Plusieurs tirs de kalachnikov ont visé tôt lundi matin la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne située à Halandri, en banlieue nord d’Athènes, sans faire de blessé ni d’importants dégâts matériels, a-t-on appris de source policière.
L’attentat a eu lieu à 03H30 locales (01H30 GMT) et les services de la police antiterroriste ont été aussitôt dépêchés sur les lieux pour mener l’enquête.
Selon la police, une soixantaine de douilles ont été découvertes dans la cour de la résidence, provenant d’un ou deux fusils de type kalachnikov.
Le policier gardant la propriété a indiqué aux enquêteurs avoir vu un groupe de quatre personnes ouvrir le feu depuis l’extérieur de la résidence, avant de prendre la fuite. Les impacts sur le bâtiment, à l’intérieur duquel se trouvait l’ambassadeur Wolfgang Dold, ont été mineurs.
Aucune organisation n’a pour le moment revendiqué cet attentat.
Le gouvernement grec exprime son indignation et condamne fermement cet acte terroriste lâche qui n’a d’autre but que de dégrader l’image de la Grèce à l’étranger, quelques jours avant le pays prenne en charge la présidence de l’Union Européenne, a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre Evangelos Venizelos.
La Grèce présidera l’UE pour six mois à partir de mercredi.
Le Premier ministre grec Antonis Samaras et le ministre de l’Ordre public, Nikos Dendias, se sont entretenus au téléphone avec l’ambassadeur d’Allemagne.
Des attentats contre des cibles diplomatiques, banques ou compagnies étrangères sont fréquents en Grèce, la police les imputant à la mouvance d’extrême gauche ou anarchiste. Dans la plupart des cas, ces attentats ne provoquent que des dégâts matériels.
Depuis l’éclosion de la crise de la dette en Grèce en 2010 et l’adoption des mesures d’austérité draconiennes imposées par les créanciers du pays, UE et FMI, l’Allemagne est considérée par l’opinion publique grecque comme principal responsable des politiques de rigueur.
La résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Halandri, à environ 7 km du centre d’Athènes, avait été la cible d’un attentat à la roquette en 1999 (BIEN 1999), revendiqué alors par le groupe extrémiste grec 17-Novembre. Cet attentat n’avait pas fait de victimes.
Le groupe 17-Novembre, démantelé au début des années 2000, est à l’origine de nombreux attentats contre des personnalités étrangères et grecques. Ces attentats ont fait une vingtaine de morts entre les années 70 et 2000.