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Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

Les temps sont durs pour les Ukrainiens, et particulièrement pour les habitants de Kiev, qui sont pris en étau entre un pouvoir pro-OTAN intransigeant – Zelensky ne contrôle personnellement plus rien – et le rouleau compresseur russe, qui ne vise pas directement les civils mais les militaires et les installations énergétiques du pays. L’économie ukrainienne s’enfonce dans la crise.

 

 

Pour ces habitants, l’hiver russe a déjà commencé, et le gel des combats ne veut pas dire gel du conflit : les missiles, dont les Russes devaient être à cours, selon la presse occidentale, s’abattent toujours sur les centrales électriques des grandes villes, plongeant dans le froid et le noir une population innocente.

 

 

Il ne faut pas confondre le peuple ukrainien avec les nazis du mouvement Azov ou avec les membres corrompus du gouvernement de Zelensky, qui n’auraient pas tenu un mois sans l’appui financier européen et l’aide militaire américaine. L’Ukraine a donc perdu toute indépendance, et n’existe plus que par la volonté de ses deux grands soutiens.

Pour renforcer le moral de la population et son unité contre l’ennemi russe, la commémoration de la grande famine des années 30, l’Holodomor, tombe à pic. La presse occidentale se jette comme une morte de faim sur cet os, qui devrait, après un amalgame entre l’URSS de Staline et la Russie de Poutine, assombrir plus encore l’image du Kremlin.

 

 

Ce qui n’excuse en rien les exactions soviétiques de l’époque, même si cette famine organisée n’était pas uniquement politique : l’URSS des années 1930 avait besoin de devises, et l’exportation des céréales ukrainiennes devait servir à financer le programme d’industrialisation et de militarisation accéléré engagé par Staline, qui aura son importance 10 ans plus tard, lors du conflit avec l’Allemagne nazie. Un conflit dans lequel les nationalistes ukrainiens ont largement collaboré avec l’occupant...

S’ensuivra au début des années 1930 un soulèvement des paysans d’Ukraine, entretenu par les ultranationalistes locaux, soulèvement qui sera maté par une répression au-delà du féroce. L’Holodomor était donc une frappe dirigée contre la contre-révolution, pour reprendre la terminologie de l’époque, en même temps qu’une nécessité économique, dictée par la situation financière extrêmement fragile de l’édifice soviétique, et fragilisée par les empires occidentaux, à l’affût de la moindre faiblesse, comme celle d’une maigre récolte.

Quatre-vingt-dix ans plus tard, la Russie (de Poutine) n’a pas reconnu la « tentative de génocide » du peuple ukrainien, mais a présenté ses excuses au peuple ukrainien. Andriy Yermak, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, a déclaré que « les Russes paieront pour toutes les victimes de l’Holodomor et répondront des crimes d’aujourd’hui ». Pour l’instant, ce sont surtout les Ukrainiens d’en bas qui payent pour une guerre que leurs élites corrompues ont choisie et programmée.

 

 

Une autre lecture de l’Holodomor

Sans remonter jusqu’aux véritables organisateurs de la répression en Ukraine, l’auteur de ce texte, diffusé sur le blog de Mediapart, offre une autre lecture des événements de 1932-1933 en Ukraine, avec une approche globale et géopolitique.

Depuis novembre 1917 se sont sans répit succédé des campagnes antibolcheviques aussi violentes que diverses, mais celle de « la famine en Ukraine » lancée en 1933 a depuis vingt ans pris le dessus. Elle se déchaîne quand les grands impérialismes, Allemagne et États-Unis en tête, avides depuis le 19e siècle de piller les immenses ressources de l’Ukraine, se croient en mesure d’y parvenir. La conjoncture sourit au Reich en 1932-1933, quand le Sud de l’URSS (Ukraine et autres « terres noires », Nord du Caucase et du Kazakhstan) fut frappé par une considérable baisse des récoltes et l’ensemble de l’Union par des difficultés d’approvisionnement entraînant le retour à un strict rationnement.

