Egalité et Réconciliation
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‘Getting even with a..holes’

ou Jetant du son aux sans farine. (*)

Le passage de l’Islamophilie à l’Islamophobie n’est pas pour plaire à l’Etre Suprême et ce qui déplaît à l’Etre Suprême n’est guère bénéfique à l’auteur de ce déplaisir. C’est ce qu’il m’est arrivé de penser en comparant d’une part le portrait du Guillaume Faye que je connus vers 1985, à l’époque où, à l’UNESCO, je lui présentais un Frère algérien bien connu des milieux islamiques français, après qu’il m’eût lui-même présenté un Afghan dont l’appui allait m’être utile lors de mes pérégrinations sur les traces d’Oskar Niedermayer, il est vrai quelque peu chamboulées par les bombardements au napalm et les chenilles des T62 ; d’autre part le portrait de l’autre Guillaume Faye, ‘new but ugly look’ ; celui qui se rendit célèbre, devenu le mettre-queue de la Droite sioniste, en bavant sur ce qu’il avait encensé quinze ans plus tôt : l’Islamisme. On me dira qu’il ne s’agit là que d’un ‘coup de vieux’ bien naturel, qui n’a strictement rien à voir avec le venin islamophobe de ses récents ouvrages. Peut-être et, franchement, qu’en ai-je à cirer ? On me dira encore que le dit mettre-queue quelque peu avarié(e) fait encore des siens et des siennes, qu’il y a encore des gens de la dite extrême-Droite à voir en lui le nouveau Charles Martel, prêt à rameuter les nouveaux Croisés pour aller sans doute intégrer les rangs de Tsahal. Arrêtons en effet de nous voiler les yeux : au-delà des histoires de hijab à l’école ou de construction de mosquées sur le sol français, c’est bien ce à quoi, objectivement, se réduit l’attitude vis-à-vis de l’Islam : être avec lui, indépendamment de toute affaire de croyance religieuse, contre le Sionisme et l’Usurocratie ; ou vice-versa. En passant de l’Islamophilie à l’Islamophobie, Guillaume Faye est donc passé du camp de la dignité nationale à celui de la servilité atlanto-sioniste.

Certes, il y avait à l’époque des ‘modérés’, des péquenauds qui murmuraient : ‘On peut être islamophobe sans être pour autant au service du Sionisme et de l’Oncle Sam !’. C’était là, sous le slogan ‘Ni Kippa ni Keffieh’, la volonté de se tenir frileusement à l’écart du conflit gigantesque engendré, en ce début de ce 21ème siècle, par le réveil des peuples contre la dictature mondialiste dominée par le Sionisme et servie par l’impérialisme yankee ; donc, de maintenir la France dans un rôle de lâche servitude, de mettre son peuple dans la position peu confortable d’entre le marteau et l’enclume. Bref, pour la France, de se recroqueviller dans la position d’un pays de troisième catégorie, d’un pays-paillasson sur lequel les ‘grands’ viennent se décrotter, d’un pays sans mission historique, sans autre destin pour son peuple que de subir les conséquences des conflits des autres. Voilà sur quoi méditer pour les hommes et femmes du dit peuple aculés à la misère, à la précarité, bientôt au dénuement et à la famine dans la cadre de la fameuse crise dont on tente de nous faire oublier qu’elle date précisément de la ‘guerre du pétrole’ déclanchée en novembre 1973 en juste rétorsion par les pays arabes, suite à l’appui des gouvernements européens à Israël au cours du récent conflit.

C’est là ce que j’écrivais dans ‘Les Croisés de l’Oncle Sam’ paru en 2003. Contre mon attente, la principale critique à cet ouvrage fut d’avoir contribué à la réclame en faveur de celui dont je dénonçais l’imposture et le retournement de veste. Pendant quelque temps, Guillaume Faye protesta encore de son anti-atlantisme, de son attachement à la résistance anti-yankee et de plus en plus vaguement antisioniste. Lui, pro-yankee ? Ah mais non ! Jamais ! Enfin… Car dans son livre, le mettre-queue incitait déjà à la lecture d’un autre, celui d’Oriana Falacci qui, elle, n’y allait pas par quatre chemins : Si les Etats-Unis tombent, l’Europe tombe… éclatante façon de proclamer ce que Faye n’osait encore que murmurer. Bref, une façon indirecte pour Faye, sans se trop mouiller, en tendant le micro à l’Italienne, d’appeler ses lecteurs à rallier le camp US-Sioniste.

