Les présidents des pays du Mercosur font front commun. Tous ont soutenu l’initiative du Venezuela, de la Bolivie et du Nicaragua d’octroyer l’asile politique à Edward Snowden, écrit le quotidien Kommersant du 15 juillet 2013.
Les dirigeants sud-américains ont demandé aux Etats-Unis de cesser leurs activités d’espionnage cybernétique et menacé de soulever cette question lors d’une prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour le moment ces pays envisagent de rappeler leurs ambassadeurs en Europe.
Les chefs d’Etat sud-américains ont annoncé leur volonté d’accueillir l’analyste fugitif de la CIA lors du sommet du Mercosur à Montevideo. Ils ont notamment indiqué que l’asile constituait un "droit imprescriptible de tout pays que personne n’est en mesure de limiter ou d’enlever".
Le Mercosur est une entité économique et politique qui regroupe l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Venezuela - la Bolivie, la Colombie, le Pérou, le Chili et l’Equateur sont membres associés. L’objectif de l’organisation consiste à promouvoir le commerce libre et la circulation des marchandises, des populations et des devises entre les États-membres. Les leaders du Mercosur jugent les actions des Etats-Unis pour obtenir l’extradition d’Edward Snowden comme "révoltantes et inacceptables".
Le vice-président américain Joe Biden a déjà demandé début juin au président équatorien de refuser l’asile politique à Edward Snowden. Les autorités de la Bolivie, du Venezuela et du Nicaragua avaient ensuite reçu une requête officielle américaine concernant l’extradition d’Edward Snowden dans le cas où il arriverait sur leur territoire.
Tout le monde a assisté au scandale de l’arrêt et de la fouille du président bolivien en Europe. "Nous condamnons résolument toutes les tentatives de pression, de menace et de criminalisation suite à des promesses d’asile. Toute personne demandant l’asile a le droit de se rendre dans le pays prêt à le lui octroyer", stipule la déclaration des leaders sud-américains.
Après avoir examiné les informations d’Edward Snowden, le quotidien brésilien O Globo a écrit la semaine dernière que les services secrets américains avaient suivi des correspondances électroniques et des conversations téléphoniques à l’intérieur du Brésil. La présidente Dilma Rousseff a souligné au cours du sommet qu’il fallait "mettre fin à cette pratique".
Les membres du Mercosur devraient élaborer des mesures de contrôle de l’internet. Les participants ont chargé l’Argentine, qui a le statut de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, d’ajouter la question de l’activité des services secrets américains à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.
Suite à l’incident de l’avion du président bolivien les membres du Mercosur ont décidé de rappeler pour consultation leurs ambassadeurs en Espagne, en France, en Italie et au Portugal. Ces diplomates ne reviendront à leurs postes qu’après des excuses officielles de la part de l’Europe.