Grave « disette », surtout pendant la « soudure » (entre deux récoltes), non spécifiquement ukrainienne, selon la correspondance diplomatique française ; « famine » ukrainienne selon les rapports de 1933-1934 des consuls allemands et italiens, exploités par les États ou groupes affairés à la sécession de l’Ukraine : Allemagne, Pologne, centre majeur d’agitation à Lwow, et Vatican. Cette disette ou cette famine résultait de phénomènes naturels et sociopolitiques : une sécheresse catastrophique se doubla des effets de la rétention croissante des livraisons (abattage du bétail compris), depuis le tournant des années vingt, par les anciens koulaks (paysans les plus riches) rebelles à la collectivisation. Cette fraction, en lutte ouverte contre le régime soviétique, constituait, en Ukraine, une des bases du soutien à l’« autonomisme », habillage sémantique de la sécession, au bénéfice du Reich, de la région agricole reine des « terres noires », en outre premier bassin industriel du pays.

L’appui financier allemand, massif avant 1914, s’était intensifié pendant la Première Guerre mondiale, où l’Allemagne transforma l’Ukraine, comme les Pays Baltes, en base économique, politique et militaire du démantèlement de l’empire russe. La République de Weimar, fidèle au programme d’expansion du Kaiser, continua à financer « l’autonomisme » ukrainien. Les hitlériens affichèrent à leur arrivée au pouvoir leur plan de saisie de l’Ukraine soviétique, et tout l’autonomisme ukrainien (les fonds policiers, diplomatiques et militaires convergent) se rallia entre 1933 et 1935 au Reich, alors plus discret sur ses visées sur le reste de l’Ukraine. L’URSS ne contrôlait alors en effet que l’Ukraine orientale (Kiev-Kharkov), redevenue soviétique depuis 1920, après la sécession opérée pendant la guerre civile étrangère : de gros morceaux de l’Ukraine lui avaient été arrachés ou non attribués, en dépit de l’appartenance ethnique de leur population, des promesses françaises, en 1914, de remettre des dépouilles de l’empire austro-hongrois à la Russie tsariste alliée et de la fixation en 1919 de la « ligne Curzon ».

L’impérialisme français, un des deux maîtres (avec Londres) de la guerre étrangère faite aux Soviets puis du « cordon sanitaire » qui suivit son fiasco, offrit à la Roumanie dès 1918 la Bessarabie (Moldavie, capitale Kichinev), ancien pan de l’empire russe, et la Bucovine ; la Tchécoslovaquie en reçut d’emblée la Ruthénie subcarpathique ; la Pologne de Pilsudski, en 1920-1921, l’Ukraine occidentale ou Galicie orientale, naguère autrichienne – capitale Lemberg (en allemand), Lvov (en russe), Lwow (en polonais), Lviv (en ukrainien) –, avec l’aide du corps expéditionnaire français dirigé par Weygand. Et ce alors que la « ligne Curzon » (nom du secrétaire au Foreign Office) avait en 1919 estimé « ethniquement » russe ce territoire, reportant la frontière russo-polonaise de 150 km à l’Ouest de l’Ukraine russe : la « Russie » devait le recevoir de ses alliés quand eux-mêmes et les Blancs auraient chassé les bolcheviques, ce qui ne se produisit point. Ce distinguo géographique est décisif, car Lwow devint – et Lviv demeure – un centre majeur du tapage sur la « famine en Ukraine » allemand, polonais et vatican qui commença à l’été 1933, c’est-à-dire après qu’une excellente récolte soviétique eut mis fin à la crise des approvisionnements.