Le masque est définitivement tombé, la trahison consommée jusqu’à la lie et celui qui dans ‘Eléments’ vers 1985 proclamait que l’Islamisme était une chance pour l’Europe pose aujourd’hui sous un drapeau israélien, à la tribune d’une prétendue ‘Alliance pour les Libertés’, présidée par un certain Touzé et qui – je cite - se félicite de la réintégration pleine et entière de la France au sein de l’OTAN et affirme son attachement à la communauté euro-atlantique et sa totale solidarité à l’égard de l’État d’Israël.

Mais laissons là en effet Guillaume Faye qui, je dois le reconnaître, ne m’a jamais attaqué ni contre-attaqué et tournons-nous plutôt vers d’autres critiques. La plus conne fut sans doute celle de Rivarol qui ne retint de tout l’ouvrage que mon bonapartisme ‘forcené’, ce que je pris pour un hommage touchant à ma fidélité à la ‘plus grande France’… non point seulement grande du fait qu’elle s’étendait de Setubal à Varsovie, mais du fait des idéaux qu’elle incarnait, des prodiges qu’elle fit accomplir aux Français de l’époque, à leurs camarades européens ; de l’espoir qu’elle fit naître chez les peuples musulmans, de l’amour qu’elle suscita des bords de l’Indus aux rivages du Maghreb.

Simultanément, le dénommé del Valle se livrait à un exercice de barbouillage médiatique assez surprenant. Del Valle, pour qui l’ignorerait, est l’auteur d’une théorie originale, admettons-le, selon laquelle l’Islam et l’impérialisme US seraient alliés contre l’Europe. Il fallait y penser, sans craindre le paradoxe ni l’inconséquence. La dite-théorie reposait toutefois sur une triste réalité conjoncturelle, à savoir le fait que la CIA et les différents agents de l’impérialisme US avaient fait du Wahabisme la courroie de transmission de leur stratégie, notamment de leur stratégie de déstabilisation terroriste, au Proche-Orient, contre l’Iran notamment, puis dans le Monde. Ainsi donc, le mouvement wahabite constitue-t-il le Cheval de Troie des stratèges de Washington et de Langley dans le monde islamique : ce n’est pas là une nouveauté car depuis sa création, que l’on fixe généralement à l’an 1791 ; le mouvement wahabite fut l’instrument de l’Occident, de la Grande-Bretagne en premier lieu, contre le Califat ottoman.

Voilà donc l’ « Islam » que le Signore del Valle, à l’unisson avec Faye, agite et dépeint comme le grand allié des USA contre l’Europe : une secte qui depuis plus de deux siècles est à la solde de l’Occident contre, précisément, l’Islam ! Nous avons dans le même ouvrage décrit la stratégie yankee contre, non point seulement les pays musulmans, mais surtout contre nos pays d’Europe, contre, finalement, tous les peuples de la Terre qu’il s’agit de maintenir dans la soumission et dans la division.

Il est vrai que le dit Signore n’en est pas à quelques inexactitudes près. Certes, le métier de journaliste ou d’auteur à sensation est difficile, la difficulté majeure étant précisément d’être informé ou de paraître l’être, et l’on comprend la frustration de ceux qui ont relevé le challenge de s’en prendre au cas de ‘l’énigmatique – le mot n’est pas de moi – Tahir de la Nive’. Dans une interview, j’avais laissé tomber que dans mes pérégrinations en Asie centrale je m’étais lié d’amitié avec Gulbuddin Hekmatyar. Ah, se frottèrent les mains del Valle et ses pairs, une info de plus… et, en effet, peu après cette précision apparaissait dans un de leurs articles sur mon compte.

