Le squatteur de la villa des Flots, à Hendaye depuis l’été 2015, va passer l’été sous les verrous. La provocation de trop. Au tribunal de Bayonne, hier après-midi, menottes aux poignets, Yonès Dahmane théâtralisait encore. « Merci, répondait-il à la présidente du tribunal. Vous allez me rendre célèbre sur les réseaux sociaux. »
Dans le prétoire, le rasta hirsute de 40 ans planait au-delà de la gravité. Le 12 juillet, sur le boulevard de la Mer, il est interpellé par des agents de la police nationale après leur avoir fait une « quenelle ». À la barre, il reproduit allégrement ce salut nazi inversé pour lequel il est poursuivi. « Arrêtez de faire ce geste ! », tranche la juge qui le menace d’outrage au tribunal. Yonès Dahmane range les poings dans ses poches trouées.
Débute alors une analyse sémiologique de la quenelle. « Antisémite, raciste et outrageant », pour la substitut du procureur. « Geste de ralliement anti-système », pour le prévenu. « Tout cela dépend de la connotation que vous voulez lui donner », ajoute l’avocat de la défense. Le sans domicile fixe, qui se dit « réquisitionneur », aime jouer avec les mots.
Provocation à la haine raciale
C’est justement le problème. Il se situe bien là, au numéro 23 du boulevard de la Mer. Sur la façade de la propriété des sœurs dominicaines, le prévenu écrit, en avril dernier, quelques jours après l’attentat sur les Champs-Élysées, « le vrai djihad, c’est de vivre debout en désobéissant civil (sic) . Quenelle ».