S’il y avait eu en 1932-1933 famine, portée à son maximum pendant la « soudure » (entre les deux récoltes), juillet 1933 marqua son terme. La campagne fut relayée par tout le camp antisoviétique, États-Unis inclus, où la presse germanophile du groupe Hearst s’en empara. La famine n’avait pas été « génocidaire », ce qu’admettent tous les historiens anglo-saxons sérieux, tels R.W. Davies et S. Wheatcroft, non traduits en français, à la différence de Robert Conquest, agent des services secrets britanniques devenu prestigieux « chercheur » de Harvard, idole de la « faminologie » française depuis 1995. La campagne originelle n’avait même pas brandi le « génocide » : Berlin, Varsovie, le Vatican, etc. maudissaient Staline, les Soviets ou les judéo-bolcheviques, stigmatisaient leur férocité ou leur « organisation » de la famine et décrivaient une Ukraine poussée par la faim au cannibalisme.

Les Français, quant à eux, imputaient aux plans sécessionnistes du trio ce vacarme lancé alors que le Reich promettait au dictateur polonais Pilsudski, si celui-ci restituait Dantzig et son corridor, de lui remettre sur un plateau l’Ukraine soviétique qu’ils conquerraient bientôt ensemble : François-Poncet, délégué du Comité des Forges et ambassadeur à Berlin, ricanait des sanglots quotidiens versés par la presse du Reich sur le martyre ukrainien, grosse ficelle à visées extérieures (annexer l’Ukraine) et intérieures (« flétrir les résultats du régime marxiste »).

L’abondante correspondance militaire et diplomatique d’époque exclut la thèse de la naïveté des « benêts » prosoviétiques, aveugles, pendant leur voyage de septembre 1933 en Ukraine, aux mensonges et cachotteries de Moscou, tel Édouard Herriot : c’est à dire la thèse soutenue en 1994 par le démographe Alain Blum qui a initié en France le chiffre des « 6 millions de morts ». Ce symbole concurrentiel auxquels les Ukrainiens antisémites tenaient tant – il fallait faire au moins aussi bien que les juifs, avant de faire beaucoup plus, 7, 9, 10, 12, jusqu’à 17 millions à ma connaissance (pour un effectif total d’une trentaine de millions d’Ukrainiens soviétiques) –, fut adopté dans Le Livre noir du Communisme en 1997 par Nicolas Werth. Encore celui-ci réfutait-il alors la thèse « génocidaire » qu’il soutient depuis son engagement en « 2000 dans un projet de publication de documents sur le Goulag (6 volumes, sous l’égide de la fondation Hoover et des archives d’État de la Fédération de Russie) ».

Lire ce texte entier sur le blog.

La complexité de l’Histoire, sur E&R :

 






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37 Commentaires

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  • #3070847
    Le 28 novembre 2022 à 12:48 par 41e rugissant
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    Le parallèle entre l’holodomor et la gestion de la faim dans le monde par la firme privée ultra-libérale Monsanto et ses OGM est plutôt le véritable parallèle à faire au 21e siècles !

     

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    • #3070890
      Le Novembre 2022 à 14:44 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      Oui, 10 millions de morts chaque année, dus à la famine et qui passent par pertes et profits du capitalisme mondialisé : vol de terre, interdiction de cultures vivrières, pillage des richesses du sous sol etc...par les puissances neo coloniales, inégalité sociale extreme ( en Inde qui bat tous les records de famine)....

       
    • #3071333
      Le Novembre 2022 à 13:15 par paramesh
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      allons, un peu de sérieux, tu retardes de 60 ans (et encore). cela fait belle lurette que des gens en inde ne souffrent plus de la faim ( par contre la mauvaise alimentation c’est comme partout, c’est le manque de pognon le problème, mais l’offre est là et pas chère. l’Inde exporte beaucoup d’agriculture (50,21 milliards de dollars en 2021)

       
    • #3072226
      Le Décembre 2022 à 10:17 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      En 2019 , 40 % de la population indienne souffrait de la faim soit un recul de 10% seulement en 30 ans.

       
  • #3070853
    Le 28 novembre 2022 à 13:10 par Antinomas
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    Il est honteux de dire que des Russes auraient tué des Ukrainiens dans les années trente. Ce sont des Soviétiques qui ont tué des Soviétiques, et pas seulement dans l’actuelle Ukraine ! Tous ces mensonges, "c’est l’entretien de la haine", comme disait Mitterrand sur la Shoah. Et ensuite les gens s’entretuent à cause des mythes auxquels ils ont prêté une oreille complaisante. Les Ukrainiens ont fabriqué eux-mêmes leur malheur actuel. Ah quelle saleté ce mythe de l’Holodomor !