Désormais, sous le titre : Les Pestes du Siècle, on peut lire ce qui suit : Preuve de la dimension transnationale et européenne de la nouvelle orientation pro-islamiste de l’extrême droite, c’est à Londres qu’est basé l’un des principaux centres de prosélytisme islamiste, l’Islamic Council of Defence of Europe. Un détail fort éloquent en soi : la dite organisation dont je fus le fondateur s’appelait : Islamic Council for the Defence of Europe. C’est d’ailleurs ainsi qu’il apparaît dans tous les documents, suivi de son adresse postale qui n’était pas à Londres mais… ailleurs en Albion. Cherchez, mes agneaux ! Ainsi donc, del Valle et ses pairs ont-ils tout faux d’emblée. N’ayant apparemment jamais eu un document de la-dite organisation entre les mains, ne sachant même pas dans quelle ville d’Angleterre elle avait son siège, on devine que tous les détails qui vont suivre relèvent de la pure affabulation : Cette institution est animée par des anciens militants néo-nazis. À sa tête, on retrouve Tahir de la Nive, un Franco-Britannique converti à l’islam qui prône, à l’instar de David Myatt, l’islamisation générale de l’Europe comme seul « remède à la décadence et à l’impérialisme américano-sioniste ». Très respecté dans les milieux « nationaux-révolutionnaires », parmi les skinheads et au sein de la Nouvelle Droite, de la Nive, ancien moudjahid parti combattre les « infidèles » soviétiques dans les années 1980, préconise une sorte de « nationalisme islamique européen » et publie une revue bilingue français-anglais, Centurio, qui « traite des problèmes militaires dans le cadre de la philosophie islamique de la guerre ». Dans un récent ouvrage préfacé par Omar Amin et Christian Bouchet, Les Croisés de l’Oncle Sam, cet idéologue brun-vert appelle tous les militants néo-nazis à rejoindre l’islam révolutionnaire et dénonce toute forme de compromission avec les forces « diaboliques » de l’impérialisme américano-israélien.

Manque de chance, il n’y a jamais eu de néo-nazi parmi les fondateurs de l’I.C.D.E. ni de Skinhead parmi ses sympathisants. Non pas que nous les aurions repoussés, n’en déplaise à del Valle, car l’Islam n’a jamais repoussé personne, mais c’est ainsi ! En Angleterre, les Skinheads, c’est bien connu, se recrutent dans la masse d’abrutis adeptes de la violence gratuite dans les stades, de la xénophobie la plus stupide et la plus primaire, qui n’est d’ailleurs pas spécialement raciste puisqu’elle s’applique tout simplement aux habitants d’une autre ville britannique, aux supporters d’un autre club de football. Les Skinheads n’ont donc aucune idéologie politique, n’affichent de symboles révolutionnaires que par provocation ou dérision, et franchement, nous ne voyons pas ce qui pourrait amener del Valle à les suspecter d’adhérer à la Révolution Eurislamiste. De plus, l’I.C.D.E. n’avait pas de vocation militante mais doctrinale, plus précisément d’élaboration du concept d’Eurislamisme, c’est-à-dire de l’application aux problèmes nationaux et continentaux de nos peuples d’Europe de solutions spécifiquement islamiques. Il existait au moment de sa fondation un Parti Islamique Britannique (I.P.B.), à vocation militante, dirigé par mes amis l’Anglais David Pidcock et l’Allemand M. Bleher.

Del Valle est vraisemblablement incapable de donner un seul nom de ces fondateurs très particuliers de l’I.C.D.E.. Quant à David Myatt, c’est à del Valle que je dois de connaître son existence et l’envie de rencontrer un personnage aussi intéressant. Autre détail prouvant la totale ignorance de del Valle : Centurio n’était pas bilingue mais il en paraissait deux éditions différentes, une française, une anglaise ; ce qui ne lui aurait pas échappé s’il en avait eu un exemplaire entre les mains.

Sa manie de vouloir paraître tout savoir quand il ne sait rien a poussé le pseudo détective en politique del Valle à me présenter comme un membre de la Droite ‘ultra radicale’ (pléonasme bébête ou graduation – mal – calculée ?), notamment de mouvements qui dans les années 1960 à 70 soutenaient l’impérialisme yankee au Vietnam ; me confondant sans doute avec le retourneur de veste dont il était question précédemment… à moins que ce ne soit avec certain membre du BETAR dont je retrouvai le nom dans l’entourage de Pasqua… L’expression ‘on retrouve’ n’est d’ailleurs pas fortuite car elle laisse entendre que del Valle aurait ‘retrouvé’ la trace de Tahir de la Nive dans la dite mouvance. Où et quand ? J’écoute !

