L’Allemagne a pris la décision de participer plus activement aux opérations militaires françaises en Afrique.
Actuellement, 70 conseillers militaires (photo ci-dessus, un soldat allemand et son élève malien) sont présents au Mali dans le cadre de la participation de la brigade franco-allemande à l’EUTM Mali (European Union Training Mission in Mali, la mission de formation de l’Union européenne au Mali).
En décembre dernier, la chancelière Merkel avait refusé d’aider Paris en Afrique : « Nous ne pourrons pas financer ou soutenir des missions militaires, au processus de décision desquelles nous n’avons pas participé. »
Mais un nouveau projet vient de voir le jour suite à la réunion des ministres européens des Affaires étrangères, le 21 janvier dernier à Paris. L’envoi de troupes allemandes est prévu afin d’assurer la sécurité de différentes zones stratégiques, notamment l’aéroport de la capitale, Bamako.
« J’ai dit aux ministres européens des Affaires étrangères que l’Allemagne allait accentuer ses efforts. Si l’Europe s’investit collectivement, alors l’Allemagne prendra sa part. Nous sommes dans l’attente des contributions des autres États membres de l’Union européenne et l’on procédera alors aux équilibrages nécessaires, sachant que de notre côté, nous souhaitons surtout nous focaliser sur le Mali. Les choses vont bientôt changer », a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères.
La Bundeswehr viendra ainsi soulager l’armée française, déployée au Mali depuis l’opération Serval, et permettrait à celle-ci de renforcer sa présence en Centrafrique, où a débuté l’opération Sangaris le 5 décembre 2013.
Outre le soutien au sol, la Luftwaffe (armée de l’air allemande) assurera la majorité des opérations de logistique, transports d’hommes et de matériel et appuiera la mission des troupes au sol.
Aucune unité combattante n’est prévue pour l’instant outre-Rhin. L’armée allemande est déjà présente sur différents théâtres d’opérations, avec notamment près de 3 000 soldats en Afghanistan.
La contribution d’autres pays de l’Union européenne est envisagée, en fonction de leurs capacités, mais aucun ne semble pressé de participer à l’effort franco-allemand.
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