Selon le fondateur du parti d’extrême droite "c’est le B’nai B’rith, une organisation juive, "qui aurait imposé" un "pacte" au sein des partis de droite pour ne jamais s’allier avec le FN.
"Les chefs de la droite molle ont, je crois, signé un pacte dans lequel ils s’engageaient à ne jamais s’unir avec le Front national. Il se dit que c’est le B’nai B’rith, une sorte de franc-maçonnerie juive, qui aurait imposé cette clause", avance Jean-Marie Le Pen, dans une interview accordée au journal Minute à paraître mercredi.
"D’ailleurs, je crois que certains représentants de l’ancien RPR se sont vantés de ce pacte qu’aurait notamment signé l’abominable Chirac", ajoute-t-il.
Jean-Marie Le Pen avait déjà tenu de tels propos en 1997, dans un livre des journalistes Nicolas Domenach et Maurice Szafran sur Jeacques Chirac (Le roman d’un président, Plon). Il affirmait que "Chirac et le RPR ont pris un engagement devant le B’nai B’rith et d’autres organisations étrangères : pas d’alliance, jamais, avec le Front national. Même si on a besoin de lui pour former la majorité".
Absurde
Présent dans le monde entier, le B’nai B’rith est l’une des plus anciennes organisations représentant la communauté juive. En France, il réunit plus de 60 "loges".
"Tout ceci relève du mensonge et de l’absurdité. En aucun cas, le B’nai B’rith n’a la capacité ni la volonté d’imposer quoi que ce soit", a réagi Serge Dahan, l’actuel président du B’nai B’rith France. "En 1986, nous avions invité des représentants de droite et de gauche à une réunion et nous avions demandé s’il y aurait un accord entre la droite et l’extrême droite. A l’époque, Alain Madelin avait promis qu’il n’y en aurait pas, ni au niveau local ni au niveau national. Mais il n’y a évidemment jamais eu de pacte ni de’signature", a ajouté un ancien président de l’organisation, Yves-Victor Kamami.
Interrogé pour les 40 du FN, Jean-Marie Le Pen a affirmé que ces propos ne sont "pas un scoop", en ajoutant ne pas avoir "assisté à la rencontre". "Je n’ai pas été témoin" mais "c’est ce qui s’est dit". "C’est quand même une explication plausible. Ça fait vingt ans que je somme le RPR et l’UMP de dire pourquoi ils sont contre le Front national, ils n’ont jamais répondu (...) En tout cas, ça n’a pas été démenti", a-t-il ajouté.