Avant que je sois de la Droite ‘ultra radicale’, encore fallût-il que je fusse de la Droite tout court. Définissez-moi le Droitisme, me direz-vous : pour moi, être de Droite, c’est être attaché aux valeurs sociales bourgeoises, au mieux paternalistes, alors que je suis socialiste jusqu’au bout des ongles (évidemment pas à la façon de la Gauche-caviar) ; xénophobe alors que j’ai des amis de toutes races, religions, nationalités ; ‘cul-béni’ alors qu’évidemment, en ce qui me concerne… Je sais bien que del Valle et ses collègues classent le Nationalisme dans les idéologies de Droite ou même d’extrême-Droite. Et ces gens-là sortent de ‘Science-Po’ ! Il est vrai qu’en allemand dialectal, ‘Po’ désigne la partie la plus charnue de l’individu… Voilà d’où ces gens-là tiennent leur savoir ! Oh, je sais bien, le jeu de mots ne vole pas très haut mais qu’y puis-je si quelque fatal attraction le fixe au niveau anatomique où se concentrent les morpions ?

Eclairons-les donc : le Nationalisme français est l’enfant de la Révolution Française, faite au cri, jusque là hautement subversif, de Vive la Nation ! Je me définis depuis mon enfance comme ni de Droite ni de Gauche, position dont je peux diriger ma sympathie vers des hommes, des mouvements, des régimes, non point en fonction de leur alignement sur une symétrie désuète, non point encore de sensibilités historiques, mais d’actes politiques, de positionnements sur des faits concrets. Ainsi, en 1991, lors du Gulf Show, ai-je salué, en France, des gens aussi différents que J.-P. Chevènement, Philippe de Gaulle, Jean-Marie Le Pen, le Parti Communiste Français, d’autres encore qui observaient une attitude similaire vis-à-vis de leurs homologues d’autres pays… telle l’anglaise au franc parler, Clare Short. Et je profite de l’occasion pour signaler mon bonheur de militer au mouvement ‘Egalité et Réconciliation’, au côté de gens venus de Droite comme de Gauche, représentant les différentes ethnies qui composent le Peuple Français, où mon islamité a toujours été non seulement respectée mais même positivement honorée.

J’en profite aussi, avec un retard dont je suis navré, pour opérer une rectification : en effet, peu après la parution de mon ouvrage en 2003, Alain de Benoist me fit précisément observer que la Nouvelle Droite authentique dont Faye venait de faire scission, demeurait fidèle à ses positions des années 1980, à savoir à son positionnement anti-atlantiste et islamophile. Je suis heureux de donner ici satisfaction à cet ami en faisant un juste écho à sa remarque.

De même qu’il prend pour des Islamistes les Wahabites fonctionnant en pétrodollars, del Valle considère comme les fleurons du Nationalisme français les blaireaux qui vont acclamer Marine le Pen avec des drapeaux tricolores frappés du ‘Cœur’ des Chouans. Il faut retourner à l’école primaire, les uns et les autres, reprendre les choses de base… Et puisqu’il est ici question de bonnets d’âne, gardons-en un joli pour un certain Jean-Yves Camus qui, converti au Judaïsme comme moi à l’Islam (tchin-tchin !) et collaborateur d’‘Actualité Juive’, s’est payé le luxe d’y écrire un article intitulé : ‘Antisémitisme en tout genre dans une librairie islamiste de Paris’. Il s’agit de la librairie Arrissala, rue Jean- Pierre Timbaud. Curieux, bizarre ! Je connais bien les gens qui tiennent cette librairie, en l’occurrence des Sémites maghrébins. Auraient-ils été ‘infiltrés’ par des agents sionistes (ça c’est vu, vous savez, des groupes islamistes infiltrés par le Mossad. Quand j’aurai le temps, je vous raconterai comment, surtout par qui, l’affaire Rushdie a été lancée de Charlotte Street à Londres !) ou provocateurs ? M. Camus nous éclaire : Il existe un cas à Paris qui prouve la convergence de l’antisémitisme occidental, dans sa variante fascisante, et de l’antisémitisme musulman ; le dit cas étant précisément la dite librairie. Sans commentaire sur ‘la variante fascisante de l’antisémitisme occidental’, ennoblissons du bonnet d’âne le crâne dont est jailli la formule ‘antisémitisme musulman’ : Jean-Yves Camus, vous me le copierez cent fois : Un Musulman ne peut être antisémite !

