Les autorités grecques ont frappé samedi un grand coup contre Aube dorée, arrêtant le chef du parti néonazi et quatre députés. Des poursuites pénales ont été engagées contre les cinq hommes, et contre quinze autres membres de la formation, interpellés le même jour.
La police enquête notamment sur d’éventuels liens entre Aube dorée, dont des membres sont entrés pour la première fois au Parlement grec en 2012, et le meurtre du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, alias Killah P. Ce dernier a été tué le 17 septembre par un néonazi se réclamant du parti d’extrême droite.
Les personnes arrêtées sont le leader du parti ultranationaliste, Nikolaos Michaloliakos, son porte-parole, Ilias Kasidiaris, trois autres députés et 13 membres du mouvement. Ils sont accusés d’avoir formé et participé à une organisation criminelle, a précisé la police.
Deux juges d’instruction se prononceront sur une éventuelle inculpation. Ils interrogeront le chef du parti et les quatre députés mardi, et les quinze autres membres du parti entre mardi et mercredi. D’ici là, les militants et cadres du parti arrêtés restent en détention.
32 mandats d’arrêt
La brigade antiterroriste, qui s’occupe du dossier, recherche un autre responsable et député du parti. Deux policiers ont également été interpellés. Au total, 32 mandats d’arrêt ont été émis par la Cour suprême chargée de l’enquête sur le meurtre de Pavlos Fyssas et sur d’autres infractions imputées à des membres d’Aube dorée.
La police a saisi trois armes à feu au domicile du chef de la formation d’extrême droite. Elle signale qu’il n’avait pas de permis de port d’armes.
Aube dorée menace
Aube dorée, qui dément toute implication dans le meurtre du rappeur, a brandi la menace d’une démission collective de ses 18 députés si la répression continuait. Cela entraînerait des élections partielles à haut risque pour la coalition gouvernementale au moment où Athènes pourrait avoir à négocier un troisième plan d’aide avec ses créanciers internationaux.