Mais où veut-on soutenir l’emploi et l’activité économique ? Dans son propre pays, ou dans un autre qui, bien que très sympathique et victime d’un attaque injuste, ne nous rendra jamais la pareille quand bien même il en aurait les moyens (et c’est douteux qu’il puisse les avoir un jour), et ne se sent probablement aucune solidarité avec nous ? La savon de Marseille n’est pas plus cher, mais il est fait en France. Il y a de l’huile de palme dedans, et alors ? Ils ont tout de même le mérite de l’avouer. D’ailleurs, Dieu sait d’où vient leur huile d’olive : d’Espagne, d’Italie, de Grèce, du Maroc peut-être même ? Mais on le sait très bien, c’est comme ça l’industrie au XXIe siècle, et c’est probablement encore pire en Syrie. Comment imaginer que la campagne syrienne peut subvenir à elle seule aux besoins d’une industrie qui vend ses produits mondialement ? Sans aucun doute qu’ils importent aussi de l’huile d’olive issue de l’agriculture industrielle, et qu’ils font du volume en rajoutant d’autres huiles moins chères. Quand à l’huile de baies de laurier...
Mais je ne lance aucunement la pierre à Au Bon Sens, aux producteurs français ou syriens. Ce qui m’énerve, c’est plutôt cette intransigeance, cette manière d’exiger pour soi le meilleur... comme si on y avait droit et qu’on le méritait ! On peut se le payer, quand on est riche. Alors je ne sais pas, tu as peut-être une aisance financière telle que tu peux t’offrir des produits où il y a plus cher de contrôle de provenance et de qualité que de réelle fabrication, mais le commun des mortels doit accepter le compromis, et notamment qu’on ne lui dise jamais tout ce qu’il faudrait qu’il sache. Avec le savon d’Alep, on lui dit juste encore moins, et la quasi-impossibilité d’aller vérifier par soi-même maintien le statu quo.
Par contre, on sait qu’en achetant du savon de Marseille, une bonne partie de l’argent restera en France, passé en salaire, en impôts et charges, etc. La savon d’Alep, une fois les intermédiaires français payés, pas un centime n’ira aux caisses de retraite, de sécu, etc. Entre autre, même si ce n’est pas un pain de savon qui va faire la différence, une baisse de demande sur le savon de Marseille conduit à remettre en question les emplois de compatriotes français.