Un mois après que le gouverneur de la banque centrale a été débarqué par le président turc, ce sont tous ses collaborateurs qui ont été limogés lundi. Le chef de l’État veut baisser les taux d’intérêt à tout prix pour soutenir l’activité.
« La politique monétaire, c’est moi ». Le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdoğan, avait fait dévisser la livre turque par cette déclaration tonitruante il y a quinze mois. Il persiste et signe aujourd’hui. Après qu’il a débarqué le gouverneur de la banque centrale, Murat Ceinkaya, début juillet, c’est toute l’équipe de ce dernier qui a été limogée la semaine dernière.
L’économiste en chef, le chef de l’analyse économique, le manager crédit…, en tout ce sont neuf cadres de premier plan de l’institut d’émission qui payent la politique de taux d’intérêt suivie depuis des années.
Un coup de balai qui conduira « non seulement à une mauvaise politique monétaire mais à une situation où ne restera plus personne pour dire ce qu’il convient de faire », a estimé Refet Gurkaynak, de l’université Bilkent à Ankara.
Erdoğan n’a de cesse depuis trois ans de dénoncer le « lobby des taux d’intérêt », affirmant, à rebrousse-poil de tous les économistes, que des taux d’intérêt élevés nourrissent l’inflation.