T’es sérieux là ? Tu es vraiment en train de dire que les chrétiens ne croient pas au à la résurrection de la chair, au Jugement Dernier, au Paradis et à l’Enfer ? Tu es vraiment en train de dire que le catholicisme en particulier n’insiste pas sur notre nature pécheresse, sauvée de la damnation par l’Amour du Christ et notre désir de l’imiter et d’aller vers Lui ? Toutes les religions abrahamiques ont un clergé et des rites, mais seul le christianisme a institué la confession, qui implique dès maintenant et ici-bas la reconnaissance de ses péchés et le repentir sincère.
Toutes les églises chrétiennes ne le reconnaissent pas, mais l’Eglise catholique affirme aussi le dogme du Purgatoire, c’est à dire d’un endroit où les âmes des morts destinées à entrer au Paradis finissent de se conformer entièrement (mais librement) au projet de Dieu. L’Eglise aussi reconnaît les Saints, comme des personnes à la foi si pure, à la vie si exemplaire que leur âmes ont pu "sauter" le Jugement Dernier, et qu’elles sont dors et déjà auprès de Dieu, témoignant de ses qualités infinies et servant d’exemple au croyant.
Au delà de la miséricorde, des vertus cardinales la plus grande est la charité, c’est à dire littéralement l’amour. Dans le pardon ou la miséricorde, le rapport reste asymétrique : il y a un offensé qui pardonne, et un pardonné, un miséricordieux et un objet de la miséricorde. La foi catholique vise un amour sans plus aucune distance : faire un avec Dieu, et faire un avec son prochain par amour pour Dieu. Cette vision des choses, il est vrai, a été particulièrement développée depuis Vatican II, car avant il n’aurait même pas été question d’envisager qu’un bon musulman ait pu entrer au Paradis, au contraire. Mais depuis le concile, l’Eglise a vraiment commencé à retourner à la source : la parole du Christ, qu protégeait les femmes adultères, prêchait aux publicains, louait les païens quand leur foi l’impressionnait, et tournait le dos aux pharisiens.
Le Christ, plus que tout autre prophète ayant jamais foulé la terre, a été celui de l’examen de conscience, de la remise en cause de soi-même, de l’abandon des vaines fiertés, et de l’amour de son prochain en Dieu. Le catholique non seulement croit au Jugement Dernier, mais est en plus accablé du poids de cette culpabilité que pour le sauver de ses péchés, son Seigneur qu’il aime tant, de tout son coeur, a du mourir pour lui. Chaque péché commis lui rappelle l’Enfer qu’il risque et le Paradis qu’il espère sans le mériter.