Arthur Sapaudia : Monsieur Bourbon, nous nous sommes croisés lors du festival de la Réconciliation d’E&R où vous avez donné une conférence formidable. Quelles ont été vos impressions sur le festival ?
Jérôme Bourbon : J’ai été très heureux et très impressionné de voir tant de monde en plein mois d’août pour des activités politiques. C’est magnifique dans une période de dépolitisation, de désintérêt pour la chose publique, le débat d’idées. J’ai également été conquis par l’ambiance chaleureuse, enthousiaste et festive de cette manifestation estivale, en même temps gaie et studieuse. Et j’ai été bien sûr très ému de constater que Rivarol et son directeur étaient très appréciés des participants. Cela met du baume au cœur à un moment où les persécutions redoublent : perte de l’agrément de la CPPAP [Commission paritaire des publications et agences de presse, NDLR], suppression du compte Paypal, procès multiples (encore deux le 7 septembre devant la 17e), pressions hélas souvent efficaces du lobby judéo-sioniste pour que Rivarol ne soit plus du tout vendu dans les différents points de vente en France, à commencer par les supermarchés mais aussi les kiosques et maisons de la presse.
J’invite d’ailleurs toutes les personnes qui le peuvent à s’abonner à Rivarol en prenant soit un abonnement numérique, soit un abonnement papier pour nous aider à résister à cette tentative d’asphyxie et de mise à mort. Ils veulent nous assassiner et ne s’en cachent pas. « Rivarol vit ses dernières heures » plastronnent-ils. Donnons-leur tort. Ne leur faisons pas cette joie. Aidez-nous ! Abonnez-vous ! Tous les renseignements, tous les types et durées d’abonnement sont sur notre site rivarol.com.
Votre intervention était sans cesse applaudie par le public et vous avez même reçu une ovation à la fin de celle-ci. Quel en était le contenu ?
Mon intervention portait sur la liberté de la presse et sur la répression que subissent les dissidents, les nationalistes, les adversaires du Nouvel Ordre mondial qui est aussi un nouvel ordre moral inversé, ce que notre chroniqueur Hannibal appelle à juste titre « la révolution arc-en-ciel ». Leur monde est une prison où l’on ne peut plus rien dire. L’oxygène manque à nos poumons. Il n’y a quasiment plus de polémistes car toute vraie polémique, stimulante pour l’intelligence, est interdite. Soral qui est un grand polémiste, un des derniers, a ainsi été contraint de s’exiler en Suisse car sa parole est trop libre, trop insolente dans notre pays occupé et asservi. Il n’y a quasiment plus d’humoriste car l’humour se moque des puissants, de leurs défauts, de leurs excès, de leurs travers, de leurs agissements et ce n’est plus possible aujourd’hui sauf à être interdit de partout et de ployer sous les procès et condamnations comme Dieudonné. Il n’y a quasiment plus de journaliste car un publiciste se doit de faire preuve de liberté d’esprit, d’insolence et d’irrévérence, d’esprit critique. Il doit pouvoir commenter et décrypter l’actualité librement, dénoncer les mensonges et les impostures, chercher et dire la vérité, former et éclairer ses lecteurs, leur révéler le dessous des cartes. Aujourd’hui toute la presse subventionnée dit la même chose, utilise le même vocabulaire, respecte les mêmes mots d’ordre, les mêmes tabous. Le conformisme et le grégarisme n’ont jamais été aussi massifs. Ainsi que la paresse et la lâcheté intellectuelles.
Aidez-nous, tant que ce sera encore possible, à incarner une presse de combat, vraiment libre et insolente, ennemie du mensonge, amoureuse de la vérité.
Vous avez assisté à la conférence d’Alain Soral et de Xavier Poussard, rédacteur en chef de Faits & Documents. Des informations ont-elles retenu votre attention ?
C’est toujours un régal pour l’esprit d’écouter Alain Soral. Son intervention était très riche comme toujours, mais si je n’avais qu’une chose à retenir, c’est ce qu’il a dit sur le lobby LGBT. Il est évident, comme il l’a expliqué, qu’aujourd’hui c’est le lobby qui menace le plus directement notre enfance et notre jeunesse, celui qui entend détruire l’identité intime des individus. On n’en est même plus aujourd’hui à vouloir seulement choisir son « orientation sexuelle » mais à changer son « identité de genre ». Ce qui est logique : la transgression appelle la transgression, la folie appelle la folie. Il s’agit véritablement de nous détruire de manière irrémédiable par cette propagande intensive promue par l’Éducation nationale, la grande presse, les médias audiovisuels. Ils profitent de l’adolescence qui est une période souvent de malaise, de mal-être, de lente et difficile structuration du moi, pour détruire des vies, pousser des jeunes gens et des jeunes filles à briser leur destinée, à commettre l’irréparable. Car ce qu’ils appellent changement de sexe, transition, transidentité n’est en réalité qu’une affreuse mutilation, souvent irréversible. Et une offense inouïe à la nature et au Créateur. Les opposants à ces folies favorisées par l’État (le Premier ministre s’est vanté début août d’avoir ouvert dix nouveaux centres LGBT et de renforcer les 35 existants tandis que le gouvernement a accordé 400 000 euros à la LICRA pour accroître son bourrage de crâne auprès des enfants et adolescents dans les écoles !) sont traités de la même façon que ceux s’opposant au lobby sioniste et au lobby de l’immigration. Ce sont d’ailleurs généralement les mêmes coteries. On persécute les opposants et récalcitrants par la technique de la diabolisation, en les traitant de délinquants de la pensée, en les traînant devant les tribunaux pour homophobie, lesbophobie, transphobie, délits passibles d’un an de prison ferme et de 45 000 euros d’amende.
Ne nous berçons pas d’illusions. Le monde qui vient sera de plus en plus dur et de plus en plus laid, de plus en plus coercitif et oppressif. Il faudra tenir bon. Au quotidien. Et jusqu’au bout. Et c’est là que ceux qui ont la foi ont assurément une grande grâce. Car ils savent que Dieu est tout-puissant, qu’Il ne nous abandonne pas et qu’à la fin c’est Lui qui triomphera, malgré les souffrances et difficultés du moment. Il faut tenir en tout les principes, vivre en cohérence avec ses convictions et ses certitudes, ne rien céder, dire en tout la vérité et garder, à la plus fine pointe de l’âme, malgré l’adversité, la joie, la gaieté et la bonne humeur car si nous avons été placés à ce stade de l’histoire de notre pays, de notre continent, de notre civilisation, cela a forcément un sens. Faisons notre devoir, le Bon Dieu nous viendra en aide. Les desseins de la Providence parfois nous déconcertent ou nous paraissent obscurs, mais ayons confiance, gardons courage, c’est Dieu qui conduit tout. Tout est grâce.
Gardons la foi, l’espérance qui est, selon Bernanos, un désespoir surmonté, et la charité. Ici-bas, nous sommes faits pour batailler. Nous ne verrons pas forcément nous-mêmes les fruits de nos efforts. Mais qu’importe. C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière. Et soyons convaincus que la vérité ne change pas, même si on peut s’acharner à l’occulter, l’étouffer, la nier. Alors bataillons avec courage, persévérance et ténacité. Les pieds sur Terre et les yeux levés au Ciel.