Des milliers de personnes ont manifesté dimanche en Grèce pour protester, à l’occasion du 1er Mai, contre un nouveau durcissement de l’austérité, tandis que le Premier ministre, Georges Papandréou, réclamait "le soutien de tous" à cet effort.
Les manifestations, à Athènes et Salonique, dans le nord, organisées dans la division respectivement par le Front syndical communiste Pame et les grandes centrales du privé, GSEE et du public, ADEDY, étaient toutefois peu fournies, avec selon des sources policières moins de 15.000 manifestants au total.
Le Pame a rassemblé le plus de troupes, à Athènes sous des bannières proclamant "Aucun sacrifice pour la ploutocratie", ou prônant une "force populaire de renversement du pouvoir".
Protestant contre l’intervention militaire en Libye, des militants du Pame ont jeté de la peinture rouge sur la grille de l’ambassade de France, avant de conclure leur parcours sans autre incident devant l’ambassade américaine.
"Nous ne paierons pas pour leur crise", annonçait une des banderoles du défilé réunissant GSEE, Adedy, aux directions proches du parti socialiste au pouvoir Pasok, et gauche radicale. "Prenez votre plan d’austérité et fichez le camp", entendait-on aussi.
Un an après le lancement d’une rigoureuse cure d’austérité dictée par l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie du sauvetage du pays surendetté, les syndicats cherchent à remobiliser leurs troupes face à un nouveau tour de vis annoncé mi-avril.
Présenté par le gouvernement comme une "feuille de route de sortie de crise", le plan prévoit, outre de nouvelles mesures d’austérité en 2011, des économies de 23 milliards d’euros et des privatisations de 50 milliards entre 2012 et 2015.
Alors que les syndicats y ont déjà réagi en appelant à une grève générale le 11 mai, le Premier ministre a réclamé le "soutien de tous aux grands changements dont le pays a besoin" dans son message du 1er Mai.
"Nous devons tout changer dans notre pays, c’est seulement ainsi que nous léguerons une Grèce plus juste", a-t-il fait valoir.
"Cette logique ne convaint plus personne, on voit bien que celà ne marche pas, l’économie est complétement à l’arrêt, la dette continue de gonfler, et les sacrifices qu’on nous demande n’ont pas de fin", estimait dans le cortège de l’Adedy la focntionnaire Angeliki Karalis, 48 ans.
La commémoration de la fête des travailleurs a par ailleurs perturbé - en plein début de saison touristique - les dessertes, maritimes vers les îles, et ferroviaire de l’aéroport international de la capitale, en raison d’un grève de 24H des marins au port du Pirée, près d’Athènes, et des cheminots.