Quatre jours après l’annonce de ma candidature, la majorité du Conseil de Paris dont on sait à quelle mouvance politique elle se rattache, vient d’inventer un nouvel « extincteur du débat public ».
Après la menace aussitôt agitée d’un nouveau 21 avril, voici que M. Aidenbaum, maire PS du 3ème arrondissement de Paris et président de la RIVP dont je suis locataire depuis 1983, ne recule pas devant la relance d’une campagne de boules puantes, d’ailleurs passablement éventées. Il distille des insinuations mensongères dans la presse (L’Express, le Figaro) pour chercher à entacher ma réputation d’intégrité.
Selon lui, j’occuperais un « logement social ». Il joue sur les mots. J’occupe un logement à loyer libre dont le bailleur, c’est-à-dire lui-même, fixe le loyer. Je ne connais pas la famille modeste qui accepterait d’acquitter un loyer mensuel de 1541 € sans les charges, et qui sera porté à 1946€ dans 3 ans. Pour autant, ce logement n’a rien de luxueux comme l’avance l’Agence Reuters : il s’agit d’un ILN (Immeuble à Loyer Normal, au 3ème étage sans ascenseur).
M. Aidenbaum feint de s’offusquer de l’écart entre le loyer d’un appartement que j’occupe depuis 28 ans et celui que devrait supporter un primo accédant, indexé sur une spéculation qui, à Paris, est galopante. Si tous les locataires parisiens devaient acquitter le prix de la spéculation, baptisé par M. Aidenbaum « prix du marché », la révolte serait générale.
Ma situation est parfaitement légale, comme elle l’a d’ailleurs toujours été. Qu’est-ce qui autorise M. Aidenbaum et ses commanditaires à s’ériger en autorités pseudo morales ? Le fait que je sois parlementaire ? Je leur suggère de laisser l’antiparlementarisme à l’extrême droite. Ils détournent leurs fonctions pour mener une campagne de pure et simple délation d’un de leurs 13 000 locataires à loyer libre, bien entendu choisi au hasard, à un moment qui ne doit rien à l’actualité politique.
Sentant la faiblesse de sa position, M. Aidenbaum prétend que je touche une retraite de ministre, ignorant que les ministres ne bénéficient d’aucune retraite. Il est vrai que j’aurais pu me contenter de percevoir une retraite de député qui atteindrait, compte tenu de mes annuités de cotisations (j’ai été élu député de 1973 à 2002), le montant de l’indemnité parlementaire que je perçois aujourd’hui comme sénateur. Je précise pour le lecteur, qu’elles ne sont pas cumulables.
Eh oui ! je travaille « gratis pro Deo », oh plutôt, « gratis pro Patria ». Que le ridicule de cette campagne retombe donc sur la tête de M. Aidenbaum et de ses commanditaires ! Faut-il qu’ils n’aient rien d’autre à se mettre sous la dent pour entonner à leur tour le triste refrain du « tous pourris » ?