L’Égypte...la Russie...
Le nom de ces deux pays dans la même phrase fait penser à l’affaire des Mistral, c’est-à-dire à l’annulation, en 2014, à la suite de l’annexion de la Crimée et de la guerre du Donbass, de la livraison de deux porte-hélicoptères Mistral français commandés en 2010 par la Russie, pour un montant de 1,7 milliard de dollars.
Dès l’été 2014, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis réclament une suspension de la livraison de ces navires.
Cela n’a pas empêché les britanniques de continuer de vendre à la Russie des fusils de précision, des munitions, des moyens de communication militaire et des appareils de vision nocturne pour un montant totalisant environ 132 millions de livres (167 millions d’euros).
En mars 2014, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius annonce que la France « pourra envisager » d’annuler la vente de Mistral à la Russie, en raison de la crise de Crimée, ce qui générerait, contractuellement, une compensation financière importante.
Le président de la République François Hollande déclare en novembre 2014 que la situation dans l’est de l’Ukraine ne permet pas la livraison du premier navire.
Le 5 août 2015, la France officialise qu’un accord d’annulation de la livraison des deux navires est conclu entre les deux pays. En conséquence, la France s’engage à rembourser à la Russie les « sommes avancées ».
Finalement, la France rembourse la somme de 949 754 849 euros.
La France doit aussi annuler le contrat de maintenance lié aux navires, qui devait rapporter à terme au moins 400 millions d’euros aux chantiers de l’Atlantique.
Enfin, l’accord de 450 millions d’euros avec les chantiers russes OSK pour la construction de navires câbliers est également annulé, tout comme le projet franco-russe de construction de ravitailleurs.
Alors que la non livraison était destinée à sanctionner la Russie, celle-ci a obtenu le remboursement des sommes versées et même plus (40 milliards de roubles versés et 65 milliards récupérés du fait de la dévaluation du rouble).
Après une première discussion le 6 août 2015 entre les chefs d’État français et égyptien, un accord sur l’achat des deux bâtiments par la marine égyptienne est annoncé le 23 août 2015. Le montant du contrat est d’environ 950 millions d’euros.
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