     

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    • #3070981
      Le Novembre 2022 à 19:33 par Linder
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      Qui ? Qui ? Qui ? Les 3 responsables de l’Holodomor sont : Staline, Kroutchev et Lazare Moïsijevitch Kaganovitch. Aucun des 3 n’est russe. Le premier est géorgien (un président géorgien se plaignait, il y a une quinzaine d’année des crimes de la Russie contre son pays mais c’est plutôt les crimes d’un géorgien) les 2 autres sont ukrainiens. Les 2 premiers ne sont plus à présenter. Le cas du 3ème mérite malheureusement d’être un peu plus examiner.

       
    • #3071052
      Le Novembre 2022 à 21:51 par Aidin
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @Linder
      Kaganovich était surtout ashkénaze (Kagan signifiant seigneur dans la langue des tribus khazars). Staline aussi était lié éternellement à la même communauté par sa femme qui était la sœur même de Kaganovitch. Je ne parle pas de toutes les ordures qui exécutaient les plans sanguinaires sur place et qui étaient systématiquement de la même communauté (comme la quasi-totalité de ceux qui ont sauvagement torturé et assassiné la famille impériale). C’est à la fois triste et ridicule de voir le descendant et l’héritier de cette communauté en question, instrumentaliser l’holodomor, pour diriger ou plutôt traîner les descendants des victimes d’holodomor vers un autre holodomor, pour venger l’holodomor ! c’est ce qui arrive quand on ne connaît pas assez bien l’histoire de son pays...

       
    • #3071100
      Le Novembre 2022 à 01:27 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @Aidin
      Le pouvoir tsariste était majoritairement haï depuis le Dimanche Rouge du 9 janvier1905. Auparavant, la population espérait encore trouver en Nicolas ll un protecteur contre les prédations de la noblesse.

       
    • #3071150
      Le Novembre 2022 à 06:49 par Invader52
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      Voici un échange très instructif.
      Merci aux contributeurs.

       
    • #3071303
      Le Novembre 2022 à 12:37 par Aidin
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @Jean
      D’ailleurs le talon d’Achille de Tsar était justement sa tendresse paternelle même envers ses pires ennemis. A Gori, la maison où Staline naquit est transformé en musée, je vous conseilles vivement de le visiter. Au deuxième étage, il y a une carte de la Russie sur laquelle le parcours de Staline à chaque fois qu’il a réussi à s’vader de prison ou de bagne est tracé. C’est impressionnant combien de fois il a été arrêté et combien de fois il a réussi à s’échapper ! Alors ma question : pourquoi un terroriste (parce que c’était un terroriste qui dévalisait les banques à main armée) aussi dangereux qui s’échappe tant de fois et qu’à chaque fois devient plus belliqueux et moins repentant, n’a pas tout simplement été exécuté une fois pour toutes ?? pourtant c’est simple comme l’ont montré les bolchéviques, une corde bien solide ou une balle dans la nuque et tout est terminé. Parce que Tsar n’a jamais voulu verser le sang d’un seul de ses sujets.

       
    • #3071445
      Le Novembre 2022 à 17:23 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @Aidin
      Si, le régime tsariste était très répressif. J’ai cité le tournant du Dimanche Rouge sous Nicolas ll et l’histoire des tsars est sanglante ( comme celle de tout empire, forcément). Lenine est en grande partie devenu un révolté à cause de l’exécution de son frère Alexandre sur ordre du Tsar Alexandre lll ,au règne particulièrement brutal.
      Staline braquait les banques pour financer le parti ...mais ce n’était rien par rapport à Octobre 17 où les banques seront immédiatement nationalisées : mises au service complet de l’état socialiste.

