Le chef du gouvernement de la puissante région de Bavière en Allemagne a annoncé dimanche le maintien en poste de son numéro deux, en dépit d’accusations d’antisémitisme et d’une vive controverse nationale depuis plusieurs jours.
La polémique vise Hubert Aiwanger, numéro deux du gouvernement régional, ministre bavarois de l’Économie et chef du parti populiste des Électeurs libres. L’homme, âgé de 52 ans, est accusé d’avoir rédigé un tract à caractère antisémite quand il était lycéen, ce dont il se défend. « L’évincer de son poste ne serait pas proportionné », a jugé dimanche le chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, patron de la branche bavaroise (CSU) des conservateurs allemands, lors d’une conférence de presse.
Alors que le scandale dure maintenant depuis plus d’une semaine, il il a fait valoir « qu’il n’y a pas de preuve qu’il ait rédigé le tract ». « Par ailleurs, les faits remontent à 35 ans, personne n’est aujourd’hui celui qu’il était à l’époque », a-t-il argumenté, en invitant son numéro deux à engager un dialogue avec les associations juives allemandes.
L’intéressé avait en effet commencé par nier en bloc les accusations, puis par reconnaître que le tract, retrouvé dans son cartable de l’époque, existait bien mais qu’il avait été rédigé par son frère. Le texte, écrit au lycée au cours de l’année scolaire 1987/88, se voulait apparemment une réaction à un concours organisé sur l’histoire allemande visant à déterminer « Qui est le plus grand traître à la patrie ». Dans le tract, ces « traîtres » étaient invités à se présenter « au camp de concentration de Dachau pour un entretien d’embauche » et « un vol libre à travers la cheminée du camp d’Auschwitz » ou « un séjour à vie dans une fosse commune ».