La deuxième saison repart à un train d’enfer avec un podium pour lequel les sionistes se bousculent et se dépassent :
les Israéliens tirent sur les abris de l’ONU
Rachel Khan surgit du purgatoire avec son pistolet à abjections
les morts de Tsahal ont (presque) tous un visage
Le monde entier est en guerre, alors chacun en profite pour régler ses comptes avec son voisin. C’est ce que fait l’entité israélienne à Gaza depuis le 27 octobre 2023, une guerre programmée depuis longtemps contre une enclave de 2 millions de civils avec 30 000 résistants à l’intérieur. C’est Varsovie 1943 version 2023.
Arte a beau envoyer tous ses obus à haute intensité de Shoah disponibles, rien n’y fait : le monde entier a pris fait et cause pour les Palestiniens.
Comment faire pour s’absoudre d’un crime de guerre ? C’est tout simple : en commettre un autre le lendemain, afin d’habituer l’opinion mondiale (comprendre le public occidental, l’autre ne comptant visiblement pas) et de banaliser le crime.
Ainsi, ce 24 janvier 2023, deux chars ont ouvert le feu sur un centre de formation de l’ONU transformé en refuge pour 800 « déplacés », selon la presse, nous on dira déportés. Notez qu’à Rafah, au sud de Khan Younès, là où a eu lieu le « combat » entre deux chars et 800 civils, sont réfugiés un million de Gazaouis. Le sud de Gaza n’est plus un sanctuaire : les Israéliens veulent pousser les déportés jusque dans le désert du Sinaï. Les Égyptiens ne sont pas d’accord ? L’Oncle Sam, qui a installé Sissi à leur tête à l’occasion des Printemps arabes, saura les persuader. Sauf que le peuple égyptien est solidaire des Palestiniens...
Khan Younès, transition toute trouvée pour ressortir du formol Rachel Khan, la pistonnée qui bidonnait ses chroniques radio et qui aurait dû disparaître médiatiquement. Eh bien non, l’air de rien, comme si elle était innocente, la voilà qui reprend la distribution des mauvais points d’antisémitisme, une sorte de sous-CRIF à elle toute seule. Prise dans son délire de persécution-agression, elle a qualifié le site de Daniel Schneidermann, qui est pourtant loin d’être nazi, d’obsédé par les juifs et « abject ».
Ce genre de pression fonctionnait encore (un peu) avant le 7 Octobre. Aujourd’hui, les crimes de masse israéliens ont pulvérisé le bouclier moral de la Shoah. Ce bouclier, qui était soi-disant défensif, s’est curieusement transformé en arme offensive pour faire taire ceux qui critiquaient le pouvoir abject de Tel-Aviv et de ses prolongements dans la diaspora d’extrême droite.
C’est pourquoi « abject » dans la bouche de la plagiaire, qui se croit protégée par son ascendance et par la Badinter, est une défense désespérée. Il faudrait en outre penser à varier un peu les munitions, car abject, c’est démodé. Le site Synonymo propose :
abominable, affreux, atroce, avilissant, bas, dégoûtant, dégradant, déshonorant, détestable, écœurant, hideux, honteux, horrible, ignoble, immonde, inavouable, indigne, infâme, infect, innommable, lâche, laid, méprisable, nauséabond, odieux, ordurier, puant, répugnant, répulsif, révoltant, scandaleux, sordide, vilain.
On retirera nauséabond parce qu’il a aussi perdu toute efficacité. En revanche, on ne voit pas le glaçant familier de Lapix, qui a un lien avec la Badinter, cette figure morale qui nous autorise à être islamophobes, puisqu’elle est mariée avec le nouveau patron de Publicis, dont la Badinter est la riche héritière. On apprend en passant qu’Anne-Sophie vit dans un très bel hôtel particulier. Le talent, que voulez-vous...
Les abjections des unes et islamophobies des autres n’ont plus la force d’avant le 7 Octobre, qui a retourné comme une crêpe toute la propagande israélophile. Alors on tire sur la nouille, comme Le Point, qui fait du shoah-forcing :
« Je ne croyais pas revivre cela » : les derniers rescapés des camps nazis témoignent https://t.co/0MZb4tiJQ4
— Le Point (@LePoint) January 24, 2024
La presse mainstream humanise les juifs (morts) et déshumanise les Palestiniens (morts), elle collectivise la mort palestinienne et personnalise la mort juive. Les sous-hommes meurent en masse, les surhommes meurent – mais très difficilement, – par définition, un par un. Et avec leurs noms (vous les retrouverez sur le Times of Israel).
Le pouvoir de Tel-Aviv recense 219 morts et 1 600 blessés en 100 jours, bilan archi sous-estimé pour une raison : l’obligation d’invincibilité. Une invincibilité battue en brèche par les stats des hôpitaux israéliens eux-mêmes : un centre médical – Barzilai à Ashkelon – a reçu à lui tout seul 1 900 soldats blessés ! Le ministère de la Santé annonce carrément 10 000 soldats et civils israéliens blessés depuis le 7 octobre 2023...
Pour un bilan à peu près réaliste des pertes israéliennes, qui annonce avoir neutralisé un tiers des combattants du Hamas (soit 10 000 hommes), il faut donc multiplier la com’ par au moins 6 (le ratio tués/blessés est en général de 1 pour 5). Mais, comme au Viêt Nam pour les jeunes Américains, le retour des sacs noirs ferait tache dans l’opinion. Alors on occulte... jusqu’à ce que la société civile explose.