James Corden, qui ressemble à Jeremstar mais en plus gros et avec du talent, est un animateur britannique qui officie sur la chaîne américaine CBS. James a plusieurs cordes à son arc – auteur, écrivain, comédien, producteur, chanteur –, du coup on lui a confié un late show, c’est-à-dire une émission de divertissement culturel tardive.
Le 21 juin 2018 il accompagne l’un des deux derniers survivants des Beatles, le bassiste et chanteur Paul McCartney. En bagnole ils refont le parcours des « 4 » de Liverpool, avec ces lieux qui sont devenus mythiques, comme Penny Lane... Les habitants, toujours aussi fans, n’ont pas oublié le petit Paul dans le quartier.
Pour ceux qui l’ignorent, les Beatles ont lancé la pop culture avec leurs chansons hyper populaires dans les années 60, avant de se séparer au début des années 70. La profusion et la qualité de leurs chansons sont uniques dans l’histoire de la musique pop.
L’assassinat de John Lennon par un pseudo-fan en 1980, qui prendra perpète, marque la fin du grand rêve des années 60. Malgré une période de sûreté de 20 ans, largement dépassée, les autorités ne veulent pas laisser sortir Chapman d’Attica. De plus, des fans de Lennon ont juré de lui faire très sérieusement la peau.
George Harrison est mort en 2001 d’un cancer de la gorge, et lui aussi avait fait l’objet d’une tentative d’assassinat en 1999. Décidément, la gloire a une face sombre. Seuls restent Paul et Ringo, le batteur, qui vient de twitter ce jour :
56 years ago Wednesday, 15 August John Paul and George invited me to become part of the Beatles it was a great day for me peace and love.
— #RingoStarr (@ringostarrmusic) 15 août 2018
« Il y a 56 ans ce jour, John, Paul et George m’ont invité à rejoindre les Beatles, c’était un grand jour pour moi, paix et amour »
Derrière ce message, une foule de retweets et d’hommages du monde entier. La popularité des Beatles est intacte, car ils ont touché, au-delà de toutes les frontières, toute une génération au cœur. À l’époque, les techniques du marketing ne venaient pas au secours de la célébrité, ce qui explique la longévité de l’amour inaltérable que le public toutes générations confondues porte aux Beatles, ces autodidactes qui venaient d’en bas et qui n’ont jamais véritablement couru après le pognon, gardant toujours leur humour (enfin, pour Paul) et leur joie de vivre.
Après l’aventure Beatles, un peu effrayés par leur célébrité délirante, les uns se sont retirés du monde (Lennon et sa Yoko hurleuse), adonnés à la drogue (Harrison), les autres ont continué à jouer et à tourner, comme McCartney avec les Wings. Les fils de Lennon se sont mis à la musique, avec plus ou moins de succès, la fille de Paul (et Linda) s’est lancée dans la mode, Ringo a joué de la batterie avec son fils... Bref, ils sont redevenus presque normaux, mais le mythe est resté.
Le 26 juillet 2018, Paul a invité 200 heureux élus pour un concert surprise au Cavern Club de Liverpool, dans une salle où les Beatles ont débuté.
« Imaginez. Il y a des années, nous sommes venus ici et nous avons joué. Nous ne savions même pas si nous aurions un futur. Mais on ne s’est pas mal débrouillés... »