Zemmour - Attali : les 2 faces d’une même pièce (3 / 4)
JA a expliqué récemment à ses coreligionnaires qu’il était pour l’émergence d’une bourgeoisie musulmane et qu’il fallait agir pour que cela advienne. Pour comprendre ce point de vue, je vais utiliser là encore une image. Imaginez un proxénète propriétaire en douce d’une maison de passe dont l’élite, la mère maquerelle, se charge depuis des années de récupérer l’argent des passes pour avoir quelques faveurs de ce dernier. Si une nouvelle prostituée se sent pousser des ailes pour remplacer celle qui commence à se faire vieille, de deux choses l’une : soit le proxénète tranche risque d’être mal perçu par une partie du personnel, soit il dit clairement qu’il n’est éternellement attaché à personne et que, quelle que soit celle qui va gagner le combat, il restera le proxénète et la gagnante sera la nouvelle mère maquerelle. L’avantage de cette dernière posture, c’est que dans tous les cas son rôle et ses attributions ne seront jamais contestés.
Le message d’Attali, contrairement à celui de Zemmour, s’adresse non pas au peuple, bien trop bas et inintéressant pour lui, mais à l’élite. J’entends par l’élite ceux qui depuis des années occupent des postes dans les milieux financiers, artistiques et politiques alors que leur présence et la cooptation qui en est à l’origine ne s’explique que par une servilité à la cause sans faille.
En clair : il tire l’élite par le harnais tout en lui présentant une carotte car si elle refuse de combattre cette nouvelle société, la bourgeoisie qui en émergeraient, sachant en plus qu’elle serait aidée par les comparses de JA, feraient tout aussi bien l’affaire qu’elle depuis des décennies. Cette bourgeoisie saura sucer jusqu’à la garde et manger dans la main comme vous le faites, car quand on se sent redevable vous n’imaginez pas ce que l’animal est motivé à apprendre ! L’élite a donc tout intérêt à faire le jeu de la mafia pour rendre irréalisable leur remplacement à la servilité et la trahison de haut vol.
L’un pousse les pauvres, la masse, en exacerbant la peur et la haine, l’autre tire l’élite en lui faisant miroiter la fin des privilèges. Les 2 faces opposées, mais de la même pièce.
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