Le discours sur les hommes et les femmes est inscrit dans un cadre absolument contraignant : les mâles hétéros forment une meute, seuls les gays, les trans sont dignes d’intérêt, de compassion, de discours valorisants, positifs. Hors de ce cadre, règne une censure totale.
Alors qu’il est interdit de pratiquer les condamnations collectives, les mâles hétéros font l’objet de piques permanentes, sur tous les supports de communication. Ces piques, dont chacune est de faible intensité, s’accumulent et font système pour transmettre la figure de l’homme hétéro comme créateur du mal dans la société, et souvent seul créateur du mal.
Je n’empêcherai personne de penser que je suis particulièrement visé par ces attaques incessantes ; cependant, je milite pour un féminisme partagé, en lieu et place de ce qui se prend pour du féminisme et est le renversement des rapports de force au "profit" des femmes. Ce renversement, dans les classes moyennes et supérieures, est largement atteint.
Un féminisme partagé, c’est-à-dire la pratique de l’égalité dans la lutte pour l’égalité.
Vous ne verrez plus nulle part un homme dire avec fierté qu’il est hétéro. La fierté appartient depuis quelque temps aux homos, que tout le monde appelle les gays. Et effectivement, il est bien triste, en ce moment, d’être hétéro.
Le seul discours admis sur les hétéros est une mise en accusation collective, globale : ce sont des victimeurs de femme et rien d’autre. Il y a quelques jours, le 15 juillet, Dominique Méda et Joy Sorman nous redisaient le récit de l’oppression de la femme, récit qu’on entend ou qu’on lit plusieurs fois par semaine : le droit de vote en 1945… etc.
Pour elles, « la France est gouvernée par une meute de vieux mâles blancs hétérosexuels. » Une meute. A quoi s’applique le mot « meute » ? Aux chiens. Aux loups. Et aux hétérosexuels ! C’est insultant. On peut insulter les hommes hétéros sans risquer de recevoir en retour l’indignité que représente le fait d’avoir lancé cette insulte.
Elles disent que les hommes doivent participer au mouvement, quitter les rôles assignés. Mais sous contrôle des femmes : « Les femmes doivent aider les hommes… » La reconnaissance involontaire de la domination des femmes est facilement lisible. Elles le peuvent. Les hommes se font moralement agresser, en tant que groupe, à longueur de temps, d’articles de journaux, d’émission de radio, de télé…
Il y a même des hommes qui participent à cette condamnation collective identitaire, tellement aucun autre discours que cette condamnation collective ne peut être publié. Les femmes peuvent maintenant, en plus de la condamnation morale permanente, leur demander un certain type de conduite. Ils sont assez harcelés, humiliés pour avoir envie de s’y prêter.
C’est une attitude fréquente des victimes de harcèlement que de chercher à pactiser avec l’agresseur, afin de faire diminuer la pression des agressions (ce que l’agresseur ne fait pas, voyant dans cette attitude une démonstration supplémentaire de la soumission qu’il obtient de l’autre).
Le 24 juillet, l’accusation vient d’Islande avec la « marche des salopes ». Non au viol ! Elles prétendent que la femme violée est suspectée, alors que des dizaines de milliers d’hommes sont en prison sur accusation mensongère de la femme, sans aucune preuve. L’un d’eux a été libéré, le 23 juin, Loïc Sécher. Il n’y avait pas d’erreur judiciaire. Il y a eu crédit à la citoyenne et discrédit au citoyen, comme des milliers de fois dans ce genre d’affaire.
Ceux qui échappent à ce type d’accusation ne voient pas leur plainte en accusation mensongère prise en compte par le ministère dit de la justice. C’est-à-dire que l’encouragement à la fausse accusation est clair et connu de toutes et de tous.
Il n’y a pas d’articles sur ces phénomènes, pas de livres, pas de manifestations. Il y a articles, livres, manifestations pour l’accusation globale à « la meute des mâles hétéros ».
Nous avons, dans nos principes, l’égalité de tous devant la loi, la présomption d’innocence pour tous, l’interdiction des condamnations collectives… Tout cela tombe dès qu’il s’agit des hommes qui sont coupables de naissance sans avoir même le droit à la parole.
En revanche, les homos sont du côté de l’amour. Il y a une émission sur France-Inter « je t’aime pareil », des films, « un mardi à Monoprix » le jeune homme transsexuel et son papa pas commode… Beginners… Les homos de l’Armée américaine pourront le dire… Là il y a des articles… Les homos de New-York peuvent se marier… Bravo et félicitations…
Il n’y a pas plus de 10% d’homosexuels, mais ils sont du côté de l’amour, du côté du bien. Les hétéros, eux, sont toujours du côté du mal.
Ce discours est idéologique, il masque le réel, il masque une domination, à l’envers, des femmes. Les femmes dominent parce que nul ne les imagine autrement que victimes. Ce discours n’est pas tenable.
Il est urgent de donner la place qu’elle mérite à des discours plus près du réel que l’ostracisme visant les hommes, qui s’exprime sans limite ni mesure.