Le président français François Hollande rencontrera l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri et le chef de l’opposition syrienne Ahmed Jarba dimanche, au premier jour de sa visite officielle en Arabie saoudite, a-t-on appris auprès de son entourage.
La rencontre avec Saad Hariri interviendra alors que le Liban connaît un regain de tension avec l’assassinat vendredi à Beyrouth de Mohammad Chatah, un proche de M. Hariri, tué avec six autres personnes dans un attentat à la voiture piégée. Saad Hariri, hostile au régime syrien et à son allié, le Hezbollah, réside la plupart du temps à Ryad, pour des raisons de sécurité.
Dans une interview au quotidien araphone Al-Hayat parue dimanche, M. Hollande a déclaré vouloir délivrer au roi Abdallah d’Arabie saoudite comme à l’ensemble des responsables de la région un même message à propos du Liban, appelant au respect des échéances constitutionnelles, à commencer par la tenue de l’élection présidentielle prévue en mai 2014.
"Le message particulier que M. Hollande adressera cependant à M. Hariri sera de rappeler que la France, amie des Libanais et du Liban, plaide pour l’intégrité et l’indépendance de ce pays", a complété le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, à bord de l’avion présidentiel.
"Elle rejette la contagion que certains veulent imposer entre le conflit syrien et le Liban et souhaite qu’il y ait un fonctionnement institutionnel du Liban", a-t-il poursuivi.
A propos de la Syrie, M. Hollande a en outre répété à Al-Hayat qu’il n’y avait pas de solution politique avec le maintien de Bachar al-Assad au pouvoir à Damas.
Selon M. Fabius, le président français déclarera à Ahmed Jarba, chef de la Coalition nationale de l’opposition syrienne, qu’il est souhaitable que l’opposition participe aux négociations dites de Genève 2 qui doivent s’ouvrir le 22 janvier avec un objectif clair, parvenir à un gouvernement de transition.
La France entend faire pression sur les belligérants et les Nations unies pour qu’une aide humanitaire significative soit apportée aux réfugiés syriens, a ajouté M. Fabius. Elle entend aussi soutenir l’opposition modérée et en aucun cas les mouvances terroristes qui font paradoxalement le jeu de Bachar, a-t-il ajouté.
Dans son interview à Al-Hayat, M. Hollande a accusé M. Assad de ne pas combattre les extrémistes, mais de les utiliser pour faire pression sur l’opposition modérée.