Le coup audacieux était préparé depuis des mois par l’intelligence ukrainienne selon Kiev, plus probablement par le MI6 selon Xavier Moreau, pour qui Zelensky n’a pas besoin d’envenimer les choses avant les pourparlers, sur lesquels il s’est engagé devant Trump. Mais Zelensky peut aussi de la sorte mettre la pression sur Poutine.

Le Monde, dans un article qui sent le communiqué de victoire, résume l’opération :
En atteignant simultanément, dimanche 1er juin, quatre bases aériennes russes, dont une au fin fond de la Sibérie, le service de sécurité d’Ukraine (SBU) vient de démontrer sa capacité à frapper loin en territoire russe. Les dommages infligés à l’aviation ennemie par l’opération clandestine, appelée « Toile d’araignée », attestent d’une aptitude de planification insoupçonnée.
Quarante et un avions russes (dont les bombardiers stratégiques Tu-95 et Tu-22M3, qui ne sont plus fabriqués, ainsi que l’avion de commandement A-50) ont été détruits ou endommagés au sol, selon le SBU, un bilan sans précédent dans l’histoire de l’aviation militaire russe. Le chiffre n’est pas repris par Moscou, qui confirme l’attaque sans en préciser l’ampleur. Des images satellites permettront d’estimer plus précisément les dégâts dans les jours à venir.
Attaques sur les aérodromes russes : pour Xavier Moreau, le MI6 a signé le crime.
Kiev n’a ni les moyens, ni les compétences techniques pour frapper des bases stratégiques à des milliers de km. L’opération porte clairement la patte de Londres.
But ? Saboter les… pic.twitter.com/vuQT4Inmqu
— Camille Moscow (@camille_moscow) June 1, 2025
Mais cela n’a pas empêché le leader ukrainien de pérorer : selon lui, 40 bombardiers russes ont été touchés ou détruits par les frappes de 117 drones, qui ont été introduits profondément à l’intérieur du territoire russe tout près de leurs cibles par des camions, dont les conducteurs ne connaissaient pas toujours le contenu.
Zelensky se vante des frappes sur les aérodromes russes :
Au total, 117 drones ont été utilisés dans l’opération. 34 % des porte-missiles de croisière stratégiques ont été touchés. Nos équipes opéraient dans différentes régions russes, sur trois fuseaux horaires. Et nos gens ont… pic.twitter.com/wpQsnnShfC
— Brainless Partisans (@BPartisans) June 1, 2025
Les images glanées par les opérateurs ukrainiens sur place (le SBU) montrent des avions de bombardement en flammes.
Mass drone attack by Ukraine.
At the Olenya airfield in the Murmansk region four burning TU Bombers.
This airfield is home to Russia's strategic aviation.
— Lord Bebo (@MyLordBebo) June 1, 2025
La piste britannique est contestée par ceux qui voient dans ce coup la patte des Américains, qui voudraient accélérer les choses, Poutine traînant la patte dans le processus de paix ou de cessez-le-feu. Il est vrai que la tendance antirusse est encore forte chez certains sénateurs.
Le sénateur Lindsey Graham en croisade lors de son périple en Ukraine : menacer l’Inde, sanctionner la Chine, faire pression sur l’Europe, tout ça pour “tuer l’économie de Poutine”.
Traduction : Washington admet que la Russie ne s’effondre pas. Et que le Sud global n’obéit… pic.twitter.com/q8aKb7wBKv
— Camille Moscow (@camille_moscow) May 30, 2025
En Ukraine, on fête un exploit historique avec des drones conduits sans IA depuis le territoire ukrainien, et on considère que l’opération coûtera sept milliards de dollars aux Russes en bombardiers à long rayon d’action.
Côté russe, on a pondu un communiqué sobre : « Le régime de Kiev a commis un acte terroriste à l’aide de drones FPV contre des aérodromes dans cinq régions de Russie. » Une opération sur les cinq a échoué.
Les départs de drones
Apparement, il était impossible aux russes de réagir, car certaines attaques ont été lancées depuis des camions garés non loin de l’aéroport.
On peut voir ici une vidéo russe qui montre un drone décoller à proximité de l’aéroport.
C’est une énorme défaite pour les services… pic.twitter.com/pFAnaaPyVM— gewurztraminer (@benabarr) June 1, 2025