L’expression ‘antisémitisme musulman’ relève de la même absurdité que ‘saucisse de porc halal’… En effet, faut-il le rappeler, l’Islam, du moins sous sa forme ultime, eut pour transmetteur un Arabe nommé Mohammed, le véhicule de sa doctrine étant le Coran qui se définit comme une ‘lecture arabe’. Ainsi donc, un transmetteur arabe, donc sémite, d’une doctrine rédigée en une langue sémitique. Certes, les Arabes, comme population, sont une minorité parmi les Musulmans aujourd’hui répandus à travers le Monde. Tous les Musulmans cependant vénèrent Mohammed et tous les Messagers de l’Unique qui le précédèrent, une partie non négligeable d’entre eux étant également des Sémites. Tous les Musulmans, encore, quelle que soit leur propre origine ethnique, ont pour langue sacrée et rituelle celle du Coran, l’Arabe. Il faut donc, M. Camus, retourner à l’école primaire.

Votre article, M. Camus, est toutefois intéressant, en dépit ou plutôt justement à cause de sa nullité mais aussi de votre sectarisme réactionnaire. Ainsi vos propos courroucés s’en prennent-ils au fait que dans la dite librairie on vende le fameux ouvrage ‘L’Homme cet inconnu’ d’Alexis Carrel ; dont, je cite, la présence ne peut s’expliquer que par l’antisémitisme – c’est vraiment une obsession ! -et le racisme de son auteur, grand savant dévoyé dans la collaboration avec les nazis. Il est exact qu’à l’appel du Maréchal Pétain le grand médecin et savant Alexis Carrel rentra des Etats-Unis pour se consacrer à la santé des enfants de France, alors dans un état, en effet, très préoccupant du fait de la guerre qui venait de se terminer pour leur pays – un souci que ne partageront sans doute pas dans la même mesure les émigrés qui, à Londres, présideront sans grands mots dire aux bombardements systématiques des villes françaises par les Anglo-Saxons. L’œuvre d’Alexis Carrel est aujourd’hui reconnue mondialement comme un monument scientifique incontournable, son auteur comme un de ces scientifiques qui ont incontestablement, par leur dévouement à la cause de l’Humanité, fait honneur à celle-ci. Tout récemment, je lisais l’ouvrage de Walter M. Germain ‘The Magic Power of your Mind’ ; publié en 1958 dans le pays d’où s’étaient envolées les escadrilles de bombardement au phosphore de populations civiles apparemment si chères – les escadrilles, pas les populations – à votre bon cœur. Le dit ouvrage contient, au chapitre 8, un vibrant hommage à Alexis Carrel. Allez-y donc, M. Camus, trépignez et mordez les tapis : Un ésotériste anglo-saxon, citant par ailleurs des écrivains et savants juifs, qui en 1958 rend hommage à cet auteur ‘antisémite et raciste’ ! Votre sectarisme vous aveugle ! ‘Allez chercher la Science fût-ce jusqu’en Chine’, enjoignait Mohammed à ses disciples. C’est là, précisément, tout ce qui sépare l’Islam de ce que vous représentez : la Réaction dans son extrême manifestation, lorsque, pour des raisons de sectarisme politique, elle s’attaque à la Science, fût-ce la plus noble, celle du Dr Alexis Carrel, celle qui a pour but et effet de soulager la douleur humaine. Bravo donc à la Librairie Islamique Arrissala sise rue Jean-Pierre Timbaud (je le rappelle aux clients futurs ! – ils continueront d’y trouver mes bouquins) pour avoir mis en vitrine ‘L’Homme cet inconnu’ à côté des ‘Croisés de l’Oncle Sam’.

Car, il faut bien y venir, les trépignements de M. Camus ont pour cause essentielle la présence de mon ouvrage ‘Les Croisés de l’Oncle Sam’ – un ouvrage écrit pas un Musulman et dénonçant l’infiltration islamophobe de l’Extrême-Droite – dans une librairie musulmane. Surprenant, n’est-ce pas ? Il reprend sur mon compte les inexactitudes écrites par del Valle en un véritable copié-collé de bouffonneries et d’absurdités ; comme si j’avais pu, à quelle époque que ce fût, à l’unisson avec la Droite française, applaudir aux bombardements au napalm des populations du Sud-Est asiatique par ceux-là même qui avaient traité au phosphore celles de l’Europe. Sans doute même M. Camus voudrait-il me présenter comme un de ceux qui, bénis par leur aumônier, proclamaient Israël ‘bastion de l’Occident… chrétien !’… devançant alors Faye et Falacci.

