Le cas Dieudonné serait une affaire purement interne à la gauche, se retournant contre elle. Mr Zemmour tire ainsi le rideau sur une droite qui semble exclue de son champ d’investigation.
Parler "d’obsession de communiquant" ou "de partenariat communautariste avec le crif » pour la seule gauche n’est pas sérieux. Il ne voit ou ne veut montrer que la moitié du problème.
Dire "c’est la gauche antiraciste qui a fait de la Shoah la religion officielle de la république", c’est faire fi des alternances politiques et faire semblant d’ignorer l’activisme constant des lobbies communautaristes qui en sont réellement à l’origine, que Mr Zemmour escamote dans son raisonnement, les rendant en quelque sorte apolitiques, neutres et objectifs quant à leur action vis-à-vis des institutions de la république.
Avaliser en préambule "l’antisémitisme des blagues de Dieudonné », "client idéal" d’une diversion orchestrée par la gauche, est le signe de départ d’une construction intellectuelle tordue. La vraie question est : considère-t-il objectivement que Dieudonné est un antisémite ? Dieudonné peut-il se dire anti-sioniste, hostile vis à vis du gouvernement israélien, sans être antisémite pour autant ? Après quoi seulement pourra-t-il digresser honnêtement sur l’action de la gauche qu’il aime tant scruter sous les narines.
Car c’est que Mr Zemour compare dans la foulée "l’antisionisme" de Dieudonné à celui de Besancenot. Remarquable glissement sémantique à quelques mots d’intervalle, car il avalise justement l’amalgame idéologique qui est le fer de lance des lobbies dont il feint d’ignorer l’action politique. Doit-on donc comprendre que ces deux mots sont pour Mr Zemour synonymes et donc qu’il dit en fait que Besancenot est donc antisémite ? Ou bien qu’il opère une distinction entre ces mots et donc que Dieudonné serait à la fois antisémite et antisionniste et Besancenot seulement antisioniste ?
Mr Zemour doit se prononcer clairement sur ce sujet, pierre angulaire du véritable débat. Sans quoi tout son discours ne se résume qu’à un ergotage habile visant à détricoter des calculs politiciens qui ne sont pas que l’apanage de la gauche. Et que d’autres ont déjà amplement révélés.
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