       
    • #3071661
      Le Novembre 2022 à 07:31 par Je passe
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @Aidin : j’aurais ri de bon cœur si c’était drôle mais c’est juste affligeant ce que vous dîtes...

       
    • #3071872
      Le Novembre 2022 à 16:13 par Aidin
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @Je passe @Jean
      Je vous conseille de faire plus de lectures sur la période Tsariste et les évènements de 1905 et 1917. Je recommande les travaux de Nesta Webster. Les éditions Saint-Rémi et Omnia Veritas ont publié des ouvrages très intéressants sur le sujet.

       
    • #3071926
      Le Novembre 2022 à 17:48 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @Aidin
      Lire aussi :
      - "Staline ,une légende noire" de Domenico Losurdo.
      - " Lenine, la Révolution permanente " de Jean-Jacques Marie.
      Vous trouvez vraiment que le Massacre Dimanche Rouge était risible ? Pourquoi pas mais une grande partie des Russes n’ont pas apprécié ...revanche en Octobre 17.

       
  • #3070854
    Le 28 novembre 2022 à 13:11 par Roland de Roncevaux
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    Porochenko avoue la réalité... en droit international, les traités doivent être "appliqués de bonne foi". Evidemment pour éviter, par exemple, qu’un pays signe un traité de paix uniquement le temps de préparer son armée pour attaquer l’autre. C’est parfaitement prévu par le droit international. Il n’y a donc pas "un agresseur et un agressé" comme disent faussement nos médias. La Russie est venue légitimement en aide à l’appel des régions sécessionnistes.

    N’oublions jamais que c’est avant tout une guerre civile, provoquée par les otano-nazis de Kiev qui ne voulaient pas reconnaitre la domination dans les urnes de Ianoukvitch et de la tendance russophile. Comme ils étaient minoritaires dans les urnes, malgré la première révolution orange (2004) et tout la propagande, alors ils ont organisé le coup-d’état de Maïdan (2014) brisant l’ordre constitutionnel en Ukraine. Ce qu’ils n’avaient peut-être pas prévu, c’est que tout le sud-est se soulève, et que le Donbass et la Crimée fassent immédiatement sécession.

    Il n’y a pas de "nationalistes ukrainiens" à Kiev. Les vrais nationalistes ukrainiens, ce sont les russophiles qui souhaitaient à la base conserver l’indépendance ukrainienne dans un cadre de neutralité géopolitique et de fédéralisme intérieur. Les chefs de Kiev sont des "européistes ukraniens" (un peu comme notre nouvelle droite) : ils veulent terminer l’indépendance nationale ukrainienne, et entrer dans l’empire euro-atlantique. Ce ne sont pas des nationalistes. Et ils remplacent leur absence de nationalisme authentique par un chauvinisme borné et radical.

     

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  • #3070857
    Le 28 novembre 2022 à 13:15 par Domino
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    En 1929, les banquiers américains causèrent la Grande Dépression. La courte période de stabilité du système monétaire international fut terminée.

    En 1931, l’Allemagne et l’Autriche n’avaient pas réussi à rembourser leur dette étrangère et arrêtent de convertir le mark en or, mettant ainsi fin au Gold Exchange Standard. À l’automne 1931, le Royaume‐Uni cessa également la conversion en or.

    Comme vous pouvez le constater, il serait logique et naturel de lever le blocus de l’or de l’Union Soviétique à ce moment‐là, permettant ainsi à l’or soviétique de soulager l’économie occidentale. Mais la décision qui fut prise alors était choquante d’absurdité. Non seulement ils laissèrent le blocus de l’or en place, mais ils imposèrent un embargo commercial sévère sur la majeure partie des exportations soviétiques ! Et ce, malgré la grave crise économique de l’Ouest où la plupart des producteurs étaient intéressés par n’importe quelles demandes, particulièrement celles qui sont payées en or, bois, pétrole ou toute autre matière première de l’Union Soviétique. Par exemple en 1932 80% de l’exportation de machinerie britannique était à destination de l’URSS. Néanmoins, le 17 avril 1933, le gouvernement britannique décida d’un embargo sur l’importation de biens russes. Quelle était la logique d’une telle décision ? C’était une décision politique pour mettre la pression sur le tenace gouvernement soviétique animé par une idéologie et une structure économique antagonistes.

