Le projet de budget d’austérité a été adopté mercredi par le parlement grec. La situation est très tendue à Athènes après de violents affrontements pendant le journée entre groupes de jeunes et forces de l’ordre qui ont fait au moins 72 blessés, dont 32 policiers.
Des affrontements entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre ont repris mercredi juste après l’adoption par le parlement du nouveau plan d’austérité, sur la place centrale d’Athènes noyée sous les gaz lacrymogènes, ont montré les télévisions.
En milieu d’après-midi, ces affrontements avaient provoqué l’hospitalisation de 34 personnes, dont 19 policiers, tandis que la police a procédé à trois arrestations, selon la police et les services d’urgence. Les services d’urgence ont aussi annoncé qu’un des hôtels de luxe de la place avait été évacué "à titre préventif".
Vers 16H00, en contrebas du parlement et du campement monté sur la place par les "indignés" grecs, des groupes encagoulés et munis de masque à gaz harcelaient les forces anti-émeute qui ripostaient en noyant les lieux sous un nuage suffoquant. Des manifestants cherchaient refuge en toussant et pleurant dans la bouche de métro.
Après avoir été évacuée la place a de nouveau été reprise par les manifestants et la tension restait très vive en début de soirée. Le correspondant de la RTBF sur place craignait que les heurts ne se poursuivent encore dans la soirée et la nuit.
Incendie à proximité du ministère des Finances
Un incendie s’est déclaré à proximité du ministère grec des Finances mercredi en fin d’après-midi, au milieu d’affrontements entre groupes de jeunes et forces de l’ordre sur la place Syntagma à Athènes, près du parlement.
Selon les pompiers, le feu s’est déclaré "dans ou près de la Poste" qui occupe la moitié du rez-de chaussée du ministère, situé tout en bas de la place Syntagma, en face du parlement où a été voté dans l’après-midi un plan d’austérité de quatre ans, vivement contesté par la rue. "Les pompiers font ce qu’ils peuvent, mais il leur est difficile d’approcher en raison des incidents", a indiqué une porte-parole des pompiers.
Une épaisse fumée noire s’élevait du passage public où se trouve l’entrée de la Poste.
Un plan d’austérité crucial
Le vote sur ce projet d’austérité pluri-annuel était estimé crucial pour la poursuite de l’aide financière internationale au pays mais aussi pour la zone euro, menacée en cas de faillite de la Grèce d’après les responsables européens.
Une députée de l’opposition grecque avait annoncé dès avant le vote qu’elle soutiendrait le plan d’austérité lors du scrutin qui a eu lieu en début d’après-midi au Parlement à Athènes. Un député frondeur du Pasok (parti socialiste grec) au pouvoir avait fait savoir mardi qu’il voterait finalement en faveur du plan. Le Pasok disposant d’une majorité de 155 élus sur 300, il ne pouvait se permettre de trop nombreuses défections.
Le plan a finalement été adopté par une majorité de 154 députés. Le député frondeur socialiste a immédiatement été exclu de son parti par le Premier ministre. Le Premier ministre socialiste Georges Papandréou avait affirmé avant le vote devant les représentants de la Chambre que la Grèce ferait "tout faire pour éviter le défaut de paiement".
Les marchés européens réagissent positivement au vote
Selon le site de l’Echo, les bourses européennes ont salué le vote du parlement grec avec des hausses très nettes. Les acteurs financiers ne peuvent évidemment qu’être rassurés par ces mesures d’austérité qui étaient indispensables pour obtenir la prochaine tranche d’aide financière internationale, et éviter de se retrouver en défaut sur la dette, ce qui aurait mis tous les créanciers du pays en difficulté.