La diplomatie chinoise a déploré le contrat d’armement passé entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, qui « intensifie la course aux armements et compromet les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire », selon Pékin.
La Chine a dénoncé ce 16 septembre la vente « extrêmement irresponsable » de sous-marins américains à propulsion nucléaire à l’Australie, dans le cadre d’un nouveau partenariat où figure également le Royaume-Uni.
« La coopération entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie en matière de sous-marins nucléaires sape gravement la paix et la stabilité régionales, intensifie la course aux armements et compromet les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire », a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise Zhao Lijian. Il a accusé les trois pays de faire preuve d’une « mentalité de guerre froide » et d’utiliser l’armement nucléaire à des fins géopolitiques.
Alors que les relations entre Pékin et Canberra sont marquées par de vives tensions depuis un an et demi, le porte-parole a considéré que l’acquisition des sous-marins américains contredisait les engagements de l’Australie en matière de non-prolifération nucléaire.
Joe Biden répète depuis son élection vouloir se confronter à la Chine
Les États-Unis, qui cherchent à renforcer leurs alliances face à la Chine, ont annoncé le 15 septembre avec l’Australie et le Royaume-Uni un vaste partenariat de sécurité dans la zone indo-pacifique, baptisé AUKUS, comprenant la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra.
Conséquence immédiate de cette annonce spectaculaire, l’Australie a rompu un gigantesque contrat passé auprès de la France pour la livraison de sous-marins conventionnels. Paris a dénoncé « un coup dans le dos ».
La Chine n’a pas été mentionnée dans le communiqué conjoint des dirigeants australien, américain et britannique, qui évoque la « paix et la stabilité dans la région indo-pacifique ». Mais il ne fait aucun doute que la nouvelle alliance vise d’abord à faire face aux ambitions régionales de Pékin. Le président américain Joe Biden répète depuis son élection qu’il entend se confronter à la Chine, comme son prédécesseur Donald Trump, mais de manière très différente, sans s’enfermer dans un face-à-face.