Fidèle à son opportunisme légendaire, le mage Attali envoie une grosse sonde en forme de billet d’humeur dans L’Express à sa créature, le jeune Emmanuel Macron, qui n’en fait qu’à sa tête et qui a un peu échappé à ses créateurs.
D’ailleurs, il a échappé à tout le monde : le garçu est parti dans les sphères du délire autocratique, jouant au monarque démocratique mais se faisant haïr par tout un peuple. On ne peut pas contenter César et les pauvres, n’est-ce pas, il faut choisir. Lui a choisi, mais il ment mal, ça se voit qu’il préfère le CAC40 à la France périphérique.
Attali, lui, menace de lâcher son poulain en plein vol en lui mettant la pression entre les lignes : si tu continues comme ça, tu vas l’avoir, ta révolution, mais dans ta gueule ; les Français, il faut les enfumer en douceur, pas en violence.
Attali critique la méthode, pas l’objectif : il s’agit toujours de faire les poches des Français, mais pas trop vite, il ne faut pas que le bestiau se cabre, renâcle, rue. On doit lui flatter l’encolure, l’endormir, et les ducats tomberont tout seuls dans l’escarcelle des mêmes.
C’est du moins comme ça qu’on a compris le message.
On trouve dans cette lettre hebdomadaire un Attali incroyablement social, ce qui peut surprendre :
« Les régimes en place semblent en effet incapables de résoudre les difficultés et les frustrations, réelles ou ressenties, d’un grand nombre de citoyens : un travail absent, non rémunérateur, ou aliénant ; des services publics délabrés ; des territoires ruraux oubliés ; une agriculture en plein désarroi ; un environnement dégradé ; une précarité croissante ; des vies personnelles en miettes.
Ces régimes, se sentant menacés, se crispent et accordent de plus en plus de privilèges aux classes dominantes et à leurs enfants, rendant plus fous de colère encore ceux qui en sont exclus.
Quand ces colères ne sont que celles des plus pauvres, soumis et faibles, rien ne se passe. Quand elles atteignent, comme aujourd’hui, les classes moyennes, et quand celles-ci en déduisent qu’elles n’ont plus rien à perdre, la révolution devient possible. »
Heureusement, il ne s’agit que de mots et l’objectif du mondialisme ne s’en trouve pas bouleversé : il peut tout à fait s’accommoder d’une petite révolution sociale, qui portera au pouvoir un homme plus adapté que Macron à la fois au peuple et au pouvoir profond.
On rappelle ces mots de Jean Bouvier :
« Quant à James – 23 ans en 1815 – il héritera de la situation la plus délicate ; banquier des Bourbons pendant les 15 années de leur artificielle résurrection, il allait vivre en France, zone charnière entre les deux camps, au milieu d’événements parfois dramatiques, le passage d’un monde à l’autre ; financier de la “Restauration”, comme ses frères de l’Est l’étaient en même temps de la “Sainte-Alliance”, il fut capable d’épouser le cours des événements, au point de passer sans dommage du régime des “ultra-royalistes” de 1815-1830, à celui des “barricades de juillet”. Même tour de force en 1848, quand il réussira à traverser les orages de la République, puis du coup d’État, sans rien perdre de sa puissance. » (Les Rothschild, Fayard, 1967)
Ce que nous résumions en mai 2015 :
Les intérêts Rothschild ne sont donc pas fondamentalement anti-humanistes, ou antifrançais, pour ne parler que du cas français. La preuve, ils se sont accommodés des trois formes de gouvernement au cours de ce fameux XIXe : Première République (1792), puis l’Empire (1804), la Restauration ou monarchie constitutionnelle (1814), les parenthèses révolutionnaires de 1830 et 1848 (Deuxième République), la Commune (1871), et enfin la Troisième République (1870) ! Opportunisme et adaptation, voici la clé.
Tous les pays d’Occident, la France en particulier, et bien d’autres pays du monde, sont au bord de révolutions brutales, dont les conséquences seront désastreuses pour des décennies ; ou très positives, si on sait les anticiper et régler intelligemment à l’avance les contradictions qu’elles traduisent.
Une révolution (je ne parle pas ici de révolutions scientifiques, artistiques, intellectuelles, toujours bienvenues ; mais de révolutions politiques) se déclenche toujours quand un régime ne sait plus assurer à ceux qu’il prétend servir le bien-être auxquels ils estiment avoir droit, et quand il ne fait plus assez peur pour se maintenir par la force. Alors, les révoltes deviennent des révolutions.
Ces révolutions commencent par inspirer des espoirs fous, dérapant souvent ensuite dans des dérives sanglantes, entraînant des contre-révolutions plus sanglantes encore ; jusqu’à ce que, des années, ou des décennies plus tard, les ambitions de la révolution initiale soient retrouvées, et ses idéaux servis, dans un contexte raisonnable et équilibré.
Rares sont les peuples qui ont réussi à faire l’économie de la révolution et de la contre-révolution, pour en arriver directement au régime le plus réaliste, conciliant le souhaitable et le possible.
Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour que se déclenchent un jour prochain, dans plusieurs pays, des révolutions d’une extrême violence.
[...]
On peut être sceptique et refuser de penser que de telles révolutions soient possibles. Mon intuition est que tout se met en place pour qu’elles le deviennent. Très bientôt. Les révoltes, les colères, les manifestations d’aujourd’hui n’en sont pas des substituts. Ils en sont des signes précurseurs.
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