Le préfet de la région Nouvelle Aquitaine (ex-régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin), Pierre Dartout, a tenu la semaine dernière sa conférence de presse de rentrée.
Dans le contexte du démantèlement du bidonville de Calais, la question principale tournait autour de la répartition de 900 nouveaux migrants dans la région, après une première installation contrainte de plusieurs centaines de migrants dans les derniers mois.
Le Préfet a parlé d’une dizaine de sites en Gironde, dont un seul est pour l’heure identifié. Il s’agit d’un un ancien centre de vacances du comité d’entreprise d’EDF, à Arès (commune de 6000 habitants du Bassin d’Arcachon), pour une cinquantaine d’individus. Dans les derniers jours, en apprenant cette nouvelle, des manifestations d’hostilité se sont multipliées autour de cette question : le conseil municipal d’Arès s’est opposé de façon spectaculaire à l’arrivée de ces migrants, dans son vote du 23 septembre, devant la population locale qui s’était déplacée en nombre.
Le préfet Dartout a tenté de rassurer en indiquant que leur présence ne devrait pas excéder 3 mois, le temps d’instruction des dossiers de demande d’asile. On peut légitimement en douter étant donné la part très faible d’expulsions suite à un refus du droit d’asile (4 %).
Cités par le préfet, « les critères de sélection des sites étant liés à l’état des bâtiments, leur capacité, les accès possibles pour les associations ou encore les possibilités d’avoir accès aux services administratifs ». On pourra être frappé par le fait qu’à aucun moment ne rentrent en ligne de compte l’adhésion de la population, la sécurité des habitants, la cohésion sociale.
D’ailleurs, concernant le choix du centre de vacances d’Arès, le centre a le tort d’être implanté en ville, « près des espaces de jeux pour les enfants », d’être mitoyen de résidences principales « dont une maison de retraite », mais aussi d’être bordé par le sentier du littoral, particulièrement fréquenté, de jouxter des équipements d’ostréiculteurs et d’être doté d’un plan d’eau de baignade non contrôlé à cette période, comme le souligne le maire d’Arès Les Républicains Jean-Guy Perrière, cité par La Tribune… Très loin de se conformer aux critères du préfet, donc.
Le maire d’Arès a également souligné l’absence de concertation du Préfet avec les élus locaux, notamment le fait qu’aucune information précise n’était communiquée ni sur la sociologie des migrants, ni sur la prise en compte sécuritaire du dossier.
Le jeudi 29 septembre une manifestation est prévue à Bordeaux Place Pey Berland à 19h, à l’appel du Front national contre l’arrivée des migrants dans la région.