Cet article tiré du site d’actualités d’Orange montre deux choses :
1 – l’entité israélienne n’a jamais renoncé à punir le Liban pour son multiconfessionalisme qui accorde à l’islam chiite une moitié du pouvoir politique, et une bonne partie du pouvoir militaire à travers l’organisation du Hezbollah. Les 10 000 Casques bleus qui occupent la frontière entre les deux pays en guerre peuvent en témoigner : c’est l’armée israélienne qui a intérêt à instaurer une provocation permanente pour se donner (toute seule) le droit moral de bombarder et les installations militaires du Hezbollah, donc d’une partie de l’armée libanaise effective, et les centres névralgiques vitaux du Sud-Liban.
2 – La force d’interposition de l’ONU ne tiendra pas longtemps entre le chien et l’os, l’armée israélienne voulant écraser la résistance libanaise une fois pour toutes, ce qu’elle n’a pourtant pas réussi à faire en 2006. À l’époque, l’état-major avait été critiqué par le pouvoir politique (et réciproquement) pour avoir négligé les nouvelles capacités défensives des Libanais du Hezbollah. Depuis, les résistants chiites ont amélioré encore leurs lignes de défense, notamment avec des missiles, s’attendant un jour ou l’autre à une nouvelle invasion de leur voisin du sud.
Le ciel et le sol
Si Israël peut avoir la maîtrise du ciel, le sol est une autre affaire. Engager une aviation conquérante et destructive est une chose, vaincre un peuple sur son propre sol, les Américains le savent depuis la guerre du Viêt Nam (1965-1975), est impossible. Surtout que les combattants du Hezbollah ont été aguerris par des années d’engagement en Syrie.
Israël est donc engagé dans une guerre ingagnable, c’est pourquoi le pouvoir militaire de Tel-Aviv mise sur un affaiblissement et un éclatement du Liban. La bombe qui a explosé le 4 août est, dans ce sens, politiquement plus efficace qu’une guerre. Si le peuple libanais se dessoude, ce qui n’est pas gagné.
Escalade à venir ? Ou incident sans lendemain ? L’armée israélienne a revendiqué mercredi matin des frappes aériennes contre des positions du Hezbollah près de la frontière libano-israélienne où patrouillent des casques bleus de l’ONU, en « réponse » à des tirs du mouvement chiite vers ses soldats.
« Il y a eu des tirs depuis le Liban vers des soldats israéliens (...) Les soldats ont répliqué à l’aide de fusées éclairantes et de tirs. Puis, au cours de la nuit, des hélicoptères de combat et des avions ont frappé des postes du Hezbollah », a indiqué l’armée israélienne qui n’a pas fait état de victimes dans ses rangs.
Plus tôt dans la nuit, l’armée israélienne avait annoncé un « incident sécuritaire » près du kibboutz de Manara, le long de la « Ligne bleue », frontière de facto séparant ces deux pays théoriquement en guerre.
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Des sources israéliennes avaient fait état à l’AFP de tirs depuis le Liban vers Israël. Et l’agence de presse nationale libanaise avait, de son côté, mentionné des lancers de « fusées éclairantes » depuis Israël vers le secteur de Mays al-Jabal, situé face à Manara, ainsi que des tirs israéliens « à l’arme automatique ».
L’armée israélienne a dit prendre cet événement « très au sérieux » et affirmé « tenir le gouvernement libanais pour responsable de ce qui se passe sur son territoire ».
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Ce nouvel incident à la frontière survient alors que le Hezbollah libanais a annoncé ce week-end avoir abattu un drone israélien qui avait franchi la frontière avec le Liban, Israël disant simplement qu’un de ses drones était « tombé en territoire libanais ».
Israël accuse notamment l’Iran et son allié le Hezbollah de chercher à transformer au Liban des roquettes en missiles de précision pouvant déjouer le bouclier antimissile israélien Iron Dome et ainsi causer des dommages importants aux positions stratégiques israéliennes.
L’État hébreu avait aussi affirmé fin juillet avoir repoussé une tentative d’infiltration de combattants du Hezbollah sur le sol israélien.
Le mouvement chiite libanais avait nié toute implication dans l’incident, survenu après des tirs présumés de missiles israéliens sur des positions de l’armée syrienne et de leurs alliés au sud de Damas.
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Quelque 10 500 Casques bleus de la force intérimaire de l’ONU (Finul) surveillent la frontière libano-israélienne et veillent à l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité adoptée après la guerre ayant opposé Israël au Hezbollah pour prévenir d’un nouveau conflit.
Or Israël a appelé la semaine dernière, à l’approche du renouvellement du mandat de la Finul, à une réforme de cette mission de l’ONU qu’elle a accusée de « partialité » et « d’inefficacité » car n’ayant, selon l’État hébreu, pas accès à toutes les zones du sud du Liban.
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