C’est le titre du Monde de vendredi 2 juin 2017. On s’imagine que Pierre Bergé a dû fêter l’événement avec une joie non dissimulée. Varadkar symbolise tout ce pour quoi le veuf d’Yves Saint Laurent s’est battu dans sa vie, hormis l’héritage du grand couturier : le métissage, la jeunesse, le socialisme soft, et l’homosexualité.
Son parti de centre droit (Fine Gael) l’a élu candidat au poste à 60% des voix. L’avènement de cette créature du mondialisme en terre catholique n’aurait pas été imaginable il y a 50 ans, ni même possible il y a 20 ans, l’homosexualité étant encore criminalisée dans les années 90. Leo sera pourtant intronisé Premier ministre le 10 juin.
La trajectoire de ce fils d’un Indien et d’une Irlandaise devenu médecin puis très vite Premier ministre âgé de 38 ans rappelle l’ascension fulgurante d’un Emmanuel Macron. Les antilibéraux de tout poil apprécieront son trident idéologique : le mariage gay, la liberté d’avorter et l’austérité économique. Comme quoi le libéralisme économique se marie parfaitement avec le libéralisme de mœurs...
Curieusement, alors que le déterminisme libéral internationaliste (ou antinational) et sociétal joue dans ses choix politiques, Varadkar affirme qu’aucun de ces termes (homosexuel, métis, célibataire) ne le « définit ».
Un peu au-dessus de l’Irlande, il y a l’Irlande du Nord. Très remontée contre l’Angleterre, pour des raisons historiques et politiques. Aux antipodes du très oligarcho-compatible Varadkar, Martina Anderson. Qualifiée de terroriste par la presse sioniste britannique. Il est vrai qu’elle a, dans sa bouillonnante jeunesse, participé à quelques actions anti-britanniques. Elue député européen, elle a balancé le 25 mai 2016 devant une assemblée éberluée la pression du lobby israélien dans la capitale belge.
« Nous pouvons vous donner une liste de tout ce que nous avons essayé de faire, les Israéliens se répandent ici comme une éruption cutanée »
Vous nous direz, que vient faire Israël dans les couloirs du Parlement européen, c’est bien tout le problème. Le président du Congrès juif européen a immédiatement (en cas d’antisionisme, il y a toujours une réaction à la fois immédiate et très médiatisée) appelé le président du Parlement Martin Schulz à prendre des mesures disciplinaires contre l’impudente. Tout est sur Wikipédia :
« Encore une fois, nous entendons des déclarations profondément offensantes sur les Juifs proférées par personnage public européen et nous exigeons l’action », a déclaré Kantor dans un communiqué. « La comparaison des Israéliens, ou plus précisément des juifs, à une maladie constitue une incitation à la haine et a ses racines dans le discours néo-nazis et d’extrême droite »1.
Et quand Kantor va dans l’amalgame, il ne le fait pas à moitié :
« Les opinions d’Anderson sont enracinées dans une idéologie sanglante qui a été façonnée quand l’IRA et l’OLP étaient partenaires dans le terrorisme et les carnages », a déclaré Moshe Kantor, ajoutant que ses opinions et ses déclarations « devraient être condamnées et nous appelons les autorités européennes à prendre position aussi fortement que si elles provenaient d’un membre de l’extrême-droite. »
Notre petit doigt nous dit qu’avec Varadkar, ce genre de dérapage inconvenant ne risque pas d’arriver !