"Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière" s’était exclamé le général De Gaulle, peu après l’explosion dans l’atmosphère, le 13 fevrier 1960 à 7h04, de la première bombe atomique française, baptisée Gerboise bleue.
Le test avait eu lieu à Reggane dans le Sahara algérien, qui alors un département français. L’explosion dégagea une puissance d’environ 70 kilotonnes et fut la première d’une série de 210 tests, dont le dernier se déroula à Fangataufa, le 27 janvier 1996.
Les premiers travaux français sur une possible utilisation militaire de l’atome débutèrent juste avant le second conflit mondial et furent relancé par le général De Gaulle dès 1945 avec la création du Commissariat à l’énergie atomique. Les travaux se poursuivirent sous la IVème République, avec notamment l’impulsion de Pierre Mendès-France et Guy Mollet. Lorsque le général De Gaulle revint au pouvoir en mai 1958, le programme était bien avancé, ce qui permit de procéder à un premier test moins de deux plus tard. La France entrait alors dans le club très fermé des puissances nucléaires, après les Etats-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni.
Plus de quatre ans s’écoulèrent avant que la dissuasion devienne effective, lors de la première prise d’alerte d’un Mirage IV armé d’une bombe AN-11 en octobre 1964. Depuis plus de 45 ans, les forces de dissuasion nucléaire sonr opérationnelles 24h sur 24 h, 365 jours par an.