Israël a lancé vendredi un appel aux gouvernements à ne pas assister à la conférence convoquée par la Suisse pour mercredi prochain à Genève sur le respect des Conventions de Genève dans les Territoires palestiniens occupés. L’État hébreu dénonce en termes vifs la décision de Berne.
« Israël considère gravement la décision du gouvernement suisse d’accéder à la demande palestinienne de tenir une conférence des États parties aux Conventions de Genève le 17 décembre », déclare l’État hébreu dans un communiqué de la Mission israélienne à l’ONU.
« Le rôle d’État dépositaire des Conventions de Genève oblige la Suisse à agir de manière neutre et apolitique. La décision du gouvernement suisse de convoquer une conférence suscite de sérieux doutes sur son engagement à respecter ces principes », affirme l’État hébreu.
Ce faisant, « la Suisse prête la main à la politisation des Conventions de Genève en particulier et des lois de la guerre en général », ajoute le communiqué. « La conférence est un acte politique dont le seul but est d’exploiter la plate-forme importante des Conventions de Genève pour attaquer Israël », poursuit le texte.
Initiative « scandaleuse »
Le communiqué dénonce en outre une « initiative particulièrement scandaleuse étant donné que les deux seules conférences tenues jusqu’ici ont traité du conflit israélo-palestinien, alors que beaucoup d’autres conflits ont lieu de par le monde, y compris dans des zones où des actes horribles sont commis en ce moment même ». Il confirme qu’Israël ne prendra « bien sûr » pas part à la conférence. Et ajoute : « Au vu de cette gestion problématique et biaisée de la conférence par le gouvernement suisse, Israël est en train de réexaminer sa position à l’égard des autres initiatives suisses relevant du droit international humanitaire. »
Large participation
Les États-Unis et le Canada ont déjà indiqué qu’ils ne prendront pas part à la conférence, convoquée au niveau des ambassadeurs à l’ONU. Le président de la Confédération Didier Burkhalter a indiqué toutefois jeudi qu’il s’attend à une « participation très large ».
La Suisse a repris fin juillet les consultations sur cette question, à la suite d’une demande du président palestinien Mahmoud Abbas. L’évaluation finale a permis de constater qu’une « masse critique transrégionale d’États parties ont exprimé leur soutien » à la tenue d’une telle conférence, a précisé le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE).
L’objectif de la réunion est de réaffirmer le droit international humanitaire applicable dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.