La république non reconnue du Kosovo est de plus en plus agressive envers la Serbie. Très récemment, un plan d’échange de territoires a été discuté entre la Serbie et le Kosovo. Mais maintenant il semble avoir été oublié. Le Président du Kosovo, Hashim Thaçi, a dit clairement qu’il n’avait plus besoin d’échange : il veut juste arracher un nouveau morceau à la Serbie. Y parviendra-t-il ?
Avant de se rendre au Sommet des pays des Balkans occidentaux à Berlin [le 29 avril dernier, NdT], le Président du Kosovo Hachim Thaçi a annoncé qu’il entendait soulever la question de l’adhésion au Kosovo des régions méridionales de la Serbie centrale peuplées d’Albanais.
« Le Kosovo a rempli toutes les conditions pour la libéralisation des visas, nous avons l’intention de poursuivre le dialogue, je ne m’attends pas à ce qu’il y ait un dialogue ou des négociations, mais je vais exprimer ma position en faveur de l’adhésion de Presevo, Medveda et Bujanovac. Nous n’autoriserons pas une double souveraineté [pour ce qui concerne le nord du Kosovo] et nous n’autoriserons pas le modèle des deux Allemagnes », a déclaré M. Thaçi.
Il a été bien compris dans toute la région balkanique. En bref, voici comment se présente le problème.
Il existe un plan théorique de partition du Kosovo en deux parties : la partie serbe, avec le domaine propre au Kosovo qui inclut la majorité des monastères du début du Moyen Âge, et la partie albanaise. Ce plan fut promu quasiment depuis les années 1960 au sein de l’« ancienne » Yougoslavie. Certains généreux intellectuels avaient même offert de donner la Métochie à l’Albanie pour clore définitivement la question. Puis les cartes de la partition du Kosovo furent tracées à la main avec des feutres et Slobodan Milosevic épousa à peu près le même principe : le domaine du Kosovo, les monastères et Mitrovica devaient rester du côté des Serbes.
Mais après les pogroms de mars 2004, cette idée a complètement perdu sa pertinence, car les Albanais ont immédiatement brûlé 36 églises et monastères, et expulsé la population serbe. Or on soupçonne que les pogroms méthodiques du printemps 2004 visaient spécifiquement l’Église orthodoxe serbe et les monuments anciens. Sans monastères, il n’y a plus de plan pour diviser le Kosovo selon un principe historico-culturel.