Nous reconnaissons notre brave ami…la vieille taupe qui sait si bien travailler sous terre pour apparaître brusquement : la Révolution. (Karl Marx, "Les révolutions de 1848 et le prolétariat")
… le passage de la propriété foncière au travail salarié constitue un véritable mouvement dialectique en tant que processus historique accompli puisque le dernier produit de la propriété foncière moderne est bien l’instauration généralisée du travail salarié qui, ensuite, apparaît comme la base de toute la merde contemporaine. (Marx à Engels, 2 avril 1858)
L’extension des grandes villes modernes confère au terrain, dans certains quartiers, surtout ceux situés au centre, une valeur artificielle croissant parfois dans d’énormes proportions, les constructions qui y sont édifiées, au lieu de rehausser cette valeur, l’abaisseront plutôt, parce qu’elles ne répondent plus aux conditions nouvelles, on les démolit donc et on les remplace par d’autres. Ceci a lieu surtout pour les logements ouvriers qui sont situés au centre et dont le loyer, même dans les maisons surpeuplées ne peut jamais, ou du moins qu’avec une extrême lenteur dépasser un certain maximum. On les démolit et à leur place on construit des boutiques, des grands magasins, des bâtiments publics… Il en résulte que les travailleurs sont refoulés du centre vers la périphérie, que les logements ouvriers et d’une façon générale les petits appartements deviennent rares et chers et que souvent même ils sont introuvables. Car dans ces conditions, l’industrie du bâtiment, pour qui les appartements à loyer élevé offrent à la spéculation un champ beaucoup plus vaste, ne construira jamais qu’exceptionnellement des logements ouvriers. (Engels, "La question du logement" – 1872)
Une révolution est un processus de longue haleine : cf. 1642-1646, et 1789-1793 – et pour que les conditions soient mûres…, encore faut-il que tous les partis intermédiaires arrivent les uns après les autres au pouvoir, et s’y ruinent. (Engels à E. Bernstein, 12 – 13 juin 1883)
Tenter de faire croire que le prolétariat deviendrait fascisant lorsqu’il cesse de marcher dans les clous de l’organisation totalitaire du mensonge spectaculaire démocratique, c’est la dernière et piteuse mystification mise en œuvre par la classe capitaliste pour tenter d’échapper à la grande correction sociale qui se prépare…
Lorsque la coalition des forces sociales et politiques antagoniques au prolétariat se forme et se diffuse intensivement par le biais d’un spectacle médiatique de plus en plus délirant, elle est donc en même temps le signe que l’affrontement décisif est sur le point de se produire et que la crise du fétichisme de la marchandise est bien en train d’atteindre une étape décisive…
C’est la France périphérique prolétarienne des territoires désindustrialisés de la relégation rurale qui est aussi celle de la paupérisation accélérée des artisans, des travailleurs faussement indépendants, des paysans écrasés et des retraités misérables qui fonde le mouvement social indocile des Gilets Jaunes. Ceux qui avaient encore au cœur de la machine économique nationale d’hier une place relativement reconnue en sont aujourd’hui bannis par une mondialisation généralisée de la crise qui en fait les déshérités sociaux de la modernité marchande, toute entière occupée désormais à s’occuper médiatiquement et culturellement des avantagés sociétaux de la tyrannie consommatoire et clientéliste des centres-villes du boboïsme et de ses banlieues immigrées.
Nous nous trouvons désormais pleinement entrés dans la rationalité historique du VI° chapitre, dit inédit, du Capital lorsque la production capitaliste est production et reproduction du rapport de production spécifiquement capitaliste. La logique du Capital est celle de son écroulement logique à mesure que tous les gangs syndicaux et politiques étatiquement financés disparaissent des radars après avoir saboté méticuleusement toutes les luttes radicales passées… L’ouvrier – hier incarcéré par la gauche du Capital –, le paysan – hier cadenassé par sa droite –, l’employé – par les deux – se sont homogénéisés dans un prolétariat collectif de plus en plus universel qui digère les couches moyennes accablées et fait surgir aujourd’hui une perception commune de plus en plus séditieuse de toutes les Maffias politiciennes de la mondialisation totalitaire du marché. Cette phase historique particulière où la domination pleinement réalisé de la marchandise s’est accomplie fait disparaître à grande vitesse tout ce qui n’était pas encore du prolétariat d’antan pour en faire le nouveau prolétariat moderne de tous les sans réserves qui s’affrontent directement à l’État, à la classe capitaliste et aux couches moyennes bobos, derniers privilégiés du supermarché démocratique de la chosification. Ce qui amène le phénomène Gilets jaunes à rompre ainsi naturellement avec toutes les chapelles mystificatrices qui ont accompagné et sans cesse légitimé l’intense délabrement généralisé du quotidien.