    Les échanges commerciaux entre l’Ouest et l’URSS étaient‐ils finis pour autant ? Absolument pas. La demande soviétique pour la technologie et la machinerie occidentale était plus élevée que jamais : l’industrialisation était en pleine bourre. Mais à présent l’Ouest n’acceptait plus qu’un seul moyen de paiement : les céréales soviétiques ! (L’étrangeté de cette demande s’explique par le fait qu’à ce moment les monnaies des pays les plus agraires étaient fortement dévaluées et la demande en céréales sur le marché mondial avait diminué de 50 à 70% !)

    Le gouvernement de Staline fut confronté à un choix : soit il renonçait à restaurer l’industrie et donc capitulait devant l’Ouest, soit il continuait de s’industrialiser et menait son pays à une crise interne effroyable. Donc quoi que Staline choisît, l’Ouest serait victorieux. (L’Europe d’une guerre à l’autre, Nikolay STARIKOV)

     

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  • #3070867
    Le 28 novembre 2022 à 13:39 par anonyme
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    Le site réseau international est peut-être le seul site au monde qui cherche à minorer l’holodomor (pour eux il ne s’agirait pas d’un véritable génocide) et à réhabiliter l’image de Staline. En dépit des références et autres liens que je mettais au bas de mes commentaires, j’ai été considéré depuis comme persona non grata pour mon insistance.

     

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    • #3070953
      Le Novembre 2022 à 18:34 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      Réhabiliter l’image de Staline...où ça ? Ici ? Quel intérêt ?Beaucoup de Français ne connaissent même pas l’histoire de France alors... En Russie, il est désigné comme comme plus grand héros de l’histoire à chaque sondage, c’est ce qui compte. Aucune réhabilitation n’est nécessaire là bas. Idem pour Lenine dont les statues sont re - installées en ce moment dans les territoires reconquis par la Russie en ex Ukraine.
      PS : tu devrais aller visiter le mausolée de Lenine sur la Place Rouge et en sortant pauser pour une photo avec un des sosies de Staline comme c’est la tradition là-bas.

       
    • #3071046
      Le Novembre 2022 à 21:42 par Aidin
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      Jean a raison camarade, Staline (qu’on aime le personnage ou non) est extrêmement populaire en Russie, c’est ce que j’ai pu observer sur place : des hostels qui décorent leurs murs avec des affiches nostalgiques de l’époque et de la propagande Stalinienne, des images de Staline sur la couverture des magazines à l’occasion de 9 mai, des t-shirts et des matriochka avec ses portraits et qui semblent être toujours les meilleures ventes, etc. etc.
      Personnellement j’aime bien Staline parce qu’il a liquidé une certaine communauté qui était un peu surreprésenté dans le pouvoir... je ne dis pas que les Russes l’aiment pour la même raison, je pense qu’ils l’aiment surtout parce qu’il a gagné la grande guerre patriotique.

       
  • #3070874
    Le 28 novembre 2022 à 13:51 par Do
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    Il ne faut pas confondre le peuple ukrainien avec les nazis du mouvement Azov ou avec les membres corrompus du gouvernement de Zelensky



    Ou avec les peuples de la Galicie, où le nazisme (mal compris selon certains) mais surtout la haine des russes, semble malheureusement encré dans leur culture et transmis (imposé) aux enfants.

