Du 18 juin au 11 septembre 2015, j’ai eu le privilège d’effectuer de longs entretiens avec Alain Soral. Ils n’ont encore jamais été publiés et pourraient faire l’objet d’un ouvrage dans le futur. Compte tenu de la situation en France, les risques de poursuites judiciaires sont particulièrement élevés, ce qui rend une publication difficile pour l’instant. Les thèmes abordés vont, notamment, de l’emprise de certains lobbies sur la France à la jeunesse de l’essayiste à Paris, en passant par les élections présidentielles de 2017.
Voici justement deux extraits qui datent du 7 juillet 2015, où Alain Soral avait prédit le retrait de François Hollande ainsi que la déconfiture de Sarkozy.
Alimuddin Usmani : Ce serait une première dans la Ve République si François Hollande ne se représentait pas.
Alain Soral : Oui, mais je pense qu’il ne se représentera pas. Il suffit de regarder les sondages qui disent que les gens de gauche veulent Valls à des proportions de 45 contre 14. Hollande c’est « one shot », c’est le mec qui a été élu par défaut, parce que les gens voulaient virer Sarkozy et parce que Strauss-Kahn s’est pris les pieds dans sa bite. Les gens voulaient sanctionner Sarkozy ; maintenant en France on ne vote plus pour, on vote contre. Hollande est donc un mollusque, il a un bilan catastrophique, je ne vois pas pourquoi il se représenterait. Se représenter c’est prendre le risque que Marine soit au deuxième tour.
À gauche comme à droite, ils sont de toute façon tous dans une logique de primaire, comme aux États-Unis, pour éviter justement la multiplication des petits candidats qui pourraient amener un candidat du Front national au deuxième tour avec moins de 20% des voix. Le but maintenant c’est que le seuil qualificatif soit à 27 ou à 28%, c’est pour cela qu’il y a des primaires. Si tu multiplies les petits candidats, là ça devient intéressant. Tout est fait pour qu’il n’y ait plus de petits candidats. Les 500 signatures sont révélées au public. S’il y a des primaires à gauche et à droite, il y aura peu de candidats dissidents. Du temps de Le Pen père, il avait accédé au deuxième tour avec 16,86%.
Sarkozy n’a-t-il pas les moyens de faire échouer Juppé en tenant l’appareil du parti ?
Je ne crois pas que ça se passe à ce niveau-là. Ce n’est pas grand-chose tout ça. Je ne crois plus que les partis existent. Ce qui existe, ce sont les médias et la haute finance internationale, donc la volonté du système mondialiste.
Valls a été choisi par le CRIF, qui est effectivement la convergence de tout ça. Ils ont décidé de le propulser car il a, entre autre, décidé de se payer Soral et Dieudonné. Sur la politique économique, on a Macron. C’est donc la haute finance internationale qui décide et les médias, ce qui veut dire la même chose. Les partis, ça n’existe plus. Ils le savent eux-mêmes car ils sont vidés de leur base militante. Le PS perd 30% de ses adhérents tous les deux ans et c’est pareil pour l’UMP. Il y a une énorme hémorragie. Ce n’est donc pas là que ça se joue.
Évidemment, Sarkozy a repris le parti, il fait son numéro de cador mais, en dernière instance, si le système mondialiste n’en veut pas, les médias se débrouilleront pour le cramer. Il faut ajouter à ça la justice française, qui est quand même encore dans les mains du pouvoir socialiste jusqu’au bout. Je pense que Valls n’a pas intérêt à se retrouver face à Sarkozy par exemple, puisqu’il est le Sarkozy de gauche. Il a intérêt à incarner le nouveau sarkozysme, d’une certaine manière.
On peut sortir des théories dans tous les sens, après ça reste des intuitions. Quand tu as beaucoup de culture politique, tu te fies à ton instinct, qui est finalement la combinaison un peu automatique dans ton cerveau, malgré toi, de toutes les données, un peu comme dans un shaker.