Prises par un déserteur du régime, des dizaines de milliers de photographies de corps défigurés par des actes de tortures ont été authentifiées grâce à de nouveaux témoignages recueillis par Human Rights Watch.
Les photos sont connues depuis plusieurs mois. Depuis que « César », un ex-photographe de la police militaire du régime qui s’était enfui de Syrie en juillet 2013, les a exfiltrées de Syrie. Elles montrent des yeux arrachés, des gens avec des lésions sur le dos ou le ventre, des corps décharnés et des centaines de cadavres gisant dans un hangar, au milieu de sacs de plastique devant servir à les enterrer.
Pendant neuf mois, Human Rights Watch a étudié 28.707 photographies parmi plus de 53.000 fichiers plus effroyables les uns que les autres. Ces photos sont une preuve « accablante » de crimes contre l’humanité, estime Human Rights Watch (HRW) dans un rapport rendu public mercredi. « Nous avons méticuleusement vérifié des dizaines de récits et nous sommes certains que les photographies de César sont des preuves authentiques et accablantes de crimes contre l’humanité en Syrie », affirme Nadim Houry, vice-président de Human Rights Watch (HRW) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. [...]
Ce rapport intervient à un moment où les pays occidentaux, notamment la France, ne font plus du départ du président Bachar al-Assad une priorité.