliminaire pour renforcer la coopération militaire entre les deux pays voisins et affirmé leur attachement à l’« unité » de l’Irak.
L’agence de presse iranienne Irna a fait savoir le 23 juillet que l’Iran et l’Irak avaient annoncé un renforcement de leurs liens militaires.
Le mémorandum d’entente signé à Téhéran, la capitale iranienne, en présence du ministre irakien de la Défense porte sur « un vaste plan de coopération militaire », notamment dans « la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme », selon l’agence.
Au cours de sa visite, le ministre irakien Irfan al-Hiyali a notamment rencontré le président du Parlement iranien, Ali Larijani, et le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, Ali Chamkhani, qui ont tous deux insisté sur l’attachement de l’Iran à l’« unité » de l’Irak.
« L’Iran soutient tous les groupes et communautés ethniques en Irak », a alors affirmé Ali Larijani, selon la télévision iranienne. « Nous resterons aux côtés de la nation et du gouvernement irakiens, comme nous l’avons fait jusqu’ici, durant la phase de reconstruction [du pays] », a-t-il assuré.
Il a par ailleurs souligné l’importance de préserver l’unité de l’Irak, arguant que l’État islamique n’aurait pu émerger s’il n’y avait pas eu de divergences politiques dans ce pays, où l’Iran soutient financièrement et militairement la lutte antidjihadiste.
« Nous avons combattu les terroristes pour que l’Irak reste stable et uni », a répondu le ministre irakien, alors que les autorités kurdes d’Irak veulent organiser un référendum sur l’indépendance en septembre prochain.
L’Iran chiite, avec une population de 80 millions d’habitants, dont environ six millions de Kurdes, a tissé des relations étroites avec l’Irak, à majorité chiite, et s’oppose à toute forme de référendum. C’est également la position de la Turquie voisine.
« Nous ne laisserons aucune formation politique désintégrer l’Irak. Nous ne permettrons pas que la victoire soit gâchée », a ajouté Ali Larijani.
« Mossoul a été libérée grâce aux forces irakiennes et non grâce aux États-Unis »
Le ministre irakien Irfan al-Hiyali a de son côté tenu à souligner le rôle crucial joué par la milice de la Force de mobilisation populaire irakienne (PMF) dans la libération de la ville irakienne de Mossoul du joug de l’État islamique, ajoutant que « personne » n’était autorisé à discréditer les forces populaires car ces dernières agissaient « au nom de la loi », selon IRNA.
Des remarques qui reflètent celles du vice-président irakien Nouri al-Maliki dans une interview accordée à l’agence de presse russe RIA Novosti plus tôt cette semaine.
« La libération de Mossoul s’est faîte grâce aux soldats irakiens, à la milice populaire et aux forces aériennes irakiennes », a par ailleurs souligné Nouri Al-Maliki. Le vice-président irakien avait déclaré qu’il était regrettable que les forces américaines se réclament de cette libération. Ce qui, selon lui, serait « faux », Washington se servant désormais de son prétendu crédit dans la libération de Mossoul pour établir des bases militaires sur le territoire irakien afin de maintenir son influence dans la région.« La société irakienne est contre toute présence de bases militaires étrangères sur le territoire de l’Irak », a déclaré Nouri Al-Maliki.
Ali Chamkhani a de son côté prévenu en recevant le ministre irakien que « toute approche sécessionniste pourrait ouvrir la voie [...] à l’insécurité et l’instabilité ».
L’accord militaire entre l’Irak et l’Iran pourrait être mal accueilli par Washington, alors que les tensions entre l’Iran et les États-Unis restent très palpables, malgré l’accord historique sur le nucléaire iranien signé sous la présidence de Barack Obama. Par cet accord, l’Iran a accepté de limiter ses activités de traitement des matières nucléaires en contrepartie d’un assouplissement des sanctions économiques qui pesaient sur le pays. Le nouveau président américain, Donald Trump, avait cependant promis de faire annuler l’accord, déclarant que l’Iran soutenait le terrorisme.
Le président américain n’a finalement pas remis en cause l’accord sur le programme nucléaire iranien négocié par son prédécesseur Barack Obama, mais a décrété de nouvelles sanctions contre Téhéran justifiées par le programme de missiles balistiques de l’Iran et sa politique au Moyen-Orient.