Je viens de recevoir les premiers exemplaires sortis de chez l’imprimeur : dans toutes les librairies à partir du 28 février. pic.twitter.com/L8BTD4U40t
— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) 16 février 2018
On va beaucoup entendre parler de Jean-Marie Le Pen ces prochains temps. Il sort ses mémoires et attend de pied ferme le prochain congrès du FN pour y entrer en tant que président d’honneur.
Entretien avec l’éditeur des mémoires de le Pen
Nous avons appris récemment que vous alliez éditer le premier tome des mémoires de Jean-Marie Le Pen. Comment cela s’est-il fait ?
D’après ce que je sais, Jean-Marie Le Pen et son entourage se sont heurtés à plusieurs refus de « grands » éditeurs (en tout cas, plus habitués que moi aux grands tirages). Étant plus libre que la moyenne de mes confrères par rapport aux oukases de la bien-pensance, j’ai volontiers accepté de m’en charger.
Quelle est votre motivation ?
D’abord, l’intérêt pour un demi-siècle d’histoire contemporaine vu par un acteur politique de premier plan. Ce premier tome couvre la période de l’enfance, l’engagement dans la Résistance, l’Indochine, le poujadisme, les combats pour l’Algérie française, la campagne de Tixier-Vignancour, Mai 68… Jusqu’à la fondation du Front national en 1972. Que l’on apprécie ou pas Le Pen, que l’on soit d’accord avec lui ou pas, c’est passionnant.
[...]
Plusieurs médias laissent entendre que votre proximité idéologique avec Jean-Marie Le Pen est pour beaucoup dans cette publication. Qu’en est-il ?
Comme beaucoup de Français, je suis d’accord avec Jean-Marie Le Pen sur certains sujets et en désaccord sur certains autres. J’ai lu dans la presse que Muller éditions était une maison « ultra-nationaliste ». C’est assez loufoque. D’abord, parce qu’en général, une société n’a pas de doctrine politique. Ensuite, parce que, personnellement, je ne suis pas ultra-nationaliste, ni même nationaliste tout court. Le nationalisme est une idée moderne et je suis ce que les Américains appellent un « paléo-conservateur » – ou ce que Mme Schiappa qualifie de « réactionnaire, obscurantiste et moyenâgeux » (mais, à la différence de Mme Schiappa, je crois que le Moyen Âge de Saint Louis et de saint Thomas d’Aquin est le sommet de la civilisation !). S’il faut absolument me coller une étiquette, je suis un catholique social à la façon d’un La Tour du Pin ou d’un Henri V.
[...]
Il m’est arrivé souvent de dire en quoi j’étais en désaccord avec tel dirigeant du FN (au point que l’on m’a dit que, pendant un temps, et c’est peut-être encore le cas, le Salon beige était la bête noire au « Carré » – plus même que Libération !). Mais ces désaccords n’exigent pas, je pense, de me rouler par terre en écumant de bave dès que l’on énonce le nom du FN ou de Le Pen devant moi.
Et, si le fait qu’un éditeur de la « droite classique » puisse tendre la main à Jean-Marie Le Pen pouvait être le premier pas vers une sortie du piège mitterrandien de la division à droite, j’en serais ravi.