Suite à une plainte déposée en 2010 par une agence de presse allemande (aujourd’hui disparue) contre l’Agence France Presse, la Commission européenne a dû statuer sur le rapport entre celle-ci et l’État français.
L’agence allemande estimait que l’AFP touchait des subventions illicites de la part de la France, qui était en plus l’un de ses abonnés. Une version rejetée par la Commission, qui a accepté ce jeudi l’octroi d’aides publiques à l’AFP, reconnue pour ses « missions d’intérêt général ». Cependant, l’Europe veut s’assurer que les abonnements de l’État ne constituent pas des « subventions déguisées ».
Celle-ci veut s’assurer « que le nombre d’abonnements sera limité à ce qui est effectivement nécessaire pour couvrir les besoins de leur administration et que les modalités de calcul de prix des abonnements d’État » seront conformes à la grille tarifaire appliquée aux entreprises du secteur privé. La décision de la Commission « permet à l’agence de sortir de quatre années d’incertitudes et de sécuriser son financement public, indispensable à l’exercice de ses missions », s’est réjoui Emmanuel Hoog, le PDG de l’AFP, dans un communiqué.
« Cela permettra à l’AFP de poursuivre son activité en France et au niveau international sans distorsion indue de concurrence par rapport à d’autres agences ne bénéficiant pas des aides massives dont elle a pu bénéficier depuis plusieurs décennies », a déclaré Antoine Colombani, porte-parole du commissaire chargé de la concurrence, Joaquin Almunia. « La lettre envoyée aujourd’hui ne conclut pas la procédure. Elle donne un mois à la France pour indiquer si elle accepte les propositions et un an pour les appliquer », a-t-il encore fait remarquer.