L’ancien Premier ministre sort de son silence, dans L’Express, après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine.
François Fillon avait écrit Vaincre le totalitarisme islamique en septembre 2016. Quatre ans plus tard, et au lendemain de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, l’ancien Premier ministre sort de son silence, dans l’hebdomadaire L’Express, pour livrer son analyse face à la propagation de l’islam radical en France et avoir « le courage de dire qu’il y a un problème avec la religion musulmane, et non les autres ».
« Il faut faire preuve de beaucoup de modestie, éviter les formules définitives, "ils ne passeront pas" ou "la peur va changer de camp", car nous faisons face à une crise de société », indique-t-il en renvoyant, sans le citer, aux propos tenus, vendredi dernier, par Emmanuel Macron.
Pour François Fillon, il s’agit d’un « combat global » qui va bien au-delà de l’école mais qui touche toute la société alors qu’« une partie significative de la communauté musulmane refuse de s’intégrer, d’accepter les règles de la République et de la vie en commun. La situation à l’école n’est que la conséquence de cette situation générale ». Raison pour laquelle, selon l’ancien Premier ministre, « l’école et les enseignants ne peuvent pas, à eux seuls, lutter contre un phénomène qui se traduit par le basculement de quartiers entiers dans une forme de séparatisme, pour reprendre le mot du président de la République ». Raison pour laquelle, aussi, François Fillon juge nécessaire de « bannir le voile de tout l’espace public », dans « les établissements scolaires, universitaires, lors des scolaires et même dans tous les établissements recevant du public », détaille-t-il.
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S’il ne « s’absout pas de toute responsabilité dans le fait que l’on n’a pas suffisamment pris en compte la radicalisation des postures à l’école », il rappelle néanmoins ses positions prises sur l’ensemble de ces sujets. « J’étais un des seuls dans le gouvernement Raffarin à défendre la loi sur le voile à l’école ».
Dans cette « guerre de longue durée » qui s’annonce, François Fillon invite à « nommer les choses » juge sévèrement « l’aveuglement d’une grande partie de la gauche sur l’islamisation » et « la responsabilité des organisations syndicales, majoritairement de gauche, qui ont longtemps considéré que tout discours critique à l’égard des musulmans ou de l’immigration était stigmatisant ou d’extrême droite ». Face à l’ampleur de la tâche, pour François Fillon, « il est primordial qu’on décrète une forme de mobilisation générale et qu’on mette de côté les arrière-pensées politiques ».