A chacun son camp ! Convions M. Camus à changer de quartier, à se rendre dans celui où le Halal s’appelle Cacher : il y verra des librairies où on trouve aussi beaucoup de livres, de propagande en tout genre sur ce que nous appelons la Palestine et qu’on y appelle Israël. Avec tout de même cette nuance que ce sont les Israéliens qui ont pris la terre des Palestiniens et non l’inverse. Et ce qui est à craindre, M. Camus, c’est que vous ayez été victime d’une erreur d’aiguillage fatale, c’est qu’en croyant vous convertir au Judaïsme vous n’ayez en réalité adhéré qu’au Sionisme.

Car ce n’est pas du tout la même chose. Je l’ai compris, voyez-vous, au contact d’amis juifs qui tremblaient pour des parents résidant en Israël, après qu’on leur eût présenté ce ‘pays’ comme la ‘terre des Juifs’ en leur cachant honteusement qu’en Palestine il y avait tout bonnement des Palestiniens, et qu’en conséquence ils devraient passer leur existence le doigt sur la détente de leur Uzi… C’était le cas d’une copine juive d’origine kazake que j’aidais à passer son diplôme d’Allemand à partir de son Yiddisch : aucune haine des Palestiniens, ni des Allemands, ni des Esquimaux, ni de personne mais le désir de vivre en paix… ce désir de vivre en paix dont les Sionistes nient le droit aux Juifs du Monde entier.

Et j’aimerais que vous m’expliquiez, M. Camus, comment il se fait que le journal ‘Actualité Juive’ prenne ainsi position en ce qui me concerne ou concerne mon ouvrage ‘Les Croisés de l’Oncle Sam’. La communauté religieuse à qui s’adresse ce journal aurait-elle quelque raison de faire cause commune avec les islamophobes ? Avez-vous vu un article, un livre signé Tahir de la Nive qui incite à la Judéophobie, justifiant ainsi votre propre adhésion à l’Islamophobie ? En quoi défendre l’Islam constitue-t-il un acte judéophobe – à moins, M. Camus, je ne vous le fais pas dire, que trop de Juifs, souvent trompés à la manière que je viens de décrire, se sentent et se proclament solidaires du Sionisme ? – quitte à faire payer les pots cassés par tous ceux qui ne désirent que vivre en paix !

Et quand je parle de faire cause commune avec les islamophobes, cela implique bien sûr avec l’extrême-Droite, celle de Guillaume Faye et des identitaires-camembert. Il existe des cas à Paris qui prouvent la convergence de l’antisémitisme occidental et de l’antisémitisme sioniste et si vous l’exigiez, M. Camus, nous irions ensemble accompagnés d’un témoin impartial faire l’inventaire des librairies islamophobes et xénophobes, arabophobes en particulier, que ce soit dans le quartier de Paris que j’évoquais, que ce soit lors d’un rassemblement de l’extrême-Droite sur laquelle vous crachez tout en l’utilisant, ceci afin d’établir certaines convergences réelles.

Car curieusement, c’est bien dans l’extrême-Droite que les thèses de MM. del Valle et Camus trouvent le plus d’écho. Il est même un site-internet qui se veut l’expression des Français ‘de souche’ : on y voit un paysage idyllique que l’on croirait piqué à Dupont-d’Isigny, de vaches normandes et de clochers sur fond d’azur. Il manque pour fond musical Maurice Chevalier, Bourvil ou Fernandel ! Tout récemment, j’y lisais ‘Cet âne de Tahir de la Nive’. C’est gentil ; ça, pour les ânes !

Musulman – puisqu’il faut y venir – j’estime que l’esprit divin anime toute la création, toute forme de vie… Il m’est arrivé, sous l’œil ahuri d’un ‘gardien de l’ordre’, d’enlever de l’asphalte où il agonisait un ver de terre afin de le reposer dans l’herbe tendre. La vie d’une bestiole du genre m’est plus chère que celle d’un oppresseur et affameur du Peuple. Nietzsche, dit-on, embrassa bien un cheval battu ! Il est vrai que les ânes et les chiens se partagent un privilège : celui de voir des êtres par ailleurs invisibles au commun des mortels, ceux que le Coran désigne comme les ‘Jnoun’. Et les ignorants de se demander pourquoi, soudain, les uns et les autres semblent diriger leur furie vers un être invisible aux yeux humains. De même les nouveaux-nés qui ‘sourient aux anges’ que les adultes, du fait de leur pollution morale et intellectuelle, ne peuvent plus voir. Passons sur l’altitude de vol de ceux qui se vantent de ‘ne croire qu’à ce qu’ils voient’. Plus con, tumeur au cerveau !

