L’agent présumé du Mossad mort dans une prison israélienne il y a deux ans avait été arrêté sur ordre de ses supérieurs qui le soupçonnaient d’avoir divulgué des informations sur son travail aux services de renseignement australiens, rapporte lundi l’Australian Broadcasting Corp (ABC).
Selon la chaîne de télévision publique, qui a révélé la semaine dernière sa mystérieuse histoire, Ben Zygie (photo ci-dessus), cet australo-israélien mort à 34 ans, avait rencontré des agents de l’Australian Security Intelligence Organisation (ASIO) auxquels il a parlé de plusieurs missions des renseignements israéliens.
Le Mossad a appris l’existence de ces contacts et craignait qu’il ne divulgue des informations sur une opération majeure en Italie, dit ABC, ajoutant qu’au cours d’un de ses quatre voyages en Australie, il avait formulé une demande de visa italien. ABC, qui cite des sources non identifiées, ajoute que Ben Zygier faisait partie d’un groupe de trois Australiens ayant changé d’identité et de passeport à plusieurs reprises dans le cadre de missions pour le compte du Mossad au Moyen-Orient et en Europe.
L’Australie s’est plainte auprès d’Israël de l’utilisation de faux passeports australiens pour l’assassinat en janvier 2010 à Dubaï de Mahmoud al Mabhouh, un cadre militaire du Hamas chargé notamment de l’approvisionnement en armes du mouvement palestinien.
L’affaire de ce "prisonnier X" a soulevé de nombreuses questions en Israël et en Australie concernant le recours aux détenteurs de la double nationalité dans les rangs du Mossad.
La Knesset a annoncé dimanche l’ouverture d’une enquête sur son décès, bien qu’un juge ait déjà conclu au suicide. Le chef de la diplomatie australienne, Bob Carr, a également demandé une enquête sur la gestion de l’affaire au sein de son ministère.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est quant à lui efforcé de dissiper l’effervescence médiatique et a exprimé son entière confiance aux services de renseignement ainsi qu’au dispositif légal qui régit leurs missions.