Jeudi 27 novembre, Julien Dray, a reçu Le Monde dans son bureau du Conseil régional d’Île-de-France, rue Vaneau, à Paris, où il est aujourd’hui vice-président en charge de la culture. À l’occasion du trentième anniversaire de la « Marche des beurs » et des récentes attaques racistes contre la ministre de la Justice, Christiane Taubira, Le Monde avait sollicité cet entretien pour avoir le regard de celui qui fut, en 1984, l’un des fondateurs de SOS Racisme.
L’entretien a eu lieu. Mais il a été précédé d’une heure inattendue de critique assassine contre le film La Marche, du réalisateur Nabil Ben Yadir, avec Jamel Debbouze, sorti en salles ce mercredi 26 novembre. Selon M. Dray, le film produit par la société de Luc Besson déforme totalement la réalité historique. Une réalité dont il a absolument tenu à donner sa version au cours d’une longue démonstration.
SOS Racisme est une émanation directe de la Marche des beurs. Que pensez-vous du film qui vient de sortir sur le sujet, La Marche ?
Un des financeurs du film est la région Île-de-France avec son dispositif d’aide au cinéma. C’est un dispositif utile car il aide à faire des films comme celui-ci. En tant que vice-président en charge de la culture, il se trouve que j’ai pu lire en avant-première le scénario. J’ai eu la tentation d’en discuter avec les auteurs, mais ce n’est pas dans mes attributions directes, je me suis donc astreint à respecter la liberté totale de création et d’écriture. Mais maintenant que tout cela est sorti, je me dois de faire quelques rappels historiques.
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