Mais revenons à nos ânes ! Il est intéressant que ce soit précisément dans l’extrême-Droite à prétention nationaliste, souverainiste et j’en passe, que s’assemblent ces ‘Français de Souche’ qui apparemment ne peuvent tolérer qu’on ne se joigne à leur pèlerinage à Chartres et à leur culte de Charles Martel et du traître Clovis - traître à l’Odinisme et premier Français colonisé par le Vatican. Ayant officiellement rejoint un mouvement qui appelle à l’union de tous les Français qui aiment la France, je m’en voudrais d’engager ici une polémique religieuse qui blesserait des militants de ce mouvement désormais mes camarades et qui, je le disais, respectent et honorent mon islamité. Tout récemment cependant, je faisais remarquer combien est absurde le concept de ‘Français de Souche’, surtout lorsqu’il concerne les Algériens. L’Algérie était française trente ans avant la Savoie et une soixantaine d’années seulement après le pays natal du plus grand des Français. Il n’est pas ici question de débattre sur la légitimité de la conquête française de l’Algérie, ni de l’achat par la France de la Corse, ni de l’acquisition de telle autre province du fait d’un mariage princier, de la division des Basques entre un Euskadi-Nord et un Euskadi-Sud ; mais de reconnaître le fait concret que je viens de dire, à savoir que de 1830 à 1962, l’Algérie était composée de départements français et que tout Algérien né en Algérie dans cette période est aussi ‘Français de Souche’ qu’un hexagonal, qu’un Corse, qu’un Martiniquais… puisqu’il faut aussi parler de nos compatriotes, Frères en la Patrie, Antillais de race noire.

Que ces derniers puissent se sentir, légitimement sans doute, discriminés au sein de la communauté nationale, c’est là une triste et infâmante réalité à laquelle les différents gouvernements n’ont su jusqu’ici apporter aucun remède, à laquelle le Mouvement ‘Egalité & Réconciliation’ mettra fin, ainsi qu’on peut l’attendre d’un groupement politique au sein duquel, précisément, aucune discrimination raciale n’existe, où les Maghrébins et les Noirs (arrêtons de dire les ‘Blacks’ ! On n’est encore en France et nos compatriotes d’O.M. ne méritent pas ça !) sont nombreux parmi les militants et cadres.

On conçoit que cela embarrasse tous les analystes sortis du bas du dos de la ‘science’ et qui, dans leurs clichés faits sur mesure, persistent à affubler des gens comme les têtes de liste de la coalition antisioniste et leurs militants et sympathisants, comme moi-même donc, du label d’extrême-Droite, à les dépeindre comme autant de revanchards, curaillons, xénophobes, etc… alors que ces tares mentales, c’est chez nos adversaires qu’il faut aller les chercher, qu’ils soient de la Droite réactionnaire ou de la Gauche-caviar, trop heureux de trouver quelque Beurette ‘laïque’ ou quelque ‘Black-collabo’ (ici on peut le dire !) de service à leur dédouanement.

Notons encore que parmi les plus fanatiques partisans d’une identité française excluant les Musulmans, algériens en particulier, on trouve des extrême-droitistes nostalgiques de l’Algérie Française, inconscients de l’absurde paradoxe de leurs prétentions, alors que c’est bien à l’assassin de Bastien-Thiry qu’ils devraient vouer un culte sans limite pour avoir, par sa politique algérienne et en conformité avec les décrets Crémieux de 1870, rejeté les Musulmans d’Algérie, les neuf millions de 1962 étant passé à plus de trente aujourd’hui, hors de la communauté nationale afin, en ses propres termes, que ‘Colombey-les-Deux-Eglises ne s’appelle pas un jour Colombey-les-Deux-Mosquées’. Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes qui, au Front National, nous venons de le voir, chantent la Marseillaise, brandissent des drapeaux tricolores agrémentés de symboles chouans !