     

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  • #3070882
    Le 28 novembre 2022 à 14:09 par tabouret1789
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    On apprend, finalement que les "accords de Minsk" n’ étaient qu’ une trahison des "israelozuniens" avec la complicité des "pays de l’ "otan" pour se donner le temps d’ "armer" pour attaquer la "Russie" qui, pas si conne que cela a attaqué en premier (ce en quoi elle a bien fait)....c’ était la 2è peau de l’ oignon qui en cache peut être une bien plus sinistre : avoir arrêté (et continuer d’ arrêter) toute la production mondiale (energetique, industrielle, agricole et j’ en passe) pour réduire d’ une manière drastique, l’ effectif des bouches inutiles (agressives, jalouses et polluantes). Le moindre milliardaire qui sur son yacht privé n’ a pas vu sa crique favorite envahie de congés-payés en bouée canard venus en charter-éco ne ma dira pas le contraire.....nonnonnon ! tant que poutine n’ aura pas réduit en cendres tous les postes de commandement "otanesques" (y compris le château fantoche de bruxelles avec tous les traitres qui l’ occupent), cette "guerre" ne sera pas plus sérieuse que les précédentes.

     

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  • #3070906
    Le 28 novembre 2022 à 15:26 par Jérômeproudhon
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    Ou alors, on connaîtra les chiffres, c’est peut-être une stratégie russe d’un autre holodomor ?

     

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  • #3070929
    Le 28 novembre 2022 à 16:47 par Jacques
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    En lisant son article, avant même d’avoir vu qui en était la signataire, je l’ai reconnue à son style. Méfiez-vous de Annie Lacroix-Riz qui doit être l’un des derniers défenseurs tous azimuts du stalinisme. C’est une vraie historienne, certes, qui va aux textes et documents, mais elle est par exemple outrageusement partisane et hostile, Dieu sait pourquoi, au Vatican. Donc, l’Holodomor a existé, les chiffres étant sans doute sujet à caution mais le bolchevisme a sévi là dans toute son horreur dictatoriale.
    Pour le reste, la Russie a présentement raison dans ce conflit contre le gouvernement ukraino-otanesque et elle l’emportera sur ses adversaires, nul - sauf la presse subventionnée - n’en doute. - J.

     

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    • #3071022
      Le Novembre 2022 à 20:44 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      Pas besoin d’être bolchevique pour" sévir dans toute son horreur dictatoriale " :
      > capitalisme républicain : 30 millions d’ Amérindiens exterminés par les Usa ( bisons massacrés pour provoquer la famine)
      > capitalisme monarchique : 6 millions de morts ( et bras / sexes coupés) dans le Congo du Roi des Belges.
      4 millions de morts à cause de la famine volontaire provoquée par les Anglais, au Bengale, 1944.
      >10 millions de morts de famine chaque année (!) dans les pays du Sud pillés par l’hémisphère nord.
      > National Socialisme : le monde à feu et à sang...
      Il nous reste quoi à essayer ? L’ Anarchie ?

       
  • #3071002
    Le 28 novembre 2022 à 20:06 par Buis en violay
    Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

    Je rêve, ou certain sont autorisés à réviser l’histoire en niant 6 millions de morts lors du genocide de l’holodomor ??

    Ha , on me dit dans l’oreillette que les victimes étaient chrétiennes…

     

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    • #3071103
      Le Novembre 2022 à 01:42 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      Officiellement, le nombre de victimes est estimé entre 2,5 et 5 millions, pas 6 millions.
      Ce sujet est très controversé au niveau historique, pour avoir un aperçu, regarde la fiche wikipedia " holodomor ", chapitre " controverse sur le qualificatif de génocide".

       
    • #3071345
      Le Novembre 2022 à 13:41 par Pier
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @ Jean : Wikipedia n’est aucunement une référence et encore moins une source fiable ! Mais, renseignez vous, bon sang ....

       
    • #3071424
      Le Novembre 2022 à 16:56 par Jean
      Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor

      @pier
      Tout le monde sait que Wikipedia n’est pas fiable. Mais dans le cas présent, il liste des historiens ( et leurs ouvrages) qui s’opposent sur le sujet de l’holodomor. A nous de consulter ces livres/articles ...et d’autres. Wikipedia ne donne pas sa version dans le chapitre " controverse sur le qualificatif....", il donne des pistes de lecture et expose la divergeance d’ opinions sur le sujet.

       
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