Jusqu’à présent, l’Algérie était une chasse gardée pour les industriels russes de l’armement. Récemment, Alger a passé commande de deux corvettes « Tigre » (projet 20382) auprès du groupe de construction navale OSK et de l’agence d’exportation Rosoboronexport. Ces deux bâtiments s’ajouteront ainsi à la corvette Raïs Hamidou et à la frégate Mourad Raïs, qui ont été modernisées à Saint-Petersbourg.
Par ailleurs, lors de précédentes commandes, l’armée algérienne attend la livraison d’une quarantaine d’avions MiG-29, de 28 Su-30 MK, de 16 Yak-130, de 8 batteries de missiles antiaériens S-300 PMU et de 40 chars T-90 ainsi que deux sous-marins.
Au total, le marché algérien représente 13% des ventes d’armes russes et l’Algérie est le 8e acheteur d’équipements militaires au niveau mondial et le premier à l’échelle du continent africain.
Cela étant, les industriels russes devront composer avec la concurrence. Et notamment avec celle venue d’Allemagne. En effet, le Conseil de sécurité du gouvernement allemand a approuvé un projet de vente de matériels militaires d’un montant de 14,6 milliards de dollars sur 10 ans.
Dans le détail, Rheinmetall va fournir des blindés de transport Fuchs, Daimler doit livrer des camions et des véhicules tout-terrain et surtout, ThyssenKrupp va fabriquer deux frégates de type Meko-200 pour la marine algérienne. Et pour faire bonne mesure, Cassidian, filiale d’EADS, Rhode & Schwarz et Carl Zeiss ont remporté l’appel d’offres lancé en 2007 et visant à sécuriser les frontières terrestres et maritimes du pays, face à Thales-CS, Indra-Alcatel, Selex et Raytheon.
La manne constituée par les matières premières, notamment le pétrole et le gaz naturel, permet à Alger de moderniser ses forces armées et d’être le pays africain qui dépense le plus pour son outil de défense. Cependant, la principale menace qui pèse sur le pays reste encore al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), d’origine algérienne…