En termes d’identité nationale, il est certain que nos conceptions divergent ou plutôt se placent à des niveaux différents par rapport au nombril. Les dits ‘Français de Souche’ invoquent une identité nationale qui pue le camembert et le gros rouge qui tache. Notre Métaphysique de la Nation Française remonte un peu plus haut en direction du cœur et de la cervelle, se fondant sur le site, au milieu aujourd’hui déserté du Champ de Mars, rond point anonyme où s’élevait jadis, en 1792, l’Autel de la Patrie, puis deux ans plus tard, la colline supportant celui de l’Etre Suprême ; passant par la Crypte des Invalides pour embrasser l’Eurasie bonapartiste. Notre représentation mentale du Français, ce n’est pas l’arsouille de village abruti au kir (moins cher que le Johny Walker !) qui, selon la portée de sa ‘mémoire historique’, vomit sur les Boches ou sur les Bougnouls ; mais cette symbiose du charme et de l’héroïsme qui faisait valser les Viennoises et cavaler les Cosaques, baïonnettes à l’horizontale face aux mercenaires de l’obscurantisme et de l’oppression, Bonnets Rouges de Jemmapes et Bonnets d’Oursin d’Austerlitz.

Pestes du siècle ! Ainsi del Valle définit-il ses adversaires, c’est-à-dire ceux de la tyrannie la plus totalitaire et la plus génocidaire de l’Histoire moderne. Et que des prétendus anti-racistes ne viennent pas nous dire qu’il est plus ou moins criminel d’exterminer certaines races que d’autres ! Tout récemment, celui qu’un de ces prétendus anti-racistes qualifiait de ‘nègre inculte’, l’acteur Dieudonné, nous racontait que dans le fond du jardin de son père, au Congo, il découvrit une femme pygmée donnant son sein desséché à son enfant mort ; en un drame qui touche les populations d’Afrique mais aussi les Indiens d’Amérique Latine victimes de l’entreprise capitaliste de destruction de la forêt amazonienne.

Qu’il serait bon, dans le cadre du fameux mondialisme, de se livrer à un referendum planétaire permettant de s’exprimer à tous ces ‘citoyens sans cité’ ! Que les dizaines de millions aujourd’hui, les centaines de millions demain qui mourront de faim, de soif, de maladie et des autres maux enfantés par le système mis en place à Yalta puissent enfin désigner ce qui constitue, à leurs yeux, la vraie peste du genre humain et nous verrions alors vers qui, de ce que représentent MM. Camus et del Valle ou de ce que nous représentons, se pointeraient leurs index vengeurs.

Choc des civilisations ? Choc éternel des oppresseurs et de leurs victimes, des affameurs et des affamés, des tyrans et des révolutionnaires amoureux de la Liberté. Dieudonné m’a ouvert les yeux, à moi comme à quelques autres semble-t-il : notre combat, notre parti, c’est celui des femmes qui allaitent leur enfant mort, quelle que soit leur couleur et leur culture. De ceux qui, cette nuit, mourront de froid et de faim à deux pas du Louvre, de Maxim’s et de l’Elysée.

Ceci dit et pour conclure, j’avoue ressentir une lancinante frustration. Oh, rien dans le genre freudien, rassurez-vous, de ce côté ‘ça baigne’… Non ! Je veux parler au niveau ‘contradiction’. Car les lecteurs l’ont bien remarqué, à ce niveau-là, c’est la déprime. Certains se souviendront d’un colloque contradictoire Guillaume Faye – Tahir de la Nive, où les partisans du premier, issus de l’extrême-Droite chère à MM. Del Valle et Camus, s’étaient, pour combler certaines déficiences, pourvus en Kronenbourg, m’interpelant avec des arguments du genre : C’est pour avoir plusieurs femmes que vous vous êtes converti à l’Islam ? **

Donc, je l’avoue, je suis frustré. J’aimerais tant trouver un interlocuteur avec qui rompre le fer, escrimer ou jouter intellectuellement en toute courtoisie… comme aux Echecs… que ce fût en Esotérisme, en Géopolitique, au niveau des idées générales… autre chose que les morpions-camembert et les rejetons du Po de la Science. Mais qu’importe puisque, l’Etre Suprême aidant, ils en sortiront tous déculottés !

Que celui qui veut mourir (de honte, de rage, de dépit selon les tempéraments) lève le doigt !

Tahir de la Nive Paris, 20 février 2010.

* Allusion au calembour lancé par une condamnée à mort sous la Terreur (mise en place non point par Robespierre mais par ses ennemis Danton, Vadier, Amar et cie), se tournant vers le bourreau : ‘Adieu, Sanson’ et vers les ‘Tricoteuses’ : ‘Adieu sans farine !’

** A ce sujet, voir mon bouquin ‘Jihad et Polygamie’ paru chez Dualpha.